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9 prévenus, 6 ans d’instruction et 288.560€ d’or volé

Le tribunal judiciaire de Saint-Denis avait à juger une affaire quelque peu particulière puisqu'elle date de 2014. Si l'histoire avait fait du bruit au moment des faits, il s'avère, 6 ans plus tard, que le soufflet de toutes ces années d'instruction s'est pas mal dégonflé.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 29 janvier 2021 à 18H28

Le 7 octobre 2014, dans la commune de Saint-Denis, un magasin de revente d’or est cambriolé en pleine nuit vers 1H du matin. Les caméras de surveillance permettent d’apercevoir deux individus sans pour autant pouvoir identifier qui que ce soit.

Le butin s’élève à 4kg d’or en lingots, 2 kg d’or en bijoux dessertis, 2500€ en espèces et 6 ordinateurs Mac, pour un montant estimé de 190.000€. Il faudra attendre quelques jours, alors que les premiers bijoux refont surface à la revente, pour voir la première interpellation. 

De fil en aiguille, les enquêteurs parviennent à remonter aux braqueurs par le biais d’écoutes téléphoniques. C’est le 2 avril 2015 qu’un énorme coup de filet a lieu, amenant de nombreuses interpellations. Au final, on apprend qu’il s’agit de deux jeunes, qui au détour d’une sortie nocturne ont braqué un magasin de revente d’or.

Ils font ensuite appel à deux autres dalons pour venir les aider à transporter le coffre fort qu’il ont volé. Le principal protagoniste tentera ensuite de revendre les lingots en les découpant, et une partie des bijoux en les faisant fondre. Ils feront tous 96 heures de garde à vue au moment des interpellations au motif de vol en bande organisée. 

Six ans plus tard, ils sont 9 à comparaître devant le tribunal 

L’enquête aboutira, grâce aux écoutes, à la mise à jour, en parallèle, d’un trafic de motos volées. Six ans plus tard, ils sont 9 à comparaître devant le tribunal correctionnel pour des faits de vol et de recel. Certains pour le magasin d’or et d’autres pour le trafic de motos.

Ils comparaissent ensemble du fait de l’imbrication des deux affaires. Au final, la tête pensante explique à l’audience :« C’est moi qui ai eu l’idée. On était sur la route, et je me suis dit allons faire ça. On a fait péter le coffre, on savait qu’il y avait des lingots. J’ai vendu les 6 lingots et les bijoux pour faire un graton. L’or je m’en foutais, je voulais de l’argent« .

La partie civile, qui représente la victime du magasin d’or, demande la réparation du préjudice total subi à hauteur de 288.560€ pour les 5852g d’or dérobés, 16.686€ pour les pièces diverses et 1040€ pour les ordinateurs. Elle demande également la restitution des scellés.

Les défenses, de leur côté, mettent en avant l’incroyable lenteur de la justice dans ce dossier. Elles indiquent d’une même voix que leurs clients doivent certes payer pour ce qu’ils ont fait, mais que chaque justiciable a le droit d’être jugé dans un délai raisonnable.

Les policiers sont remontés ensuite du vendeur aux acheteurs

Voilà en substance le fond de l’affaire. Les policiers sont remontés ensuite du vendeur aux acheteurs, devenant ainsi des receleurs. Idem pour les deux roues car la tête pensante du vol des lingots participait également au trafic de motos volées.

Le parquet, malgré les 6 ans de délai entre les faits et l’audience, requiert ce vendredi des peines allant de 4 mois à 2 ans de prison ferme. Le tribunal a finalement suivi les réquisitions du parquet pour les quantum de peines et, pour les parties ferme, a prononcé l’aménagement en détention à domicile sous surveillance électronique.

Le tribunal déboute la partie civile pour les 288.560€, estimant qu’il n’y avait aucun document pouvant apporter la preuve des quantités d’or volé et le magasin n’étant visiblement pas assuré.

À noter également que certains prévenus n’auront pas de détention à faire, eu égard à la détention provisoire déjà effectuée pendant l’instruction. 

 

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