En ce jour de Saint-Valentin 2023, Nicolas R., 18 ans au moment des faits, avait à répondre du décès de sa meilleure amie survenu le 17 avril 2021 suite à un accident de la route mais également de blessures involontaires sur trois personnes. Le jeune homme avait son permis depuis 15 jours à peine. Ce jour-là, les trois amis décident d'aller assister au lever de soleil avant d'aller prendre un petit-déjeuner. Triste ironie du sort, ils décident d'emprunter les routes secondaires car ils veulent prendre leur temps. Vers 9h30, ils roulent sur un axe secondaire de Sainte-Suzanne. Il ne pleut pas, mais la route est humide. Aucun panneau de signalisation n'est présent pour indiquer au jeune conducteur que la chaussée est limitée à 70 km/h.
Arrivant dans un virage au volant de sa 206 à une vitesse peut-être excessive compte tenu de l'état de la chaussée, le conducteur freine mais le véhicule part en dérapage sur la voie opposée. Un premier véhicule parvient à l'éviter mais le second le percute. À son bord, deux frères et leur maman de 85 ans. Le bilan de l'accident est dramatique : cinq blessés dont Nicolas R. et la jeune fille qui décède.
Lors de l'audience de ce 14 février, on apprend que la vieille dame, lourdement blessée au bassin, est ensuite devenue grabataire. Elle décèdera quelques mois plus tard mais sans lien avec l'accident. À la barre, le jeune homme est respectueux, presque effacé et se confond en excuses face aux parties civiles : "Je suis désolé, Cassandre était mon amie, j'y pense tous les jours. Je me rappelle avant l'accident, et après quand il y a l'ambulance, j'ai un trou noir".
"Je ne lui en veux pas"
Ensuite, à la prise de parole de la mère de la jeune fille, il se passe une scène incroyable au regard de la gravité des faits : "Je ne souhaite pas me constituer partie civile. Il y a eu de la tristesse puis de la colère mais aujourd'hui, c'est l'heure du pardon. C'est toute une vie qui est partie ce jour-là. C'est un double malheur car il va devoir vivre avec ça. Ma fille était heureuse de partir avec ses amis, elle est partie mais elle est partie heureuse. Je ne lui en veux pas car c'est ce n'est pas ce que ma fille aurait voulu. Il ne s'est pas levé ce matin-là en disant je vais tuer quelqu'un. Je veux garder contact avec lui et j'aimerais que nous puissions faire de la prévention ensemble. Je souhaite qu'il vive sa vie de jeune homme", exprime avec émotion la mère de la victime devant le prévenu en larmes et une audience hypnotisée devant tant de sagesse.
Le passager de la 206 témoigne également après la maman endeuillée et corrobore les dires du conducteur : "Je ne veux pas me constituer partie civile non plus. Je savais que cette route était à 70 mais je ne pense pas qu'on était à plus. J'avais l'impression qu'on allait vite mais pas excessivement. On rigolait puis j'ai senti qu'on freinait fort et qu'on est parti", explique le jeune homme.
"Je voulais prendre contact avec la mère de mon amie mais je ne pouvais pas, je me sens trop coupable", exprime à son tour le jeune conducteur, très ému. Le président souligne la sagesse de la maman et relève que faire de la prévention avec le jeune conducteur serait une excellente chose. Par ailleurs, l'expertise du véhicule indique un défaut à l'arrière de la 206 qui ne pouvait être détecté au contrôle technique mais pouvant être à l'origine de la perte de contrôle.
"La dignité est et restera le maitre-mot de ce procès"
Les passagers du véhicule percuté, deux frères ayant perdu leur maman 7 semaines après les faits, qui indiquent que l'accident a été un élément constitutif majeur, se constituent partie civile. "La société que je représente remercie la leçon d'humanité de la mère Cassandre pour avoir donné autant de sens à ce drame. Personne ne l'a voulu, ne l'a anticipé, c'est avant tout un accident. Il y a eu une négligence. La routé était humide et l'expertise indique une vitesse excessive de la 206. Il y a un défaut d'anticipation", indique la procureure qui requiert 8 mois de prison avec un sursis simple eu égard à l'imprudence du jeune conducteur.
