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A propos des drumlines et des requins

Communiqué // Crise requin : droit de réponse aux agissements du collectif d'associations environnementales des Sentinelles de la mer.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 12 septembre 2014 à 15H25
Droit de réponse suite aux propos du Collectif des associations ASESB, ASPAS Fondation Brigitte Bardot, Longitude 181, Requin Intégration, Sauvegarde des requins, Sea Shepherd, Tendua, Vague. 

Depuis 3 ans La Réunion essuie une vague d’attaques de squales, préjudiciable à l’image de l’île. Il est d’autant plus urgent et vital de sortir de la spirale de désinformation orchestrée depuis 3 années par ce collectif d’associations environnementales, qui salit un peu plus chaque jour l’image de La Réunion, tout en sabotant les possibilités d’échanges, d’émergence de solutions constructives, et véhiculent (beaucoup) trop de stigmatisations.

Existe t-il un massacre de requins à La Réunion ?

Non. 
Par mesure de précaution suite à un épisode d’intoxication en 1999 à Madagascar (car La Réunion importe souvent du poisson depuis la grande île) la commercialisation de la chair des requins tigres et bouledogues fut interdite. Depuis 14 ans La Réunion laisse les populations de ces deux grands squales tranquilles. Si aucune étude scientifique n’a encore été menée pour valider une augmentation de la population de ces requins, il est cependant possible que cette interdiction ait permis une reconstitution des populations, en diminuant le nombre d’animaux pêchés. 
Cela semble avoir fonctionné ici : les observations des pêcheurs ainsi que les attaques et interactions régulières depuis quelques années mériteraient que l’on y porte plus d’attentions, et devraient faire l’objet d’études.

C’est pourquoi, parallèlement aux tests et évaluations des dispositifs de sécurisation (CAP Requins et Vigies), l’état à commandé une étude sur la présence de toxines ciguatériques (la gratte) dans la chair des requins tigres et bouledogues pour envisager une levée de cet arrêté, sans pour autant que cela ne soit une pêche intensive ou l’ouverture d’une nouvelle filière. 30 pécheurs locaux et professionnels ont été mandatés tout autour de l’ile afin de pêcher les requins dont l’agence en charge de l’étude a besoin. Laisser ces pêches sous contrôle de l’état et « aux frais du contribuable » est bien le seul moyen d’éviter les pêches sauvages et non-professionnelles.

Aujourd’hui, le programme Valo Requins vise à trouver une manière d’utiliser ces requins morts, plutôt que de les jeter au feu. L’éventualité qu’ils finissent en croquettes comme se plait à le dire ce collectif n’est qu’un effet d’annonce de l’ancien préfet, vieux de plusieurs mois, et ne se base sur RIEN de concret (ou bien qu’ils nous le prouvent). Lorsque l’on demande l’arrêt d’un « massacre » par voix de presse, la moindre des choses est d’avancer des arguments solides ! 
Rappelons que ce collectif est l’auteur d’une pétition récoltant plus de 20.000 signatures a circulé partout sur le web, disant au monde entier que La Réunion massacrait ses requins.
L’amalgame a également été (volontairement ?) entretenu autour des drumlines de l’étude CAP Requins, présentées comme les outils de ce massacre imaginaire.

Les drumlines sont-elles des dispositifs de pêche intensive ?

Non.
Que l’on soit d’accord ou non avec la finalité ou les modalités de mise en œuvre des drumlines, mentir à leur sujet est inutile et nocif. Rien ne justifie, en aucun cas et sous couvert d’aucune conviction morale, les mensonges de ce collectif. 

Après un long processus de concertation, entre pouvoirs publics, usagers et spécialistes, des solutions ont commencé à voir le jour. Préconisées par différents rapports et études (dont trois menées à La Réunion en 1997, 2006 et 2012), les drumlines comme dispositif de capture et d’effarouchement des requins en sont une des principales, aux cotés des vigies et d’autres dispositifs innovants. Forts de ces précédentes études et des exemples étrangers, l’État et différents acteurs ont mis en place une expérimentation de ces engins de sécurisation : CAP Requins. Les points faibles de ce dispositif sont améliorés en continu, dans un cadre contrôlé. L’étude suit son court sur une petite zone de test située en baie de Saint-Paul. Bardées de récepteurs, se sont 4 « Smart » drumlines qui ont été installées. Le but : comprendre comment les squales vont se comporter en présence de ces engins. La première partie s’achève et l’étude va pouvoir entrer dans sa deuxième phase, les tests en milieu corallien, avec le suivi du conseil scientifique de la Réserve Marine.

