Zinfos974 : Quand vous est venu ce goût du trail?
Thierry Técher : Depuis petit, j’aimais courir et j’avais du potentiel. A l’adolescence, je me suis égaré, éparpillé, et j’ai repris vers mes 30 ans. C’est vraiment une passion, la montagne est tellement belle, et quand vous avez participé à un Grand Raid, vous y revenez, c’est une sorte de drogue.
L’an dernier, vous avez trouvé le parcours difficile, vous l’appréhendez cette année?
C’est vrai que le Grand Raid 2010 était dur. Les derniers kilomètres sur la fin me paraissaient interminables. Il n’est pas dit que j’arrive au bout cette année, mais non, je ne l’appréhende pas. Pour l’instant, je n’ai pas de bonnes sensations mais ça ne veut rien dire, l’année dernière c’était pareil…
Comment vous préparez-vous à un mois de l’échéance?
La préparation ne se fait pas là mais sur plusieurs années. Footing en semaine, balades en montagne le week-end. Par contre, je ne m’entraîne jamais la nuit. J’aime dormir chez moi, alors je réserve la course de nuit au jour du Grand Raid. Ça suffit!
En cette période, vous redoublez d’efforts?
Non. Les jeunes le font peut-être mais, au contraire, il faut aller doucement, penser à récupérer. Au fil des années, j’ai appris à gérer ma respiration et mes forces. Il faut se reposer.
Le mental occupe quelle place dans une compétition de l’ampleur du Grand Raid?
Le physique compte mais tout est dans le mental. Il faut sans cesse avancer, enlever de sa tête l’idée d’abandon, enlever les mauvaises herbes en fait! Il vaut mieux positiver, se dire que ça va passer. De toute façon, il est très rare d’être tout le temps bien pendant une course. Mais, c’est un trait de caractère, je suis hargneux.
Que préférez-vous dans cette course?
Ce que j’aime avant tout, c’est l’esprit de compétition, le combat intérieur. Il y a aussi cette ambiance très particulière, c’est impossible à expliquer. Quand on franchit la ligne d’arrivée, c’est un moment très émouvant. Et puis, je participe d’abord pour moi mais les gens qui me suivent sont heureux quand je suis bien classé, alors il y a le plaisir de faire plaisir…