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A jeun et perfusée, on lui annonce que son opération est finalement reportée

?Une grève des anesthésistes est en cours dans les hôpitaux de France. Elle affecte aussi les services hospitaliers de l’île de La Réunion même si elle se fait à bas bruit.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 18 janvier 2021 à 18H01

Elle passe inaperçue du grand public mais importune quand même ici et là quelques patients qui devaient passer sur le billard. 

C’est le cas de Béatrice (prénom d’emprunt). La patiente a été admise ce dimanche au CHOR de Saint-Paul en prévision de son opération ce lundi. 

A deux heures de passer au bloc ce lundi, on l’informe de finalement rentrer chez elle et qu’elle serait reconvoquée pour une nouvelle date d’intervention. Elle sort de cet épisode furieuse, à la fois sur le temps perdu et aussi sur toute son organisation qui tombe à l’eau, d’autant plus que son intervention chirurgicale était programmée depuis le mois de novembre.

« Je suis à jeun depuis hier, perfusée depuis 8h. Je prends mes congés pour m’organiser dans mon travail, je fais garder mes enfants et 2 heures avant l’heure prévue de mon entrée au bloc, une interne vient me voir pour me dire : votre opération est reportée parce que les anesthésistes sont en grève ! Mais vous croyez que les gens sont à votre disposition et qu’on s’organise comme ça ? », se lamente cette patiente. 

La direction du CHOR confirme qu’« il n’y a pas de mouvement particulier au CHOR mais qu’effectivement, des infirmiers anesthésistes ont posé un préavis de grève en lien avec la grève nationale ». 

« Il y a deux choses distinctes », précise en effet Alain Vitry, le président du conseil régional de l’Ordre des Infirmiers. Tout d’abord, « les médecins anesthésistes ne sont pas d’accord contre la réforme du Ségur. Avec cette réforme, au niveau salarial, le compte n’y est pas lors de leurs trois premières années d’exercice. Concernant les infirmiers anesthésistes, c’est pareil, ils ont un diplôme de master de catégorie A mais ne sont pas rémunérés à la hauteur de ce qu’ils devraient être rémunérés. » 

« Le gouvernement veut un personnel au rabais en inventant encore un diplôme »

A ce titre précise Alain Vitry que « nous préparons un mouvement contre l’installation des IPA, les infirmiers en pratique avancée, que le gouvernement, via la direction générale de l’offre de soins, voudrait mettre en place à la suite du Ségur. » 

Alain Vitry relaye l’aberration qu’engendrerait de mettre en place les IPA pour le service des urgences alors que cette fonction existe déjà dans le cursus des infirmiers anesthésistes. « Cette branche existe déjà. Ces infirmiers diplômés d’Etat sont, à l’occasion, urgentistes, ils font de la réanimation et font de l’anesthésie. En quelque sorte, le gouvernement veut donc un personnel au rabais en inventant encore un diplôme. D’ailleurs, les IPA qui sont sortis l’année dernière et cette année sont déçus car ça ne leur a rien apporté de plus au niveau de la reconnaissance, sinon au niveau salarial… », ajoute-t-il.

Au niveau national, le Snphare, le syndicat qui rallie l’essentiel des contestataires, dénonce par exemple la suppression des trois premiers échelons de carrière. Cette suppression viendrait déséquilibrer « l’égalité de traitement des praticiens hospitaliers ». La nouvelle mouture apportée par le Ségur de la santé avantagerait les arrivants alors qu’elle pénaliserait ceux qui ont de l’ancienneté.

 

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