Pas facile de trouver un emplacement pour des activités libertines. Lorsque ce ne sont pas les voisins qui tiquent un peu, ce sont des parents d’élève. C’est le cas qui se présente à Grands bois Saint-Pierre.
Un club échangiste a ouvert ses portes il y a quatre mois à proximité d’une micro-crèche gérée par le centre communal d’action sociale.
"Je suis choquée qu'un club échangiste ait eu (ou pas) l'autorisation d'ouvrir en mitoyenneté avec une micro-crèche. Le club est collé à la micro-crèche ! Leurs fenêtres donnent sur le jardin ou les enfants jouent les après-midi ! expose cette maman. C'est incroyable et scandaleux ! Ce club propose des après-midi "gang bang" et "naturiste" dans leur piscine extérieure et donc à l'air libre juste derrière la micro-crèche aux horaires de la crèche ! Cet établissement vend en plus de l'alcool !" décrit-elle la configuration des lieux et de l’activité. "C'est grave et scandaleux pour nos marmailles qui ne demandent pas à être observés par des pervers, ni à entendre certainement les cris des orgies les après-midi", poursuit-elle.
Contactés, la directrice de la structure d’accueil de la petite enfance et le directeur du CCAS de Saint-Pierre ne voient pour l'heure aucun élément qui vienne déranger l'activité de leur structure. En somme, jusqu’à présent, leur nouveau voisin ne crée pas de nuisance.
"Que les parents s’inquiètent c’est légitime. Maintenant, c’est complètement étanche et opaque. On ne peut ni voir ni entendre ce qui se fait de l’autre côté. Cette maman a effectivement fait un courrier. Je vais demander à notre responsable de la petite enfance de la recevoir, peut-être pour la rassurer. Elle le sait, elle connaît les lieux. Ce n’est pas un voisin en vis-à-vis. C’est en dos à dos. De plus la micro-crèche et le club sont dans des rues distinctes. Ce sont deux rues qui sont perpendiculaires et il faut aller au bout d’une allée pour arriver à l’entrée du club et c’est le dos du club qui est dos à la micro-crèche", explique de façon détaillée le directeur du CCAS de Saint-Pierre.
"On reste vigilants"
"Je peux entendre que les familles puissent être interpellées, que cette maman puisse être choquée mais après, si ça ne perturbe pas l’activité de la structure, on ne peut pas porter préjudice à la liberté d’entreprendre. On reste vigilants. C’est comme dans tout voisinage, si demain notre voisin nous porte atteinte, on reste vigilants, surtout pour une structure de la petite enfance, ajoute-t-il mais même si on est alerte sur le sujet, on ne peut pas, là en amont, penser qu’il va y avoir des soucis d’autant plus qu’on est voisins mais pas en vis-à-vis ni côte à côte mais dos à dos", répète-t-il la configuration des lieux "et puis ça reste des choses qui restent discrètes souvent. Le but de ce public ce n’est pas de se faire voir et de se faire entendre non plus."
"Je suis choquée qu'un club échangiste ait eu (ou pas) l'autorisation d'ouvrir en mitoyenneté avec une micro-crèche. Le club est collé à la micro-crèche ! Leurs fenêtres donnent sur le jardin ou les enfants jouent les après-midi ! expose cette maman. C'est incroyable et scandaleux ! Ce club propose des après-midi "gang bang" et "naturiste" dans leur piscine extérieure et donc à l'air libre juste derrière la micro-crèche aux horaires de la crèche ! Cet établissement vend en plus de l'alcool !" décrit-elle la configuration des lieux et de l’activité. "C'est grave et scandaleux pour nos marmailles qui ne demandent pas à être observés par des pervers, ni à entendre certainement les cris des orgies les après-midi", poursuit-elle.
Contactés, la directrice de la structure d’accueil de la petite enfance et le directeur du CCAS de Saint-Pierre ne voient pour l'heure aucun élément qui vienne déranger l'activité de leur structure. En somme, jusqu’à présent, leur nouveau voisin ne crée pas de nuisance.
"Que les parents s’inquiètent c’est légitime. Maintenant, c’est complètement étanche et opaque. On ne peut ni voir ni entendre ce qui se fait de l’autre côté. Cette maman a effectivement fait un courrier. Je vais demander à notre responsable de la petite enfance de la recevoir, peut-être pour la rassurer. Elle le sait, elle connaît les lieux. Ce n’est pas un voisin en vis-à-vis. C’est en dos à dos. De plus la micro-crèche et le club sont dans des rues distinctes. Ce sont deux rues qui sont perpendiculaires et il faut aller au bout d’une allée pour arriver à l’entrée du club et c’est le dos du club qui est dos à la micro-crèche", explique de façon détaillée le directeur du CCAS de Saint-Pierre.
