Après la découverte sur les comptes de l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, de l’encaissement de deux chèques de 200 000 euros chacun, la juge Isabelle Prévost-Desprez s’est vu remettre par la comptable une lettre confirmant un accord entre Françoise Bettencourt-Meyers et la comptable.
Cette lettre, signée avant le début de la procédure pour « i[abus de faiblesse]i » visant le photographe François-Marie Banier et signée de la main de l’héritière de Liliane Bettencourt, évoque des renseignements apportés par la comptable sur « i[l’attitude abusive de certaines personnes de l’entourage de madame Bettencourt]i ».
Dans la suite de la lettre, l’héritière s’engage à payer la différence entre une éventuelle indemnité de licenciement accordée à la comptable et les 800 000 euros auxquels elle estime avoir droit, tout en rappelant la nécessité de la confidentialité de cet arrangement.
Bien que cet élément ne soit pas nouveau (l’existence de cet arrangement avait déjà été évoqué), cette nouvelle révélation provoque de nouveaux remous dans l’affaire Bettencourt-Woerth. En effet, il s’agit pour l’avocat de Liliane Bettencourt de la preuve que Françoise Bettencourt-Meyers a acheté le témoignage de la comptable. Il accuse même la comptable d’être à l’origine de témoignages de la part d’autres anciens salariés de la milliardaire.
Pour Françoise Meyers, en revanche, rien d’illégal à cela: elle se serait contentée, comme elle l’a déjà affirmé par le passé, de venir en aide à la comptable conformément à une promesse faite à son père peu de temps avant sa mort.
Cependant, la révélation du contenu de cette lettre porte un coup à l’accusation dans le dossier Bettencourt: c’était la comptable qui avait, la première, évoquée un financement occulte des partis politiques, bien que d’autres éléments soient venus étayer cette thèse depuis.