L’usine du Gol accueille les derniers retardataires, mais devant les grilles de Téréos, les planteurs font grise mine. La campagne 2019, certes meilleure que l’année dernière, n’est pas fameuse. Environ 820 000 tonnes de cannes ont été broyées dans le sud. « Le tonnage a augmenté, mais nous sommes encore loin de notre tonnage de croisière d’ il y a trois ans, avant les fortes pluies », déplore Alix Mardé, vice-président de la FDSEA.
Si le tonnage a augmenté cette année, la richesse est toujours en chute. Moins 0,15 par rapport à la campagne sucrière 2018, soit une richesse à 13% alors que le standard est fixé à 13,80%.
« Nous sommes déçus ». Pour le syndicaliste, les modes d’échantillonnage et de calcul de la richesse sont à renégocier. « L’usinier se perfectionne dans l’extraction de sucre, mais les règles de calcul sont les mêmes depuis 25 ans », s’insurge Alix Mardé.
Le prix de la tonne de cannes dépendant de la richesse, « c’est une catastrophe pour les planteurs ». Sur l’île, 90 d’entre eux sont ainsi redevables de l’usinier. Les négociations pour la prochaine convention canne approchant, le syndicaliste demande la revalorisation de ce calcul et propose d’autres pistes. « Une meilleure prise en compte de la bagasse pour la filière canne/énergie est également une solution à envisager ».
Par ailleurs, les membres de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles réunis devant l’usine du Gol ce matin ont également abordé la situation de leurs collègues du Nord et l’Est. Les pannes successives de l’année dernière ont eu des conséquences sur les planteurs. « La ministre des Outre-mer, le ministre de l’Agriculture interpellés, le préfet avait ordonné une réunion avec pour ordre du jour, l’indemnisation des planteurs. Jusqu’à ce jour, rien n’a été fait », regrette Alix Mardé.