La séance publique à l’assemblée nationale de mardi a donné lieu à un échange inédit sur la thématique des attaques de requins à l’île de la Réunion. Directement concernée, la députée-maire de Saint-Paul a alerté le Premier ministre, François Fillon.
La réponse gouvernementale viendra de Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’écologie et du Développement durable, qui a par ailleurs annoncé son prochain déplacement à la Réunion. « D’ici la fin de l’année », a-t-elle dit sans plus de précision.
Discours d’Huguette Bello :
« Depuis le début de cette année, la Réunion a subi cinq attaques de requins. A deux reprises, elles ont été mortelles. L’émotion est vive chez les usagers de la mer et l’inquiétude grandit au sein de la population réunionnaise. Pour prévenir de nouveaux drames, une procédure d’information et d’alerte intégrant ce risque d’attaques est en cours de finalisation.
Mais sécuriser la station balnéaire nécessite de cerner au mieux les causes qui sont à l’origine de ces attaques et d’avoir une meilleure connaissance scientifique du comportement des requins. Les études doivent débuter ces jours-ci et il est important qu’elles puissent bénéficier de l’expertise internationale la plus efficace. C’est à cette condition que pourront être prises les mesures les plus appropriées à la protection des zones de baignade.
Ces attaques répétées ont immédiatement eu des répercussions sur l’ensemble des activités de la station balnéaire endeuillée. Les chiffres d’affaires y sont en chute libre et l’une des plus importantes zones touristiques de la Réunion subit actuellement de graves difficultés. Si l’on veut éviter une catastrophe économique, il est urgent que des mesures de soutien spécifiques soient adoptées.
Dans ce 21ème siècle où les promesses de mieux connaître la mer et les océans se multiplient, il est important que la France, deuxième puissance maritime mondiale, lance, à son tour, un grand programme d’études scientifiques sur le comportement des requins, comme l’ont déjà fait les Etats-Unis, l’Australie ou l’Afrique du Sud.
Aussi, nous souhaitons savoir comment le gouvernement entend accompagner la recherche sur les milieux océaniques que ces drames rendent désormais prioritaire ».