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« À poil, les voleurs ! Et vite… »

J.S. a été cambriolé 4 fois en 4 ans. Trop c’est trop, a-t-il fini par se dire. Chaque fois, ce sont le billard et le baby-foot fracturés pour de la menue monnaie ; plus des bouteilles et des confiseries qui se font la malle. Les assurances ? Elles savent vous piquer votre blé ; et […]

Ecrit par Jules Bénard – le mercredi 06 février 2019 à 08H51

J.S. a été cambriolé 4 fois en 4 ans. Trop c’est trop, a-t-il fini par se dire. Chaque fois, ce sont le billard et le baby-foot fracturés pour de la menue monnaie ; plus des bouteilles et des confiseries qui se font la malle. Les assurances ? Elles savent vous piquer votre blé ; et savent aussi comment ne pas vous le rendre. Alors, à chaque coup, notre J.S. y va de sa poche… qui n’est pas sans fond.
Alors, il en a eu marre est a décidé de tendre un piège à ses visiteurs carnéens.

Même pas la reconnaissance du ventre

J.S. est ce qu’on appelle un gros bosseur, ne ménageant ni son temps ni sa peine pour vivre (modestement) grâce à son petit snack de Bras-Panon. C’est aussi un brave homme : il prend en stage des jeunes du CFA voisin, même quand ils ont une mine pas tibulaire mais presque. En outre, lorsque des jeunes désargentés lui demandent un soda avec des mines à faire pleurer un crocodile, ben il donne. Des sandwiches aussi.

Il n’est pas le seul à être l’objet d’incursions nocturnes des désoeuvrés de tout poil mais se dit que ce n’est pas une raison. Alors, un soir, il monte une embuscade…

À l’heure habituelle, il ferme ses portes et s’en va ostensiblement. Pas la peine de crier sur les toits que son fils est resté planqué dans la boîte. Et ça marche…

À une heure plus qu’avancée, « on » démolit la porte, « on » entre et « on » commence à se servir. Le fiston bondit de sa cachette comme un diable d’une boîte, s’abat sur les endosses des monte-en-l’air ; c’est la castagne. Pour se libérer, les agresseurs le cognent et tentent de fuir. Manque de bol pour eux, le fils est du genre obstiné. Et costaud : Tu me cognes ? Je te cogne ! Paf ! Re-paf ! Ils sont onze dont certains réussissent à se trisser vite fait. Mais il en tient un et lui balance quelques torgnoles en attendant l’arrivée du papa.
Monsieur-la-balance

Papa rendu sur place, reconnaît immédiatement les jeunes coupables. Ce sont de fidèles clients et aussi de fidèles quémandeurs auxquels il donne facilement des bonbons, des sodas, des sandwiches car ils sont chroniquement fauchés.

Mais là, le propriétaire voit rouge, comme dirait Akouëtt. Après une ou deux bonnes baffes bien senties, plus une bonne rouste à base de coups de queue de billard (ça doit suiffer, ce truc-là, non ?) il ordonne à ses captures de se f… à poil illico. Il les prend alors en photos en les menaçant de balancer leurs silhouettes de danseurs de flamenco sur les réseaux sociaux s’ils réitèrent.

Un des voyous finit par donner les noms de toute la bande, un ou deux majeurs et une flopée de mineurs. Armé de cette cascade de dénonciations, il s’en va chez les gendarmes déposer plainte contre tout ce petit monde.

Convoqués par les gendarmes, les apprentis cambrioleurs ne font aucune difficulté pour reconnaître leurs méfaits. Mais…
… mais portent plainte à leur tour contre le bistrotier pour coups et blessures et atteinte grave à leur dignité (hum !). C’est surtout ça, croyons-nous comprendre, la menace de diffusion sur les réseaux que l’on dit sociaux (et qui ne sont que des totocheurs de pognon), qui leur a flanqué la trouille du siècle : leurs précieux bijoux non volés, dévoilés à la face du monde. La honte, vous pensez bien. De quoi faire ricaner leurs copines, un truc pareil !

Ne jamais dévoiler une intimité !

On a failli perdre notre impassibilité quand l’avocat d’un des casseurs a réclamé 500 euros de dédommagement pour une claque. Perso, ça m’a rappelé Maurice Biraud dans « Un taxi pour Tobrouk » : « Nous entrons dans une époque où le moindre bobo deviendra monnayable ».

La procureur Hénoux a admis que le travailleur avait pu voir rouge en reconnaissant, au nombre de ses cambrioleurs, des jeunes à qui il rendait service très souvent. « L’ingratitude, la confiance trahie », a-t-elle précisé, ne sont cependant pas des motifs pour les mettre nus.

Le plus tordant, si on peut dire, c’est qu’un mineur, en stage chez ce brave J.S., était celui-là même qui avait renseigné les voleurs sur la meilleure façon de faire. Inutile de dire que son contrat n’a pas été renouvelé.

Total des courses, si on peut dire : des peines de 4 à 6 mois avec sursis pour les trois voleurs comparaissant ce mardi (les autres ont eu droit au tribunal des mineurs) ; 1.000 euros avec sursis pour le fils et 1.500 nets pour le commerçant car, ayant été compromis dans une affaire ancienne, il n’avait plus droit au sursis.

Moralité : faut pas mettre quelqu’un à loilpé ! Il aurait mieux fait de lui tailler les oreilles en pointe, l’obliger à lire 10 pages de BHL, ou encore le contraindre à avaler 10 sandwiches américains bien pimentés coup-sur-coup. C’est moins déshonorant pour la dignité humaine.

 

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