"On reste vigilants"
"Je peux entendre que les familles puissent être interpellées, que cette maman puisse être choquée mais après, si ça ne perturbe pas l’activité de la structure, on ne peut pas porter préjudice à la liberté d’entreprendre. On reste vigilants. C’est comme dans tout voisinage, si demain notre voisin nous porte atteinte, on reste vigilants, surtout pour une structure de la petite enfance, ajoute-t-il mais même si on est alerte sur le sujet, on ne peut pas, là en amont, penser qu’il va y avoir des soucis d’autant plus qu’on est voisins mais pas en vis-à-vis ni côte à côte mais dos à dos", répète-t-il la configuration des lieux "et puis ça reste des choses qui restent discrètes souvent. Le but de ce public ce n’est pas de se faire voir et de se faire entendre non plus."
Avant l’arrivée du club échangiste, le bâtiment servait de salle de réception, déjà "arrivée après nous", se rappelle le directeur du CCAS. Cette première activité ne posait déjà aucun problème à la crèche puisque l’activité de ce voisin festif était totalement nocturne.
Avec le club échangiste, et "même s’ils font des after work", le même chassé-croisé s’opère, la crèche fermant ses portes à 17 heures.
L’établissement public communal est d’autant plus limité dans son action de réprobation qu’il ne lui revient pas de juger de l’opportunité d’une telle implantation si cette dernière a obtenu l’autorisation nécessaire. Et c’est effectivement le cas puisque, sollicitée, la préfecture nous livre le cadre réglementaire pour ce type d’établissement.
"Sur la vente d'alcool et la proximité d'un club échangiste à proximité d'une crèche, les périmètres de protection qui visent à protéger les mineurs, comme autour des écoles, ne s'appliquent pas aux crèches du fait que le public n'est pas autonome pour se rendre dans l’établissement que vous citez et qui est interdit aux mineurs", avise la préfecture.
Interrogé, le couple de gérants tente de nous démontrer à quel point ils ont pensé à tout avant d'ouvrir les portes de leur club. "Je peux comprendre le sentiment de certains parents évidemment", nous explique la gérante du club mais tout a été pris en compte par la préfecture, la DEAL, la mairie et le SDIS lors de l'examen du dossier puis lors de la commission de sécurité qui a réuni des représentants de l'ensemble de ces services publics mais aussi d’usagers tels que les porteurs de handicap par exemple.
"Nos clients sont des personnes très respectueuses et d’un certain niveau social si je puis dire. Il n’y a rien qui entrave la vie de la crèche où tout ce qui pourrait être environnant. Il n’y a aucun vis-à-vis, on a tout barricadé, il n’y a aucun tapage nocturne, on n’ouvre pas tous les jours en après-midi, il n'y a pas de musique. Tout est vraiment fermé", souligne d’ailleurs la gérante.
Les seuls créneaux où les deux activités sont ouvertes en même temps sont les mardis et jeudis après-midi. Mais là encore, les deux activités vivent leur vie parallèle d’autant plus qu’un sas a été aménagé à l’entrée du club. Les clients n’ont donc pas à attendre dans la rue que la porte leur soit ouverte puisque cette entrée a été imaginée justement pour plus de discrétion.
"On ne veut embêter qui que ce soit"
De plus, la gérante met en avant le fait que son club ne draine pas une foule comme d'autres activités pourraient en générer. "Concrètement, en après-midi, on reçoit entre 6 et 15 personnes, pas plus. Hormis ces deux créneaux, on est principalement ouvert les vendredis soirs, les samedis soirs et les dimanches après-midi donc la crèche n'est évidemment pas ouverte. J’essaye de comprendre et de visualiser ce qui peut gêner cette maman mais à part l’aspect sur les moeurs, je ne vois pas", nous explique sincèrement la gérante.
"On a pensé à tout pour ne gêner personne, c’était notre but. On ne veut embêter qui que ce soit. Nous sommes des gens honnêtes qui essayons de gagner notre vie comme tout le monde dans une activité qui nous plaît", affiche-t-elle aussi cette envie de vivre avec son temps.
