Chaque jour, la campagne électorale de Ste-Marie offre de nouveaux rebondissements. Ce mercredi, les candidats de la liste menée par Gérald Maillot avaient convoqué la presse devant le tribunal de Champ-Fleuri. À côté de la tête de liste, Christian Annette, Céline Sitouze et Grégoire Cordeboeuf s’étaient également déplacés pour signaler plusieurs affaires à la justice. « Ils sont convaincus de leur immunité », lance Christian Annette en préambule avant de rappeler un vieux proverbe créole « 99 jours pour le voleur, un jour pour la Justice ». Le camp Maillot a donc décidé que ce jour est arrivé.
La première affaire est déjà en cours et concerne un signalement pour délit de favoritisme contre un cadre de la mairie. En 2019, la municipalité avait accordé des marchés publics à deux entreprises, Shanti et Brimarto, qui n’ont toujours pas effectué les travaux en question. Selon les opposants, un cadre de la mairie aurait « délibérément construit un dispositif visant à attribuer des avantages à l’entreprise de Nicolas Lebreton », actuel colistier de Richard Nirlo. L’équipe prévient que cette affaire leur servira à déposer un recours en annulation en cas de défaite dimanche prochain.
La deuxième affaire est un signalement pour faux et usages de faux, détournement de fonds publics et recel de deniers publics. Elle implique Isabelle Nirlo, DRH à la mairie et nièce du maire. En août 2019, celle-ci a sollicité son oncle pour des faits de harcèlement moral de la part de son ex-mari. Richard Nirlo accepte et l’avocat Me Jean-Jacques Morel est engagé. Mais cette affaire concernant une affaire privée et non en lien avec la fonction d’Isabelle Nirlo, le comptable public refuse le paiement à l’avocat. Une seconde note d’honoraire va donc être établie et l’objet de la plainte modifier en « affaire Nirlo contre X ». La plainte des opposants se porte donc sur 3 points: mise en oeuvre de la protection fonctionnelle alors que les conditions ne sont pas réunies, détournements de fonds par une personne dépositaire de l’autorité publique et enfin délit de faux et usage de faux.
La réaction concernant l’attaque de la voiture-sono
Enfin, la dernière plainte concerne le coup de feu tiré sur une voiture-sono de militants de Richard Nirlo hier soir. Devant la presse, le maire sortant avait affiché ses soupçons sur le rôle joué par Gérald Maillot dans cette histoire. Ce dernier a donc déposé plainte pour diffamation, dénonciation calomnieuse et tentative de manipulation de la presse. Céline Sitouze précise que les militants qui étaient sur place étaient ceux de sa liste du premier tour et n’avait pas le profil de nervis. Selon elle, les gendarmes n’avaient rien trouvé en les interrogeant. Elle rappelle également qu’aucun voisin n’a entendu de coup de feu et qu’aucun témoin ne peut rapporter les faits et que « la fameuse victime n’a vu personne ». « C’est une manoeuvre grossière », estime Céline Sitouze.
Gérald Maillot qualifie ces accusations de « graves ». Le président de la CINOR rappelle qu’en 1990, les équipes de Jean-Louis Lagourgue avaient caillassé leurs propres voitures dans le quartier de Beaumont. « Il veut organiser l’abstention qui profite toujours au maire sortant, il veut faire peur aux gens pour qu’ils ne se déplacent pas dimanche », affirme le candidat avant d’ajouter « n’avoir pas peur. Ça vole bas, j’espère qu’ils ne vont pas descendre plus bas avant dimanche ». Céline Sitouze renchérit en rappelant qu’elle avait été elle-même agressée par des militants pro-mairie lors de la dernière élection municipale. Enfin, la candidate exhume une vieille affaire de 1990 où un opposant à Jean-Louis Lagourgue avait été tué.
Nul doute que le camp Nirlo ne devrait pas tarder à réagir.