
Huguette Bello a donné une conférence de presse ce jeudi matin, au sujet des retraites des agriculteurs
Elle a été votée à l’unanimité. Le 2 février dernier, la proposition de loi portée par Huguette Bello visant à revaloriser les retraites agricoles (en France continentale et dans les Outre-mer) a été adoptée sans aucune voix contre. "Un signal fort", pour la députée, qui a donné une conférence de presse sur le sujet ce vendredi matin. A ses côtés, deux agriculteurs, Aniel Orus (FDSEA) et Jérôme Troyere (CGPER).
Pour commencer, la parlementaire rappelle qu’il existe un écart de 40% entre les retraites des non-salariés agricoles et celles des autres régimes. Ainsi, en 2016, la pension moyenne d’un chef d’exploitation s’élevait à 766 euros. "C’est inférieur au seuil de pauvreté", s'indigne-t-elle, avant de préciser qu’"un non-salarié sur trois perçoit une retraite inférieure à 350 euros".
A la Réunion, la situation serait encore plus problématique, avec "un montant moyen de 375 euros par mois et 25% des agriculteurs retraités qui perçoivent moins de 100 euros par mois".
Des départs à la retraite différés
Se basant sur ces difficultés, la proposition de loi vise principalement à garantir un minimum de pensions à 85% du Smic à compter de 2018, soit une augmentation de 10 points par rapport à l’objectif des 75% à atteindre en 2017, selon le texte en vigueur.
L’autre mesure phare concerne de manière spécifique les pensions dans les outre-mer, où le pourcentage est encore plus bas, les agriculteurs ayant du mal à remplir le critère de carrière complète. "Il est pour nous indispensable de lever le critère de durée minimale d’assurance en tant que chef d’exploitation (…). L’extrême faiblesse des retraites de nos agriculteurs ne peut plus durer". Le cas des salariés agricoles d'outre-mer est aussi pris en compte, avec l’inscription dans le texte d’une "extension des régimes de retraites complémentaires obligatoires".
La députée fait en outre remarquer que de nombreux agriculteurs diffèrent leur départ à la retraite, tant celle-ci serait synonyme pour eux de précarité. Une situation qui n’est pas sans porter préjudice aux jeunes générations qui veulent s’installer. À La Réunion, cette revalorisation libérerait, en cinq ans, plus de 4000 hectares de terres à haut potentiel, ce qui favoriserait l’installation de plus de 200 jeunes agriculteurs, avance encore Huguette Bello.
"Il est inimaginable que le texte ne devienne pas une loi"
Si une compensation par l'ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) est une possibilité, elle n'est pour elle en aucun cas la solution. Non seulement l'attribution de cette aide "est loin d’aller de soi", mais surtout, elle estime qu'"après avoir donné leur dos au soleil pour nourrir la population, ils ont droit à une retraite décente, sans faire appel aux minimas sociaux".
En termes de budget, les revalorisations inscrites dans la proposition de loi sont évaluées à 266 millions d’euros par an. "Elles sont financées", assure la députée, qui rappelle le vote d'une taxe additionnelle de 0,1% sur les transactions financières, dont le rendement est évalué à 500 millions. "Mieux, le dispositif que nous proposons permettra également d’assurer le retour à l’équilibre du régime de retraite complémentaire, dont le déficit en 2015 s'élève à 90 millions d'euros".
Le texte ayant été validé par l'Assemblée nationale, la navette parlementaire est désormais en marche. Deux scénarios sont envisageables : soit le texte est inscrit à l’ordre du jour du Sénat avant la fin de la session, soit son examen aura lieu durant la prochaine législature. Dans les deux cas, pour Huguette Bello, il est "inimaginable qu’il ne soit pas adopté de manière définitive et ne devienne pas une loi".
Pour commencer, la parlementaire rappelle qu’il existe un écart de 40% entre les retraites des non-salariés agricoles et celles des autres régimes. Ainsi, en 2016, la pension moyenne d’un chef d’exploitation s’élevait à 766 euros. "C’est inférieur au seuil de pauvreté", s'indigne-t-elle, avant de préciser qu’"un non-salarié sur trois perçoit une retraite inférieure à 350 euros".
A la Réunion, la situation serait encore plus problématique, avec "un montant moyen de 375 euros par mois et 25% des agriculteurs retraités qui perçoivent moins de 100 euros par mois".
Des départs à la retraite différés
Se basant sur ces difficultés, la proposition de loi vise principalement à garantir un minimum de pensions à 85% du Smic à compter de 2018, soit une augmentation de 10 points par rapport à l’objectif des 75% à atteindre en 2017, selon le texte en vigueur.
L’autre mesure phare concerne de manière spécifique les pensions dans les outre-mer, où le pourcentage est encore plus bas, les agriculteurs ayant du mal à remplir le critère de carrière complète. "Il est pour nous indispensable de lever le critère de durée minimale d’assurance en tant que chef d’exploitation (…). L’extrême faiblesse des retraites de nos agriculteurs ne peut plus durer". Le cas des salariés agricoles d'outre-mer est aussi pris en compte, avec l’inscription dans le texte d’une "extension des régimes de retraites complémentaires obligatoires".
La députée fait en outre remarquer que de nombreux agriculteurs diffèrent leur départ à la retraite, tant celle-ci serait synonyme pour eux de précarité. Une situation qui n’est pas sans porter préjudice aux jeunes générations qui veulent s’installer. À La Réunion, cette revalorisation libérerait, en cinq ans, plus de 4000 hectares de terres à haut potentiel, ce qui favoriserait l’installation de plus de 200 jeunes agriculteurs, avance encore Huguette Bello.
"Il est inimaginable que le texte ne devienne pas une loi"
Si une compensation par l'ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) est une possibilité, elle n'est pour elle en aucun cas la solution. Non seulement l'attribution de cette aide "est loin d’aller de soi", mais surtout, elle estime qu'"après avoir donné leur dos au soleil pour nourrir la population, ils ont droit à une retraite décente, sans faire appel aux minimas sociaux".
En termes de budget, les revalorisations inscrites dans la proposition de loi sont évaluées à 266 millions d’euros par an. "Elles sont financées", assure la députée, qui rappelle le vote d'une taxe additionnelle de 0,1% sur les transactions financières, dont le rendement est évalué à 500 millions. "Mieux, le dispositif que nous proposons permettra également d’assurer le retour à l’équilibre du régime de retraite complémentaire, dont le déficit en 2015 s'élève à 90 millions d'euros".
Le texte ayant été validé par l'Assemblée nationale, la navette parlementaire est désormais en marche. Deux scénarios sont envisageables : soit le texte est inscrit à l’ordre du jour du Sénat avant la fin de la session, soit son examen aura lieu durant la prochaine législature. Dans les deux cas, pour Huguette Bello, il est "inimaginable qu’il ne soit pas adopté de manière définitive et ne devienne pas une loi".