L'ouverture de ce club il y a quatre mois à Grands Bois dans un cadre résidentiel n'est en effet clairement pas une première à La Réunion mais comme pour toute activité de ce genre, des frictions peuvent surgir surtout sur un plan strictement moral. "Il y a un club échangiste qui est ouvert depuis onze ans à Saint-Denis, il y a un sex shop qui a ouvert il y a un an et demi en bas d'un immeuble, il y a en a un aussi en centre ville de Saint-Pierre ou encore un autre visible depuis la RN1 de Saint-Paul", liste-t-elle ces établissements qui donnent aussi une indication sur le changement qui s'opère petit à petit au niveau des mentalités.
A moins de la survenue d’éléments nouveaux, la crèche ouverte en 2010 à Grands bois est donc amenée à côtoyer son nouveau voisin, que cela plaise ou choque les consciences.
Avec le club échangiste, et "même s’ils font des after work", le même chassé-croisé s’opère, la crèche fermant ses portes à 17 heures.
L’établissement public communal est d’autant plus limité dans son action de réprobation qu’il ne lui revient pas de juger de l’opportunité d’une telle implantation si cette dernière a obtenu l’autorisation nécessaire. Et c’est effectivement le cas puisque, sollicitée, la préfecture nous livre le cadre réglementaire pour ce type d’établissement.
"Sur la vente d'alcool et la proximité d'un club échangiste à proximité d'une crèche, les périmètres de protection qui visent à protéger les mineurs, comme autour des écoles, ne s'appliquent pas aux crèches du fait que le public n'est pas autonome pour se rendre dans l’établissement que vous citez et qui est interdit aux mineurs", avise la préfecture.
Interrogé, le couple de gérants tente de nous démontrer à quel point ils ont pensé à tout avant d'ouvrir les portes de leur club. "Je peux comprendre le sentiment de certains parents évidemment", nous explique la gérante du club mais tout a été pris en compte par la préfecture, la DEAL, la mairie et le SDIS lors de l'examen du dossier puis lors de la commission de sécurité qui a réuni des représentants de l'ensemble de ces services publics mais aussi d’usagers tels que les porteurs de handicap par exemple.
"Nos clients sont des personnes très respectueuses et d’un certain niveau social si je puis dire. Il n’y a rien qui entrave la vie de la crèche où tout ce qui pourrait être environnant. Il n’y a aucun vis-à-vis, on a tout barricadé, il n’y a aucun tapage nocturne, on n’ouvre pas tous les jours en après-midi, il n'y a pas de musique. Tout est vraiment fermé", souligne d’ailleurs la gérante.
Les seuls créneaux où les deux activités sont ouvertes en même temps sont les mardis et jeudis après-midi. Mais là encore, les deux activités vivent leur vie parallèle d’autant plus qu’un sas a été aménagé à l’entrée du club. Les clients n’ont donc pas à attendre dans la rue que la porte leur soit ouverte puisque cette entrée a été imaginée justement pour plus de discrétion.
"On ne veut embêter qui que ce soit"
De plus, la gérante met en avant le fait que son club ne draine pas une foule comme d'autres activités pourraient en générer. "Concrètement, en après-midi, on reçoit entre 6 et 15 personnes, pas plus. Hormis ces deux créneaux, on est principalement ouvert les vendredis soirs, les samedis soirs et les dimanches après-midi donc la crèche n'est évidemment pas ouverte. J’essaye de comprendre et de visualiser ce qui peut gêner cette maman mais à part l’aspect sur les moeurs, je ne vois pas", nous explique sincèrement la gérante.
"On a pensé à tout pour ne gêner personne, c’était notre but. On ne veut embêter qui que ce soit. Nous sommes des gens honnêtes qui essayons de gagner notre vie comme tout le monde dans une activité qui nous plaît", affiche-t-elle aussi cette envie de vivre avec son temps.
L'ouverture de ce club il y a quatre mois à Grands Bois dans un cadre résidentiel n'est en effet clairement pas une première à La Réunion mais comme pour toute activité de ce genre, des frictions peuvent surgir surtout sur un plan strictement moral. "Il y a un club échangiste qui est ouvert depuis onze ans à Saint-Denis, il y a un sex shop qui a ouvert il y a un an et demi en bas d'un immeuble, il y a en a un aussi en centre ville de Saint-Pierre ou encore un autre visible depuis la RN1 de Saint-Paul", liste-t-elle ces établissements qui donnent aussi une indication sur le changement qui s'opère petit à petit au niveau des mentalités.
A moins de la survenue d’éléments nouveaux, la crèche ouverte en 2010 à Grands bois est donc amenée à côtoyer son nouveau voisin, que cela plaise ou choque les consciences.