L’affaire a alors pris une tournure inattendue lorsqu’un indicateur d’origine comorienne en situation irrégulière a affirmé que la drogue provenait du Groupement d’Intervention régional (GIR) de Mayotte, unité composée de policiers et de gendarmes chargée de la lutte contre l’immigration clandestine et les produits stupéfiants, en échange d’un coopération.
Le tribunal correctionnel de Mamoudzou avait condamné en novembre dernier le gendarme Daniel Papa, qui avait remis la drogue à un indic, à un an d’emprisonnement, dont six mois ferme, pour homicide involontaire et acquisition, détention et complicité d’importation de stupéfiants.
Lors du premier procès, la défense des deux prévenus du GIR avait insisté sur l’absence de certitude quant à la nature de la drogue qui a tué Roukia, affirmant que rien ne prouvait qu’il s’agissait de celle qui avait transité par le GIR.
Lors de leur procès en appel, qui s’est déroulé le jeudi 2 juin, l’avocat de deux membres du GIR Maître Jean-Jacques Morel a « bon espoir de voir la relaxe de ses clients. Le tribunal a reconnu que les peines étaient disproportionnées. Nous voulons donc écarter la prison ferme« , explique-t-il.
« Il n’y a aucune preuve que la drogue fournie a été celle qui a causé la mort de Roukia », continue l’avocat, qui évoque également un climat de vendetta avec l’ancien juge d’instruction. « On ne peut pas sans preuve les condamner pour homicide involontaire« , conclut Maître Jean-Jacques Morel.