Petit rappel des faits : Stéphane Delajoux, le neurochirurgien qui a opéré Johnny Hallyday d’une hernie discale le 26 novembre 2009, a été nommément mis en cause entre autres par le producteur de Johnny, Jean-Claude Camus. Le chanteur, âgé de 66 ans, s’était rendu aux États-Unis après cette opération et avait été admis en urgence le 7 décembre à l’hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles pour une infection. Il a été placé en coma artificiel à deux reprises. Son service de presse avait expliqué que cette décision avait été prise « pour l’empêcher de souffrir« .
Et voilà que l’Express révèle que Johnny, loin d’avoir frôlé la mort, comme on l’avait annoncé, avait été placé en coma artificiel non pas « pour l’empêcher de souffrir » mais parce qu’il faisait des delirium tremens, et que, de son propre aveu, le chanteur serait lourdement dépendant à l’alcool.
Sans entrer dans les détails du « dossier » révélé par le journal en ligne, on y apprend que, contrairement au plan de communication mis en œuvre par l’entourage du chanteur, aucune faute ne pourrait a priori être imputée au docteur Delajoux.
De plus, les experts français chargés de déterminer les causes des problèmes de santé post-opératoires de Johnny ont exprimé jeudi un avis « favorable » au chirurgien Stéphane Delajoux, selon son avocat. Lequel précise toutefois qu »aucune conclusion » définitive ne peut être avancée pour le moment.
Débat sur le secret médical
La polémique s’est déplacée et aujourd’hui, c’est la question de la violation du secret médical par l’Express qui est au cœur des débats. Les réactions sont très partagées. Si certains comme l’avocat Gilles Devers (« 20minutes.fr »), appelle à la condamnation pénale et civile du journal (!) pour violation du secret médical et atteinte à l’intimité de la vie privée de Johnny Hallyday, d’autres s’interrogent. Car un homme a été sciemment livré à la vindicte populaire et quand on connaît l’amour (pour ne pas dire l’idolâtrie) des français pour Johnny, on imagine à quel point le Dr Delajoux, désigné comme responsable d’une véritable catastrophe nationale, a vu sa réputation professionnelle se ternir.
Dans ces conditions, le débat juridique opposant le droit à l’information à celui du respect du secret professionnel prend une tournure symbolique qui fera peut-être jurisprudence. Peut-on, en effet invoquer le secret médical quand on a livré précédemment des information erronées sur l’état de santé de Johnny Hallyday et accusé publiquement un médecin des pires négligences ?
Aujourd’hui, le mal est fait : les résultats des expertises médicales pratiquées actuellement sur le chanteur n’y feront sans doute pas grand chose. Ce chirurgien a subi et subira encore un préjudice économique et moral colossal.