La direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), autrement dit les services secrets, aurait passé au peigne fin les factures téléphoniques du journaliste qui traitait le dossier Bettencourt, en collaboration avec le journal le Monde.
"Contrairement aux affirmations officielles et répétées de l’exécutif, la DCRI – le contre-espionnage français – a bien procédé à l’examen des appels téléphoniques passés par notre collaborateur Gérard Davet, entre le 12 et le 16 juillet 2010, afin de tenter d’identifier ses sources. Ce faisant, les services secrets ont, sur ordre, violé la loi sur le secret des sources pour tenter de colmater les fuites du dossier Bettencourt", explique le quotidien du soir, qui évoque une "affaire d’Etat".
La DCRI, dirigée par Bernard Squarcini, aurait donc obtenu les factures détaillées des appels passés par Gérard Davet suite à une requête adressée à l’opérateur Orange dans le but d’identifier ses sources, et ce grâce à une commission rogatoire délivrée par une juge d’instruction parisienne.
La DCRI a agi de même pour la liste des appels passés par David Sénat, conseiller technique de l’ancienne ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie. Suspecté d’être la source des journalistes, il avait été démis de ses fonctions au ministère.
Interrogé en novembre dernier sur l’éventualité que les services de police aient pu violer la loi sur le secret des sources, Nicolas Sarkozy avait répondu : "Non, je ne l’imagine pas, je ne le crois pas…".