Ces drumlines sont installées 4 jours par semaines et démontées tous les week-end, ou lors des très fortes houles… Elles sont équipées d’alarmes satellitaires pour prévenir le coordinateur du projet à chaque prise. Leur but est de limiter au maximum les « prises accessoires », et de relâcher vivants la majorité des animaux : seuls ceux présentant un danger potentiel sont ramenés à terre et confiés aux scientifiques.

À La Réunion, « tue t-on vraiment des baleines pour tuer des requins » ? 

Les associations environnementales appartenant à ce collectif laissent entendre que les drumlines de Cap Requins où les dispositifs de pêche déployés par les pécheurs professionnels mandatés sur demande des pouvoirs publics pouvaient être responsables de la mésaventure d’une baleine qui s’était accrochée dans une bouée de pêche.

Or, le matériel d’un pêcheur possède un numéro d’identification. C’est la loi. Si un engin de pêche est perdu par l’un des pêcheurs professionnels de l’île, il portera immanquablement ce numéro. 
Ce n’est pas le cas de la bouée prise en photo et publiée sur les réseaux sociaux de ces associations. Il est possible que l’engin retrouvé seul appartienne à un particulier. Qui plus est, la bouée en question est bien différente des bouées utilisées par CAP Requins.

Pour rappel, voici une réponse de l’association Globice postée sur les réseaux sociaux : « à notre connaissance et suivant les informations que nous avons glané auprès des pêcheurs, cette bouée n’est pas une bouée de drumlines mais une bouée utilisée par les pêcheurs taiwanais qui posent des filets dérivants au large. »

Pourquoi ces associations environnementales mentent-elles ?

Pourquoi créer des pétitions dénonçant un massacre de requins à l’île de La Réunion, la faisant passer pour une île barbare, alors que seuls quelques spécimens ont été pêchés en 3 ans ? Pourquoi créer le buzz et un amalgame entre cette malheureuse baleine et les programmes de sécurisation en cours de tests ? Pourquoi bloquer les projets proposés par les gens de terrain sans jamais proposer de solutions alternatives concrètes ? Pourquoi diviser la population réunionnaise en stigmatisant les pêcheurs, les surfeurs, les chasseurs sous-marins, et même les plongeurs ?

À trop perdurer cette crise est entrain de détruire l’image de l’ile et son rapport à la mer sur le long-terme et en profondeur. L’île a suffisamment été stigmatisée, sans que ce collectif n’ait la moindre preuve recevable de ce qu’il avance. Il est indispensable pour éviter les conflits, la berne économique balnéaire et les drames, que cette situation aussi délicate qu’importante demande soit gérée rapidement. Mais en 3 ans ce collectif ne s’est construit qu’au travers d’oppositions, conflits, désinformations, pétitions, attaques en justices, détournement d’informations et buzz médiatiques, contre les acteurs des mesures mises en place. Accusé de n’être qu’une mafia de têtes blondes, décrits comme des « locaux imbéciles », les acteurs de ces mesures ont simplement essayé de travailler pour éviter le pire avec les moyens existants. Ils ne disent pas que tous les moyens sont bons : simplement que des mesures existent et qu’elles doivent être testées.

Si l’on retrouve parfois des engins privés de pêche aux requins perdus, c’est aussi car depuis 3 ans peu de choses ont avancé, et que des gens se mettent à pêcher puisque les pouvoirs public se font attaquer dès qu’ils le tente… Cette situation est aussi le fruit de l’immobilisme que ce collectif d’associations environnementales entretient.

Que ce collectif déploie son énergie sur de vrais problèmes !!

Les pêches industrielles, légales ou non, au large des côtes réunionnaises sont légions et nous nous étonnons qu’elles ne soient pas dénoncées et traitées par ces associations, qui pour certaines récoltent énormément de dons grâce à leurs buzz médiatiques. La première cause de mortalité des cétacés par les activités humaines est le trafic maritime. La Réunion et l’île Maurice sont des ports générant un important trafic à travers l’Océan Indien. Entre pêche au large et transports commerciaux, sans parler de tous les filets dérivant et autres engins fantômes perdus ou oubliés par ces flottilles, les mammifères marins courent de biens plus grands dangers que de s’accrocher une bouée de moins de 40 cm de diamètre, et les populations de requins de l’océan Indien sont tout simplement à l’agonie, dans l’indifférence générale, tous les regards étant braqués sur le Pacifique.

La machine à laver achetée la semaine dernière, en arrivant ici à peut-être tué un cachalot durant son trajet, tout comme la voiture de ce monsieur « porte parole » qui accuse. Pourtant il nen parlera pas et choisira de dénoncer cette petite bouée et de jeter l’opprobre sur les pêcheurs côtiers de l’île ou sur ses surfeurs. 
Pas sur que cela ne sauve ne serait-ce qu’un seul requin.

 

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