Prise à contre-pied par le discours de la maman, la défense ajoute : "Ce dossier n'est pas que du papier, il y a des êtres humains derrière. Je remercie la maman pour ce discours et je le dis d'ores et déjà que nous ne plaiderons pas la relaxe par ne pas manquer de respect à ces familles. C'est compliqué de se mettre à la place de l'autre mais vous l'avez fait. La dignité est et restera le maitre-mot de ce procès".
Après 15 jours de mise en délibéré, le tribunal prononce une peine de 6 mois avec sursis simple.
Arrivant dans un virage au volant de sa 206 à une vitesse peut-être excessive compte tenu de l'état de la chaussée, le conducteur freine mais le véhicule part en dérapage sur la voie opposée. Un premier véhicule parvient à l'éviter mais le second le percute. À son bord, deux frères et leur maman de 85 ans. Le bilan de l'accident est dramatique : cinq blessés dont Nicolas R. et la jeune fille qui décède.
Lors de l'audience de ce 14 février, on apprend que la vieille dame, lourdement blessée au bassin, est ensuite devenue grabataire. Elle décèdera quelques mois plus tard mais sans lien avec l'accident. À la barre, le jeune homme est respectueux, presque effacé et se confond en excuses face aux parties civiles : "Je suis désolé, Cassandre était mon amie, j'y pense tous les jours. Je me rappelle avant l'accident, et après quand il y a l'ambulance, j'ai un trou noir".
"Je ne lui en veux pas"
Ensuite, à la prise de parole de la mère de la jeune fille, il se passe une scène incroyable au regard de la gravité des faits : "Je ne souhaite pas me constituer partie civile. Il y a eu de la tristesse puis de la colère mais aujourd'hui, c'est l'heure du pardon. C'est toute une vie qui est partie ce jour-là. C'est un double malheur car il va devoir vivre avec ça. Ma fille était heureuse de partir avec ses amis, elle est partie mais elle est partie heureuse. Je ne lui en veux pas car c'est ce n'est pas ce que ma fille aurait voulu. Il ne s'est pas levé ce matin-là en disant je vais tuer quelqu'un. Je veux garder contact avec lui et j'aimerais que nous puissions faire de la prévention ensemble. Je souhaite qu'il vive sa vie de jeune homme", exprime avec émotion la mère de la victime devant le prévenu en larmes et une audience hypnotisée devant tant de sagesse.
Le passager de la 206 témoigne également après la maman endeuillée et corrobore les dires du conducteur : "Je ne veux pas me constituer partie civile non plus. Je savais que cette route était à 70 mais je ne pense pas qu'on était à plus. J'avais l'impression qu'on allait vite mais pas excessivement. On rigolait puis j'ai senti qu'on freinait fort et qu'on est parti", explique le jeune homme.
"Je voulais prendre contact avec la mère de mon amie mais je ne pouvais pas, je me sens trop coupable", exprime à son tour le jeune conducteur, très ému. Le président souligne la sagesse de la maman et relève que faire de la prévention avec le jeune conducteur serait une excellente chose. Par ailleurs, l'expertise du véhicule indique un défaut à l'arrière de la 206 qui ne pouvait être détecté au contrôle technique mais pouvant être à l'origine de la perte de contrôle.
"La dignité est et restera le maitre-mot de ce procès"
Les passagers du véhicule percuté, deux frères ayant perdu leur maman 7 semaines après les faits, qui indiquent que l'accident a été un élément constitutif majeur, se constituent partie civile. "La société que je représente remercie la leçon d'humanité de la mère Cassandre pour avoir donné autant de sens à ce drame. Personne ne l'a voulu, ne l'a anticipé, c'est avant tout un accident. Il y a eu une négligence. La routé était humide et l'expertise indique une vitesse excessive de la 206. Il y a un défaut d'anticipation", indique la procureure qui requiert 8 mois de prison avec un sursis simple eu égard à l'imprudence du jeune conducteur.
Prise à contre-pied par le discours de la maman, la défense ajoute : "Ce dossier n'est pas que du papier, il y a des êtres humains derrière. Je remercie la maman pour ce discours et je le dis d'ores et déjà que nous ne plaiderons pas la relaxe par ne pas manquer de respect à ces familles. C'est compliqué de se mettre à la place de l'autre mais vous l'avez fait. La dignité est et restera le maitre-mot de ce procès".
Après 15 jours de mise en délibéré, le tribunal prononce une peine de 6 mois avec sursis simple.