
Emmanuel Lemagnen, le correspondant régional de l’Institut National des Métiers d’Art (l’INMA) a rendu public ce 25 février un rapport comportant des pistes d'amélioration pour la filière artisanale réunionnaise. Plus qu'un état des lieux sans lendemain, il doit servir de feuille de route pour les décideurs politiques.
Publié à 1.000 exemplaires, le rapport débouche sur 54 propositions pour faire de l'artisanat local un secteur majeur du tourisme. Un seul chiffre résume le paradoxe de la "richesse" du savoir-faire et de "métissage" des productions locales : Les touristes dépensent en moyenne annuellement 44 millions d’euros dans ce secteur mais dont la part de production locale n’excède pas 20%. Le reste est le plus souvent réalisé et donc importé de Maurice ou de Madagascar. "On importe nos souvenirs, c'est un comble", déplore Emmanuel Lemagnen.
Parmi les propositions qu'il formule, citons quelques-unes : ouvrir des options "créativité-expression manuelle" à toutes les catégories de baccalauréat, finaliser le projet de Maison de la tresse, archiver les savoir-faire en voie de disparition, déclinaison d'un matériel de communication identifiant les produits et les points de vente, rapprocher la production réunionnaise des tendances du marché ou encore la mise en place d'une signalétique départementale et uniforme des boutiques artisanales et des ateliers ouverts au public.
Emmanuel Lemagnen, qui vient de quitter ses fonctions après 25 ans à l'antenne régionale de l'INMA, défend son travail bénévole avec toujours la même passion. Ses propositions ne sont "pas un catalogue" de "réponses brutales et mécaniques", dit-il. Au contraire, elles tentent de répondre au dilemme de l'artisanat : entre art et économie. Deux pôles d'entrée ont guidé la rédaction de son rapport : celui en amont de la formation des futurs artisans et celui en aval de la commercialisation de leurs œuvres.
Ne pas tomber dans la "folklorisation" du cadeau-souvenir
Par petites touches, la directrice de l'IRT, Ariane Loupy et Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat, abondent dans cette logique. La marchandisation souhaitable des objets faits péi ne doit pas non plus "pervertir l'authenticité de l'imaginaire" de l'artisanat local, ce que le coordinateur de l'INMA appelle la "folklorisation" du cadeau-souvenir.
Publié à 1.000 exemplaires, le rapport débouche sur 54 propositions pour faire de l'artisanat local un secteur majeur du tourisme. Un seul chiffre résume le paradoxe de la "richesse" du savoir-faire et de "métissage" des productions locales : Les touristes dépensent en moyenne annuellement 44 millions d’euros dans ce secteur mais dont la part de production locale n’excède pas 20%. Le reste est le plus souvent réalisé et donc importé de Maurice ou de Madagascar. "On importe nos souvenirs, c'est un comble", déplore Emmanuel Lemagnen.
Parmi les propositions qu'il formule, citons quelques-unes : ouvrir des options "créativité-expression manuelle" à toutes les catégories de baccalauréat, finaliser le projet de Maison de la tresse, archiver les savoir-faire en voie de disparition, déclinaison d'un matériel de communication identifiant les produits et les points de vente, rapprocher la production réunionnaise des tendances du marché ou encore la mise en place d'une signalétique départementale et uniforme des boutiques artisanales et des ateliers ouverts au public.
Emmanuel Lemagnen, qui vient de quitter ses fonctions après 25 ans à l'antenne régionale de l'INMA, défend son travail bénévole avec toujours la même passion. Ses propositions ne sont "pas un catalogue" de "réponses brutales et mécaniques", dit-il. Au contraire, elles tentent de répondre au dilemme de l'artisanat : entre art et économie. Deux pôles d'entrée ont guidé la rédaction de son rapport : celui en amont de la formation des futurs artisans et celui en aval de la commercialisation de leurs œuvres.
Ne pas tomber dans la "folklorisation" du cadeau-souvenir
Par petites touches, la directrice de l'IRT, Ariane Loupy et Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat, abondent dans cette logique. La marchandisation souhaitable des objets faits péi ne doit pas non plus "pervertir l'authenticité de l'imaginaire" de l'artisanat local, ce que le coordinateur de l'INMA appelle la "folklorisation" du cadeau-souvenir.

La Réunion semble d'ailleurs a mille lieu d'atteindre ce stade, même si des études sur les préférences d'achats des touristes démontrent qu'il a tendance à privilégier des objets qui rappellent l'exotisme, l'absence d'un ou de produits typiquement réunionnais tombe comme une évidence. Raison pour laquelle autant l'IRT que la chambre de l'artisanat préfère maintenir un spectre volontairement large et "métissé" allant des objets travaillés sur bois précieux, de la vannerie ou encore de la broderie.
Une certitude s'impose : "les quantités achetées par les touristes ne correspondent pas au potentiel", confirme le spécialiste Emmanuel Lemagnen qui demeure résolument offensif : "nous avons 80% de part de marché à prendre", trace-t-il.
Reste aux deux partenaires institutionnels déjà cités mais surtout à la Région de se saisir de ce rapport. "On se donne un an pour voir aboutir une étude opérationnelle qui déboucherait vers la signature d'un contrat d'objectifs sur cinq ans", entrevoit Emmanuel Lemagnen. Seule garantie pour faire perdurer cette feuille de route au-delà des clivages politiques.
Une certitude s'impose : "les quantités achetées par les touristes ne correspondent pas au potentiel", confirme le spécialiste Emmanuel Lemagnen qui demeure résolument offensif : "nous avons 80% de part de marché à prendre", trace-t-il.
Reste aux deux partenaires institutionnels déjà cités mais surtout à la Région de se saisir de ce rapport. "On se donne un an pour voir aboutir une étude opérationnelle qui déboucherait vers la signature d'un contrat d'objectifs sur cinq ans", entrevoit Emmanuel Lemagnen. Seule garantie pour faire perdurer cette feuille de route au-delà des clivages politiques.

