Revenir à la rubrique : Faits divers

5000€ de drogue dans sa petite culotte: « Vous êtes une mule de luxe »

Deux trentenaires devaient répondre de faits de trafic de drogue devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis ce mercredi. La jeune femme servait de mule, alors que l'homme en était le destinataire. La période de prévention s'étend de juin 2019 à novembre 2020.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 09 décembre 2020 à 19H59

E G., jeune femme de 31 ans d’origine réunionnaise, est interpellée le 12 novembre dernier par les douanes de l’aéroport Roland Garros alors qu’elle transporte des produits stupéfiants dans sa petite culotte. Les agents du ministère de l’Economie et des Finances vont trouver en sa possession 220g de cocaïne, 95 cachets d’ecstasy et de l’herbe dont une partie est dissimulée dans sa culotte.

Lors de la perquisition à son domicile en métropole, les policiers trouveront 34 capsules de cocaÏne pour une quantité de 168g, 3000€ en espèces, une balance de précision, 2 portables ainsi que 3 cartes PCS (carte de paiement prépayée rechargeable) avec trois noms d’emprunt.

L’enquête met alors en évidence un certain L. I., destinataire supposé des 220g qu’elle transportait. Il est recherché par la police, et, en l’apprenant, finit par se présenter aux forces de l’ordre. Placé en garde à vue, il reconnaît qu’il connaît la mule pour avoir passé commande avec elle, en 2019, de 350g de cocaïne à livrer sur La Réunion au tarif de 2700€ pour la marchandise et plus de 10.000€ pour le transport. Au final, il a payé les 2700€ mais a reçu un produit qui s’est avéré impossible a refourguer tant il était coupé. « J’ai vite compris que je me suis fait carotter. J’ai perdu 2700€ », indique-t-il à la barre. E G. n’aura jamais le reste dû. 

Les deux prévenus n’ont de cesse de se renvoyer la balle
 
Tout au long de l’audience, les deux prévenus n’ont de cesse de se renvoyer la balle. Elle dit avoir agi sous la pression et la menace car elle voulait rembourser, par les transports, les dettes de stup de son ex.

L. I. voulait quant à lui juste s’adonner à un trafic de cocaïne pour pouvoir se faire de l’argent. Il a eu les coordonnées de E G. en boîte de nuit par des contacts bien rodés dans ce milieu.

La présidente de séance, aguerrie à ce genre d’affaires, garde bien en main le fil de l’audience en leur rappelant leurs déclarations de garde à vue mais, surtout, qu’ils avaient bien reconnu les faits sur la période de prévention. E. G. reconnaît également qu’elle devait recevoir 5000€ pour le transport !

« 5000€ pour le transport, vous êtes loin de quelqu’un qui agit sous la pression ou la menace. Vous êtes une mule de luxe ! », rebondit la magistrate. 

La procureure se dit « surprise de constater qu’ils essayent quand même de leur faire croire un certain nombre de choses alors qu’ils sont rodés à ce type de faits ». Et d’ajouter : « je doute qu’il ait juste essayé de s’adonner à un trafic. Quant à elle, compte tenu des ses multiples déclarations et ses mensonges, elle s’adonne à un véritable trafic organisé ! Il y a une banalisation de ce trafic à La Réunion avec de gros enjeux. Il faut envoyer un signal fort. Je demande une peine de 4 ans de prison pour elle et 3 ans de prison pour lui. Je vous demande de les maintenir en détention »

« Il ne faut pas être bien dans sa tête pour faire ça »

Les défenses mettent en avant l’enfance douloureuse et difficile des prévenus. Les avocats des prévenus mettent en exergue la violence de ce monde du trafic de drogue afin de justifier que leurs clients ne puissent en dire plus sur leur carnet de relations. « Il ne faut pas être bien dans sa tête pour faire ça, elle n’a pas toutes ses facultés. 4 ans de prison pour elle alors que certains ici ont pris 6 ans pour un vrai trafic ! Quelle est la nature du message pour le parquet ? », plaide la défense de G. E. « Rien n’indique son implication dans un trafic dans ce dossier. Je pense qu’il s’est fait avoir. Il a fait une tentative pour l’appât du gain en 2019 mais pour ces faits de novembre, vous n’avez aucun élément. Elle n’est pas la pauvre victime faible, je refuse de la croire », plaide le conseil de L. I. 

Le tribunal les déclare tous les deux coupables des faits qui leur sont reprochés. E G. est condamnée à 3 ans de prison et 35 000€ d’amende douanière. L. I. est condamné à 2 ans de prison. Ils sont tous les deux maintenus en détention.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique