
Des enfants devant une modeste case située à Basse Vallée à Saint-Philippe (C’était hier, D.Vaxelaire, édition Orphie)
Lire aussi : Entretien avec Charles Durand, premier directeur de l'INSEE Réunion en 1966
Si l’on suit les probabilités statistiques d'époque, l’homme réunionnais de 1967 avait le profil d'un père de six enfants – avec 8% de chance qu’un enfant décède – dont l’espérance de vie était de 56 ans, sans diplôme scolaire, vivant dans une case en tôle sans eau ni électricité. Une vie bien différente de celle des Réunionnais aujourd’hui…
Si l’on suit les probabilités statistiques d'époque, l’homme réunionnais de 1967 avait le profil d'un père de six enfants – avec 8% de chance qu’un enfant décède – dont l’espérance de vie était de 56 ans, sans diplôme scolaire, vivant dans une case en tôle sans eau ni électricité. Une vie bien différente de celle des Réunionnais aujourd’hui…

« 1960 : les temps modernes se mettent en place avec la 1ère grande surface de l’histoire de La Réunion ». La foule marche vers - et les plus anciens le reconnaîtront - le Prisunic de la famille Lawson (C’était hier, Daniel Vaxelaire, ed.Orphie)
416.000 habitants et 6 enfants par femme
L’Insee s’installe sur l’île en 1966. La population enregistrée en 1967 est de 416.525 et l’indice de fécondité est de 6,73 enfants par femme ; d’où la population de 850.000 habitants aujourd’hui malgré un indice de fécondité qui a largement diminué, et qui est aujourd'hui de 2,4. Cet indice reste néanmoins supérieur au taux métropolitain (2 enfants). Mais le taux de mortalité infantile est bien plus élevé aussi : 8% contre 0,6 aujourd’hui.
L’augmentation de la population est aussi due à l’amélioration des conditions de santé et donc la hausse de l’espérance de vie. Car en 1967, l’espérance de vie des hommes n’est que de 56,5 ans et celle des femmes de 63,5. Les hommes vivent moins longtemps pour plusieurs raisons, selon l’Insee : des conditions de santé plus précaires héritées d’avant la départementalisation, la distance psychologique avec les structures médicales, les activités et métiers plus à risque et plus d’accidents, de suicide, de prise de risque et de mauvaise nutrition.
L’Insee s’installe sur l’île en 1966. La population enregistrée en 1967 est de 416.525 et l’indice de fécondité est de 6,73 enfants par femme ; d’où la population de 850.000 habitants aujourd’hui malgré un indice de fécondité qui a largement diminué, et qui est aujourd'hui de 2,4. Cet indice reste néanmoins supérieur au taux métropolitain (2 enfants). Mais le taux de mortalité infantile est bien plus élevé aussi : 8% contre 0,6 aujourd’hui.
L’augmentation de la population est aussi due à l’amélioration des conditions de santé et donc la hausse de l’espérance de vie. Car en 1967, l’espérance de vie des hommes n’est que de 56,5 ans et celle des femmes de 63,5. Les hommes vivent moins longtemps pour plusieurs raisons, selon l’Insee : des conditions de santé plus précaires héritées d’avant la départementalisation, la distance psychologique avec les structures médicales, les activités et métiers plus à risque et plus d’accidents, de suicide, de prise de risque et de mauvaise nutrition.

« Très belle photo de Jean Legros, au début des années soixante. Les nouvelles maisons jumelées de la Petite-Ile à Saint-Denis (on y voit la caserne Lambert) en cours de construction, qui remplacent les habitations modestes de ce quartier pauvre : une des 1ères opérations de réhabilitation urbaine de Saint-Denis », écrit Daniel Vaxelaire
910 diplômés du supérieur sur toute l’île
En 1967, seuls 3% des Réunionnais de 15 ans ou plus ont un diplôme scolaire qualifiant, soit 6700 personnes. Parmi elles, on ne compte que 910 diplômés de l’enseignement supérieur. Et le problème commence dès le primaire avec des classes de 20 à 60 élèves (contre des classes allant jusqu’à 100 élèves en 1952). A titre de comparaison sur le chemin parcouru, aujourd’hui on compte 90.000 diplômés du supérieur dans notre académie.
Avec peu d’études et peu de revenus, le PIB de l’île n’est que de 306.900 euros en 1970, soit 682 euros par habitant. En 2010, on compte 18.400 euros par habitant pour un PIB de 15.240.000 euros. A l’époque, il y avait 100 fois moins de prestations sociales.
70% des Réunionnais sans eau ni électricité
Il y a 50 ans, on ne compte que 17% des logements construits en dur, soit 14.676 logements (contre 89% en 2012, soit 267.756). Et dans ces logements, il n’y avait très souvent ni eau courante ni électricité. En 1967, seulement 28% des logements ont de l’eau et 29% de l’électricité. En 2012, l’accès aux deux est complètement généralisé.
En 1967, seuls 3% des Réunionnais de 15 ans ou plus ont un diplôme scolaire qualifiant, soit 6700 personnes. Parmi elles, on ne compte que 910 diplômés de l’enseignement supérieur. Et le problème commence dès le primaire avec des classes de 20 à 60 élèves (contre des classes allant jusqu’à 100 élèves en 1952). A titre de comparaison sur le chemin parcouru, aujourd’hui on compte 90.000 diplômés du supérieur dans notre académie.
Avec peu d’études et peu de revenus, le PIB de l’île n’est que de 306.900 euros en 1970, soit 682 euros par habitant. En 2010, on compte 18.400 euros par habitant pour un PIB de 15.240.000 euros. A l’époque, il y avait 100 fois moins de prestations sociales.
70% des Réunionnais sans eau ni électricité
Il y a 50 ans, on ne compte que 17% des logements construits en dur, soit 14.676 logements (contre 89% en 2012, soit 267.756). Et dans ces logements, il n’y avait très souvent ni eau courante ni électricité. En 1967, seulement 28% des logements ont de l’eau et 29% de l’électricité. En 2012, l’accès aux deux est complètement généralisé.

Grande lessive dans la Rivière d’Abord en crue, après un cyclone (C’était hier, Daniel Vaxelaire, ed.Orphie)
10 fois moins d’agriculteurs
L’agriculture a perdu la place centrale qu’elle avait dans les années 60. A l’époque, 30% de l’activité à La Réunion était agricole ou de pêche et le secteur public ne représentait que 17%. Aujourd’hui la part de l’agriculture a été divisée par 10 et la fonction publique multipliée par 2,5.
Si la départementalisation a boosté le développement de La Réunion pour arriver à ce que l’on connaît aujourd’hui, l’Insee enregistre néanmoins chaque année des différences importantes avec la métropole , que beaucoup qualifient d’"inégalités".
L’agriculture a perdu la place centrale qu’elle avait dans les années 60. A l’époque, 30% de l’activité à La Réunion était agricole ou de pêche et le secteur public ne représentait que 17%. Aujourd’hui la part de l’agriculture a été divisée par 10 et la fonction publique multipliée par 2,5.
Si la départementalisation a boosté le développement de La Réunion pour arriver à ce que l’on connaît aujourd’hui, l’Insee enregistre néanmoins chaque année des différences importantes avec la métropole , que beaucoup qualifient d’"inégalités".

Reconnaissez-vous le Barachois sans ses nombreuses voitures d'aujourd’hui ? Ici une photo de Jean-Louis Elphège en 1961 (C’était hier, Daniel Vaxelaire, ed.Orphie)