La négociation était rude hier soir à la Direction du Travail entre le patronat et l’intersyndicale, mais ils sont finalement tombés d’accord. L’augmentation sera de 50 euros pour les salaires inférieur à 1,4 Smic, de 60 euros pour les salaires allant de 1,4 Smic à 2 Smic, et de 55 euros pour les salaires allant de 2 Smic jusqu’à 2,16 Smic, soit le plafond prévu par la Sécurité sociale.
Cette augmentation de salaire concernera plus de 100.000 travailleurs réunionnais. Elle arrive dans le cadre du bonus exceptionnel stipulé dans l’article 3 de la Lodeom et est exonérée de charges sociales, mais reste soumise aux cotisations de la CSG et de la CRDS.
L’accord est a effet rétroactif, et sera applicable dès le 1er mai pour les adhérents du Medef. Pour toutes les autres entreprises, l’accord sera étendu après que l’intersyndicale ait fait la demande auprès de l’Etat. « L’accord sera applicable à toutes les entreprises de la Réunion« , affirme Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de l’UIR-CFDT. « Nous en ferons la demande dès demain« , a t-il assuré vers 21h hier soir.
Sont concernés tous les salariés sous contrats de droit privé dont la rémunération brute annuelle, sur la base d’un emploi à temps complet, est inférieure ou égale au plafond de la Sécurité sociale. « L’application de ce protocole ne remet pas en cause les négociations collectives, ni les négociations annuelles obligatoires » (NAO), précise Jean-Pierre Rivière.
L’intersyndicale, représentée également par Yvan Hoarau, secrétaire général de la CGTR, Paul Junot de la CFTC, Alain Iglicki de la CFE-CGC et Armand Hoareau de l’UNSA Réunion, a tenu bon jusqu’au bout pour que l’augmentation de salaire ne soit en aucun cas inférieure à 50 euros. « Si la négociation a été difficile, c’est parce qu’on voulait 50 euros net, et pas en dessous« , a déclaré fermement Jean-Pierre Rivière.
François Caillé, président du Medef, se dit heureux de trouver une issue favorable aux revendications de l’intersyndicale. « Aujourd’hui nous avons concrétisé les engagements que nous avons pris, mais ça n’a pas été simple« , avoue t-il.
Ce bonus exceptionnel de l’Etat prendra fin en 2011. L’intersyndicale et le Medef ont donc prévu de se revoir au dernier trimestre 2010 afin d’étudier tous les moyens de sortie du dispositif.