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ARAJUFA : 50 ans d’aide juridique auprès des victimes les plus démunies

Il y a un demi-siècle naissait à La Réunion la première association de France destinée à favoriser l’accès à la justice aux familles les plus démunies. 50 ans après, elle emploie 17 salariés : des psychologues et des juristes, mis à la disposition des victimes pour les aider dans leur procédures. L’ARAJUFA accueille environ 10.000 personnes chaque année, et pour poursuivre sa mission malgré la baisse des dotations publique, l’association compte sur cet anniversaire pour déclencher des financements.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 13 novembre 2019 à 16H47

« La misère n’est peut-être plus celle d’il y a 50 ans, mais il existe et persiste encore une misère importante, et je pense que nous avons un devoir de solidarité, pour faire en sorte que ces fractures sociales ne perdurent pas, et lutter contre l’inégalité face à la justice », explique Jean-Paul Bénard.
 
Cet ancien cadre de banque et ancien président de la Caisse d’Allocation Familiale est aujourd’hui le président de l’ARAJUFA (Association réunionnaise pour l’aide juridique aux familles et aux victimes) depuis 4 ans. Une mission qu’il accomplit de manière bénévole, et qui le mène aujourd’hui à célébrer les 50 d’existence de l’association.
 
« Avec mes collègues nous avons voulu marquer le coup, montrer que 50 ans après, il y a toujours beaucoup de demandes, et on pourrait en faire encore davantage si nous avions les moyens financiers pour le faire. Qu’on le veuille ou non, c’est une question de sous », indique-t-il.
 

 

Aider toutes les victimes
 
L’ARAJUFA vient en aide à plus de 10.000 victimes tous les ans de manière complètement gratuite. Elle propose d’abord une écoute, puis oriente les personnes vers des psychologues, des avocats ou des juristes pour obtenir l’aide juridique dont elles ont besoin.
 
Lorsqu’elle voit le jour, le 13 novembre 1969, l’association cible d’abord les populations les plus démunies de La Réunion en accueillant en priorité  les victimes d’affaires familiales. Aujourd’hui, c’est toujours une majorité de femmes (70%) qui fait appel à l’ARAJUFA pour des affaires de ce type, mais l’association accueille aujourd’hui toutes les victimes, quels que soient les faits ou leur milieu social.
 
Dans les années 80, l’ARAJUFA rejoint la fédération France Victime, représentant officiel des pouvoirs publics, rattachée au ministère de la Justice. Ces mêmes pouvoirs publics font appel à l’association de manière régulière et lui ont confié différentes missions :
 
L’ARAJUFA est notamment chargée de distribuer les téléphones « Grand Danger » aux femmes victimes de violences conjugales; l’association a également été sollicitée pour accueillir 17 « Enfants de la Creuse » lors de leur venue à La Réunion; ou encore d’être l’administrateur ad hoc de mineurs.
 
Des missions plus nombreuses et des financements à la baisse
« On a souhaité que cette journée du 14 soit l’occasion pour nous d’abord de communiquer davantage auprès de tous les publics, sur ce qu’a fait l’ARAJUFA, et sur ce que nous estimons avoir encore à faire puisque ce n’est pas terminé » explique le président de l’association.
 
Financée premièrement par le département, l’ARAJUFA bénéficie également de l’aide financière d’autres collectivités, mais de manière globale ces dernières années, les dotations publiques ont été revues à la baisse. « Nous n’avons pas pu remplacer plusieurs départs à la retraite parmi les professionnels employés par l’association, alors que la demande des victimes elle, est toujours la même, voire augmente. »
 
Jean-Paul regrette notamment que sur les 24 communes de l’île, 10 aient choisi de ne pas contribuer au financement de l’association, alors même qu’elle intervient sur leur secteur.
 
Un anniversaire symbolique
 
Pour sensibiliser le plus grand monde sur ses missions, l’ARAJUFA célèbre ses 50 ans en grande pompe à la Villa du Département à Saint-Denis ce 14 novembre à partir de 10h30.
 
L’objectif est d’atteindre le public qui pourrait profiter de cette aide, mais qui ne connaît pas encore l’association : « nous sommes bien connus auprès des personnes les plus défavorisées, mais une grande partie de la population ne sait pas ce que l’on fait. »
 
Elle espère ainsi également toucher des financeurs potentiels et réfléchis même à la possibilité d’ouvrir son financement à des structures privées. Jean-Paul espère également attirer la jeunesse pour passer le flambeau : « On organise cet événement-là pour qu’il y est peut-être une prise de conscience. Il nous faut des jeunes : je vais partir d’ici un an ou deux, dans le conseil d’administration on est presque que des retraités, il faut qu’il y est un peu une force vive qui arrive ! »

 

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