
En Bretagne il y a quelques jours, en cette belle après-midi d’hiver, je longeais, avec ma famille, la baie du Mont Saint Michel, laissant le mont derrière nous en Normandie, nous dirigeant vers Saint Malo. Prémonition ? Mon regard accrocha une pancarte indiquant " la Gloussière " et j’eus une pensée pour un ami résident à la Réunion.
C’est là qu’était né dans les années 1920 mon ami Pierre Dupuy. Pierre est arrivé dans les années 1950 à la Réunion, suivant en cela une quantité de marins, de paysans, de soldats, d’artisans, d’employés venus les siècles passés à l’ile Bourbon.
En effet, la région de Saint Malo a été au début du peuplement de l’ile celle de France qui a la plus donné.
Moi aussi venu de ma Bretagne natale, je le rencontrais en 1968 et fis également connaissance avec son épouse Hélène Motais de Narbonne, née dans une ancienne famille créole disparue tragiquement dans les années 1990.
Ce n’est que bien plus tard que Pierre me raconta sa jeunesse difficile dans cette haute Bretagne qui se relevait de la seconde guerre mondiale. Il avait interrompu précocement ses études, se plaçant dans les fermes du voisinage comme ouvrier agricole. Quelques années plus tard, il rencontra son ancien instituteur qui s’étonna alors qu’il était un brillant élève qu’il ait interrompu ses études.
Il le convainquit de passer le bac alors qu’il avait une vingtaine d’années puis il passa brillamment le concours d’une grande école commerciale à Paris, l’ESSEC. Et c’est ainsi qu’après une première expérience en entreprise, il prit le chemin de l’Ile pour diriger la SERCA à Saint Denis et Saint Pierre, société qui distribuait les véhicules Fiat et en assurait les suivis mécaniques. Il s’intégra dans l’ile et fit sa place au prix d’un labeur acharné.
C’était un homme discret, courageux, plein de bon sens mais obstiné, franc et direct comme les hommes de sa race.
Il exerça de très nombreuses années ses fonctions de chef d’entreprise et fonda une famille créole. En retraite, il se consacra au service des autres dans diverses associations et fut longtemps juge au tribunal des Prud’hommes. Il lutta dans la fin de sa vie contre une douloureuse maladie, s’appuyant sur la présence de son épouse et la solidarité familiale sans jamais se plaindre.
Il n’était pas seul, à la fin de ses jours, trouvant de multiples occupations, écrivant quelques fois dans les courriers de lecteurs, des billets pertinents, car ses enfants et petits-enfants formaient autour de lui une garde attentive. Il s’éteignit doucement, discrètement, comme il avait vécu. En ce jour de deuil, malgré toute la tristesse liée à cette perte, nous disons à ses enfants, ses petits-enfants " courage ". Pierre était un sacré bonhomme. Son exemple vous guidera et ses amis sont avec vous.. Adieu l’ami.
Max Rallon Saint Gilles
C’est là qu’était né dans les années 1920 mon ami Pierre Dupuy. Pierre est arrivé dans les années 1950 à la Réunion, suivant en cela une quantité de marins, de paysans, de soldats, d’artisans, d’employés venus les siècles passés à l’ile Bourbon.
En effet, la région de Saint Malo a été au début du peuplement de l’ile celle de France qui a la plus donné.
Moi aussi venu de ma Bretagne natale, je le rencontrais en 1968 et fis également connaissance avec son épouse Hélène Motais de Narbonne, née dans une ancienne famille créole disparue tragiquement dans les années 1990.
Ce n’est que bien plus tard que Pierre me raconta sa jeunesse difficile dans cette haute Bretagne qui se relevait de la seconde guerre mondiale. Il avait interrompu précocement ses études, se plaçant dans les fermes du voisinage comme ouvrier agricole. Quelques années plus tard, il rencontra son ancien instituteur qui s’étonna alors qu’il était un brillant élève qu’il ait interrompu ses études.
Il le convainquit de passer le bac alors qu’il avait une vingtaine d’années puis il passa brillamment le concours d’une grande école commerciale à Paris, l’ESSEC. Et c’est ainsi qu’après une première expérience en entreprise, il prit le chemin de l’Ile pour diriger la SERCA à Saint Denis et Saint Pierre, société qui distribuait les véhicules Fiat et en assurait les suivis mécaniques. Il s’intégra dans l’ile et fit sa place au prix d’un labeur acharné.
C’était un homme discret, courageux, plein de bon sens mais obstiné, franc et direct comme les hommes de sa race.
Il exerça de très nombreuses années ses fonctions de chef d’entreprise et fonda une famille créole. En retraite, il se consacra au service des autres dans diverses associations et fut longtemps juge au tribunal des Prud’hommes. Il lutta dans la fin de sa vie contre une douloureuse maladie, s’appuyant sur la présence de son épouse et la solidarité familiale sans jamais se plaindre.
Il n’était pas seul, à la fin de ses jours, trouvant de multiples occupations, écrivant quelques fois dans les courriers de lecteurs, des billets pertinents, car ses enfants et petits-enfants formaient autour de lui une garde attentive. Il s’éteignit doucement, discrètement, comme il avait vécu. En ce jour de deuil, malgré toute la tristesse liée à cette perte, nous disons à ses enfants, ses petits-enfants " courage ". Pierre était un sacré bonhomme. Son exemple vous guidera et ses amis sont avec vous.. Adieu l’ami.
Max Rallon Saint Gilles