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8 contrôleurs pour 5 passagers !

Lundi 10 novembre, 7h15, ligne 3. Arrêt « Front-de-mer », derrière le cimetière de Saint-Pierre. Huit contrôleurs de titres de transport investissent l’habitacle du bus. Où se tiennent 5 passagers ébahis devant ce déploiement de force. Y aurait-il donc quelque dangereux jihadiste dans notre bus ? Même pas. Les cinq passagers, quatre dames et votre […]

Ecrit par Jules Bénard – le mercredi 12 novembre 2014 à 10H01

Lundi 10 novembre, 7h15, ligne 3. Arrêt « Front-de-mer », derrière le cimetière de Saint-Pierre. Huit contrôleurs de titres de transport investissent l’habitacle du bus. Où se tiennent 5 passagers ébahis devant ce déploiement de force. Y aurait-il donc quelque dangereux jihadiste dans notre bus ? Même pas.

Les cinq passagers, quatre dames et votre serviteur, tous flirtant avec la soixantaine et plus, n’en reviennent pas. Sans doute, pour faire l’objet d’une telle attention, présentons-nous le profil type du fraudeur par habitude.

Ils ont scrupuleusement détaillé tickets et cartes d’abonnement, scrutant les possibles incorrections, traquant la triche dans ses derniers retranchements. Puis sont repartis tête basse, mine piteuse, n’ayant pas augmenté leur « chiffre » sur la bosse des dangereux délinquants dont les faciès patibulaires étaient pourtant les preuves d’une turpitude bien ancrée.

Ils n’ont donc rien d’autre à faire qu’emm… pardon, embêter les gens simples ? Je veux bien que ma tronche ne soit pas spécialement rassurante, mais ces quatre braves femmes ayant juste l’air de ce qu’elles sont, d’honnêtes mères de famille ?

On aura compris que ce furieux coup de gueule est aussi le reflet d’une constatation sur le vif qui a bien de quoi vous mettre les nerfs en pelote !

Ah ! ça, on les a aperçus de loin, les huit pandores en bleu, décontractés, rigolards en attendant leurs proies, pendant que le bus approchait le lieu de l’embuscade. Impossible de les accuser de ne pas être là, plus visibles qu’un sourire hypocrite de politicard.

Le problème est qu’ils ne sont jamais là quand on a « vraiment » besoin d’eux. Aux heures où sévissent les fraudeurs et violents de tout poil.

De 11h à 13h ? La pas là ! A partir de 16h ? Oki canard !

Or, tous les chauffeurs le disent, tous les passagers le constatent quotidiennement, les voyous, les fouteurs de merde, c’est à ces heures-là qu’ils donnent leur peine mesure. Quant aux périodes de fêtes, de semaines commerciales et autres braderies, c’est à flux tendu toute la journée.

Où sont-ils alors ? En congé ? Au bistrot ? Au Grand raid (raide) ? A faire la claque devant la préfecture ?

D’accord, c’est désagréable de se colleter avec des mecs violents. « Les coups, ça fait mal », dit Johnny. On confirme. Mais personne non plus ne les oblige à faire ce métier.

D’accord, ce sont (presque) tous des copains du maire et autres élus d’importance dans notre bonne ville de Saint-Pierre. Mais il y a nombre de nervis chez les partisans des politiciens. Des gens qui prisent assez les confrontations musclées. Là, pour une fois, ils serviraient enfin à quelque chose. Pas à mettre des cachets sur des papiers auxquels ils ne comprennent goutte !

A l’arrêt « La Salette », où étaient-ils lorsque des voyous ont caillassé mon bus ? A Paul-Hermann, à la Gare routière de Casabona, où sont-ils, chaque soir ?

Faudra-t-il que nous formions des milices pour démonter les voyous os après os ? Parce qu’il y en a marre d’avoir la trouille quand des psychopathes illettrés se croient autorisés par sainte Christiane à faire ce qui leur plaît, tandis que les gens chargés d’assurer la sécurité sont aux abonnés absents.

A bon entendeur !

 

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