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À la recherche d’une chauve-souris mystérieuse et inconnue

Les chauve-souris: ces petites bêtes méconnues qui inspirent souvent la peur ou le dégoût, de par leur vie exclusivement nocturne. L’imaginaire collectif est aussi peu tendre à leur sujet puisqu’elles sont associées aux sorcières, vampires et autres. Pourtant, elles tiennent un rôle important dans la biodiversité, et, à bien les regarder, elles sont attachantes et […]

Ecrit par Zinfos974 – le dimanche 16 juillet 2017 à 14H07

Les chauve-souris: ces petites bêtes méconnues qui inspirent souvent la peur ou le dégoût, de par leur vie exclusivement nocturne. L’imaginaire collectif est aussi peu tendre à leur sujet puisqu’elles sont associées aux sorcières, vampires et autres. Pourtant, elles tiennent un rôle important dans la biodiversité, et, à bien les regarder, elles sont attachantes et singulières.

L’une d’entre elles est encore plus mystérieuse que les autres car personne n’a encore réussi à mettre la main dessus. Il pourrait même s’agir d’une espèce que l’on croyait disparue il y a une centaine d’années.

Trois types de chauve-souris à La Réunion

Deux scientifiques passionnés de ces petits mammifères nocturnes, les chiroptérologues Sarah Fourasté et Gildas Monnier, ont exposé la vie secrète des chauve-souris et expliqué la nécessité de mieux les connaître, pour mieux les protéger. Ces scientifiques font partie du Groupe chiroptères océan Indien, association crée en 2015 qui a pour objectif l’étude des Chiroptères dans le but de sensibiliser à  leur sujet et conserver ces espèces.

À La Réunion, les chauves­‐souris sont les seuls mammifères indigènes; ce sont donc les seuls mammifères présents sur l’île qui n’ont pas été introduits par l’homme. À l’heure actuelle, trois espèces de Chiroptères réunionnaises sont décrites.

Le Petit Molosse de La Réunion (Mormopterus francoismoutoui), est une petite chauve­‐souris insectivore d’environ 20 cm d’envergure. Il consomme l’équivalent de 3000 moustiques chaque nuit. C’est un précieux allié dans la lutte contre les insectes nuisibles (moustiques, papillons nocturnes, vers blancs adultes, carias…). L’espèce est endémique de l’Île de La Réunion et ne se rencontre nulle part ailleurs dans le monde. Dans la nature, les individus gîtent dans les fissures de falaise et les cavités rocheuses. Ils s’installent également dans les fissures des bâtiments.

Le Taphien de Maurice (Taphozous mauritianus) ou chauve-­souris à ventre blanc est aussi insectivore. D’environ 30 cm d’envergure, il consomme lui aussi de grandes quantités d’insectes chaque nuit. Il gîte essentiellement sur les troncs d’arbres. Cette espèce est présente dans les Mascareignes, à Madagascar, aux Comores et sur une large bande africaine jusqu’à la côte ouest.

Enfin la Roussette noire (Pteropus niger) est une espèce endémique des Mascareignes. Elle gîte dans les arbres et consomme des fruits et des feuilles. Elle a un rôle essentiel dans la dispersion des graines de certains arbres indigènes et endémiques de l’île dont elle se nourrit. Sans elle, ces arbres ne peuvent pas germer. Sa présence est une véritable richesse pour le maintien de la diversité biologique sur l’île.

Trois autres espèces de chauves-souris étaient recensées autrefois : la chauve­‐souris blanche de Bory (Boryptera alba), dernière mention en 1802, le Scotophile de Bourbon (Scotophilus borbonicus), dernière mention en 1904, et la Rougette ou Roussette à collet rouge (Pteropus subniger), disparue autour de 1860.

On l’entend mais on ne la voit pas…

Pour distinguer les petites chauves-­souris insectivores, on écoute les sons qu’elles émettent lorsqu’elles se déplacent la nuit. Ces sons très aigus, appelés ultrasons, sont généralement inaudibles pour l’oreille humaine et leur étude nécessite du matériel spécifique. Chaque espèce émet un type acoustique distinct.

Les répertoires acoustiques du Petit Molosse de La Réunion et du Taphien de Maurice ont été décrits à l’occasion de deux missions commanditées par le Parc national de La Réunion à la Société française pour l’étude et la protection des mammifères en 2009 et 2012. À cette occasion, des sons différents de ces deux espèces ont été découverts, et, en attendant d’être décrite, cette nouvelle espèce a été nommée Chiroptera sp1.

Nos deux scientifiques sont donc partis cette année à la recherche de cette espèce inconnue de chauve-souris. Ils ont réalisé des prospections acoustiques pour inventorier les chauves­‐souris présentes et tenter de localiser Chiroptera sp1. Ces prospections ont été plutôt ciblées dans l’ouest de l’île où les premiers contacts avaient été établis. 51 localisations différentes ont fait l’objet d’écoutes au détecteur d’ultrasons. Les signaux acoustiques recherchés ont été détectés avec certitude sur 18 de ces localisations, mais elle a été entendue également dans l’est.

Une fois sa présence certaine, les chiroptérologues ont tenté de capturer des individus, et ont mis en place un dispositif de filets, hissés sur des mâts de 16 mètres de haut; Chiroptéra sp1 semble voler rarement à moins de 10 mètres du sol.

Pour l’heure, ils n’ont pas réussi à attraper cette mystérieuse chauve-souris, mais rien n’empêche de croire que Chiroptéra sp1 est en fait une des chauve-souris que l’on pensait disparues au début du 20ème siècle.

 

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