Pour Ibrahim Dindar, le président de l’institution, cet outil de mobilité et d’insertion qu’est le CNARM « est plus que jamais indispensable à la Réunion, étant donné le contexte de crise ». Si chaque année près de 1800 personnes « sautent la mer » avec ce dispositif, le CNARM ambitionne d’aller bien plus loin : « On aimerait atteindre les 5000 départs d’ici une dizaine d’années », précise en effet le président. Mais il concède que l’objectif est particulièrement ambitieux : « Il y a des difficultés sur la motivation des jeunes à quitter l’île. De plus, on constate un manque d’intérêt pour les métiers manuels ».
Pour assurer sa vocation d’insertion, le CNARM fonctionne en partenariat avec des entreprises, comme la société Monoprix, représentée ce jeudi par Jérôme Levillain. « Ce partenariat nous permet de recruter chaque année 20 à 25 personnes pour des contrats d’alternance, explique-t-il. A l’issu de cela, certains se voient proposer un emploi ».
Jérôme Morby, lui, fait partie de ceux qui ont franchi le cap. « Le CNARM est un outil rassurant. Quand on part, on est accompagné, quand on arrive, on est reçu », explique celui qui occupe désormais un poste de responsable des opérations et gère une équipe de 400 personnes au sein d’une entreprise de sûreté, à Marseille. « Je suis parti en pensant rester seulement trois ans. Finalement, ça fait 15 ans que j’y suis ». Convaincu, il invite les jeunes à sauter le pas. « On en sort forcément grandi ».