Si la fameuse révision générale des politiques publiques peut se concevoir en une vision large de réduction des déficits français, les collectivités territoriales, elles, doivent composer avec une défection progressive des financements de l’Etat.
C’est dans ces conditions délicates que s’opère, selon Ericka Bareigts, adjointe à la mairie de Saint-Denis, le maintien du nombre d’ATSEM, les fameux agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles.
Sur l’année scolaire précédente (c’est-à-dire 2009-2010), ce sont « pas moins de 1.000 contrats qui ont été signés » indique-t-elle (ndlr : renouvellements ou nouveaux contrats).
Il faut savoir que la multiplication de ces contrats CUI insertion est dûe à leur faible durée de vie : seulement 6 mois, renouvelables 4 fois maximum. « Mais les maires hésitent à aller au-delà de quelques renouvellements car au bout d’un certain temps se pose la question de pérenniser ou pas ce type d’emploi » regrette pour sa part Patrick Jayme, secrétaire général UNSA mairie de Saint-Denis, qui fustige le recul du soutien financier de l’Etat sur ce type de contrat. Concrètement, ce soutien n’intervient depuis 2010, qu’à hauteur de 22h et non plus de 28.
Qu’en sera-t-il à la rentrée ?
« Le nombre d’heures est dramatiquement faible et ne correspond pas à la réalité des tâches à effectuer. Les assistantes ne peuvent pas effectuer un travail correct dans ces conditions » poursuit Ericka Bareigts pour qui « un salaire d’ATSEM qui tourne autour des 670 euros ne peut que créer les conditions d’un nivellement par le bas ».
Une difficulté particulière que la collectivité dionysienne tente de parer à travers son Projet éducatif global.
« La mairie compense ce manque de financement intégralement. Jusqu’à juillet, c’est-à-dire aux prochaines vacances, nous maintiendrons ce volume d’heures ainsi que le nombre de contrats car on ne peut pas désorganiser en cours d’année le dispositif. Mais qu’en adviendra-t-il à la rentrée prochaine ? » questionne Ericka Bareigts.