Willy Técher est amer. “J’ai véhiculé les valeurs humanistes que prétendait défendre le parti communiste réunionnais. Le PCR demandait avec force respect et dignité pour chaque réunionnais, à travers des conditions de travail règlementaires, un salaire correct, un logement salubre, et un cadre de vie performant et efficace”.
“J’ai longtemps cru que ces valeurs pour lesquelles je me battais en tant que journaliste, étaient vraiment celles du parti communiste réunionnais. Et, comme tous mes collègues en grève actuellement, j’ai donné beaucoup de moi-même. C’est dur de découvrir qu’il y a un tel écart entre les discours et la réalité”.
La réalité c’est aussi le silence assourdissant du syndicat CGTR. “La semaine dernière, la CGTR Ouest avait mis son local à notre disposition. Nous avions cru un moment que le syndicat aurait été présent lors de notre conférence débat. Mais, personne n’est venu. Il n’y avait d’ailleurs aucun représentant syndical de la CGTR lors de réunions de négociations avec la direction de Témoignages”.
Cela aurait-il vraiment changé quelque chose ? “En treize jours de grève, nous n’avons obtenu aucune avancée. Hier, le directeur du journal Témoignages a dit qu’il était prêt à appliquer la convention collective de la presse, mais il ne voulait signer aucun protocole d’accord”.
“Cela signifie qu’il aurait fallu tout le temps se battre pour son application. Quand on sait que le 13e mois est une prime exceptionnelle à Témoignages, il ne faut pas s’attendre à grand-chose”.
Aussi, Willy Técher a pris sa décision. “J’ai décidé de partir. A ce jour, je suis à la recherche d’un emploi”. Le journaliste tourne donc une page importante. “Je quitte Témoignages, je quitte le PCR car j’ai été également un militant du parti communiste. Je me place désormais dans l’opposition au PCR”.
C’est sans doute le prix à payer lorsqu’un individu pense que le temps est venu de défendre ses valeurs.
C’est vrai Willy Técher, “l’est pas plis, li l’est pas moins, mais respect à li”…