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A Conflans-Saint-Honorine, un millier de personnes en hommage à l’enseignant décapité

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(AFP) « Ne pas céder à la peur »: un millier de personnes se sont recueillies samedi devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), au lendemain de la décapitation d’un professeur d’histoire, Samuel Paty, qui avait montré des caricatures de Mahomet à sa classe. En milieu d’après-midi, un millier de parents, élus ou simples citoyens […]

Ecrit par – le samedi 17 octobre 2020 à 18H15

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Adultes et enfants viennent déposer des fleurs devant l'école de Conflans-Sainte-Honorine, le 17 octobre 2020 au lendemain de la décapitation d'un des professeurs - Bertrand GUAY / ©AFP

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« Ne pas céder à la peur »: un millier de personnes se sont recueillies samedi devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), au lendemain de la décapitation d’un professeur d’histoire, Samuel Paty, qui avait montré des caricatures de Mahomet à sa classe.

En milieu d’après-midi, un millier de parents, élus ou simples citoyens de toutes générations se sont rassemblés avec émotion devant l’établissement scolaire. Certains brandissaient des pancartes « Je suis instit » ou « Je suis enseignant ». L’hymne national a été entonné, puis des applaudissements ont parcouru la foule.

« Il y aura un avant et un après 16 octobre en tant que prof: pour la première fois, un professeur est attaqué pour ce qu’il enseigne », lance Lionel, un enseignant d’histoire-géographie de la ville voisine d’Herblay (Val-d’Oise).

« On est des milliers d’enseignants à procéder ainsi, à parler de laïcité, il faut arriver à mener ces jeunes-là à pouvoir vivre ensemble dans une société pacifiée », poursuit ce père d’une élève qui avait cours avec la victime, un « très, très bon professeur ».

« Il ne faut pas céder à la peur, continuer d’enseigner la laïcité », martèle également Jonathan Renoir, jeune prof dans un collège voisin à Cergy.

Plus tôt dans la journée, des dizaines d’élèves et de parents ont déposé, en silence, des roses blanches au pied des grilles de cet établissement de bonne réputation, qui accueille environ 750 collégiens. 

A l’intérieur, des équipes du Samu du centre hospitalier de Versailles, de la préfecture des Yvelines et du rectorat de Versailles ont mis en place une cellule psychologique.

« C’est l’horreur, c’est très compliqué de discuter avec mon fils de ce qu’il s’est passé », explique une mère de famille, qui préfère témoigner sous couvert d’anonymat, car son « fils n’aimerait pas voir mon nom dans la presse ». 

Marie, actuellement en seconde, est venue devant son ancien établissement déposer des fleurs en « hommage à son ancien professeur ». « Je me souviens de son cours sur la liberté d’expression. On avait parlé de Charlie, on avait fait des dessins qui sont encore accrochés dans le collège », explique la jeune fille, émue, venue avec deux copines.

– « Faire face » –

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’enseignant avait montré à ses élèves, la semaine dernière, une caricature de Mahomet, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.

Parmi les neuf personnes en garde à vue vendredi figure le père d’une élève de la victime. Il avait appelé sur les réseaux sociaux à se mobiliser pour le renvoi du professeur de l’établissement, a indiqué le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard.

Hugo, en 3e, était un des élèves de Samuel Paty, qui lui dispensait des cours de soutien chaque semaine. « Il était super, très conciliant, et à l’écoute », assure-t-il. Mais, « depuis la semaine dernière l’ambiance était tendue, c’était sûr que ça allait mal finir ».

Sa mère Sabrina acquiesce : « On a même reçu un texte de la principale sur l’intranet, qui disait qu’il y avait des problèmes entre des parents d’élève et ce prof ».

« Chacun apportait son opinion pendant ses cours, c’était super. Maintenant, il faut continuer et faire face, il ne faut pas leur donner raison », lance un ancien élève, aujourd’hui au lycée.

Plus loin, Ludovic, 40 ans, père d’une fille de 13 ans en 4e au collège, peine encore à croire ce qui s’est passé la veille. « Comment croire qu’un professeur qui avait montré des dessins se fasse décapiter ? », s’interroge-t-il.

Dans le quartier, la sidération n’est pas retombée.

« Des jeunes nous criaient +rentrez vite chez vous, il y a quelqu’un qui a des armes+, mais nous avons cru qu’ils faisaient des blagues », raconte Marie-Claude, 74 ans, en peignoir devant la grille de la maison qu’elle occupe depuis quarante ans, juste en face de l’établissement scolaire.

« C’est seulement en regardant les informations hier soir que nous nous sommes rendus compte que c’était vrai », ajoute la retraitée, « effrayée ».

Alice LEFEBVRE

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