

En tout, 124 millions d'euros ont été alloués aux allocataires du minimum vieillesse par les caisses de retraites sur l'année 2008.
Avec 45% de seniors vivant avec le minimum de vieillesse, la Réunion connait un écart considérable avec la métropole, où seulement 5,4% (chiffres de 2004) des personnes âgées sont allocataires du minimum vieillesse : "Cela peut s'expliquer car les droits sociaux sur la retraite sont arrivés en retard à la Réunion (ndlr : départementalisation récente)", explique Jean-René Mondon, président du CESER.
En 2008, 30.600 Réunionnais de 65 ans ou plus bénéficiaient du minimum vieillesse, pour un montant de 633 euros (réévalué en 2011 à 742 euros et 777 euros pour 2012, soit une revalorisation de 23%). Sur cette étude on remarque également de fortes disparités entre les différentes micros-régions, dans le Nord, 36% des personnes touchent le minimum vieillesse contrairement à la région Sud, où 55% en bénéficient. "Il y a plus de pauvreté dans le Sud, cela s'explique car c'est une région agricole, le chômage y est plus fort et l'économie peu développée", explique Edouard Fabre, chef de projet à l'Insee, qui cite notamment les communes de Salazie, Cilaos, Sainte-Rose et Saint-Joseph.
Entre 633 et 1.000 euros
L'Insee a également publié une étude sur le niveau de vie des seniors à la Réunion pour l'année 2008, qui s'établit entre 633 et 1.000 euros. Des inégalités monétaires qui sont "moins fortes chez les personnes âgées que dans l'ensemble de la population", explique l'Institut national de la statistique et des études économiques. Il rappelle que, malgré "les minimas sociaux", 51% des personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, fixé à 911 euros/mois, ce qui représente 32.100 personnes, un niveau qui se rapproche des 49% de Réunionnais vivant sous ce même seuil.
Des études qui arrivent "au bon moment", souligne Tony Manglou du CRIESR. En effet un débat national sur la dépendance des personnes âgées va se tenir dès la semaine prochaine à la Réunion, en présence des représentants de l'Etat et de l'ARS (Agence de Santé Océan Indien), "la publication de ces données est une très bonne chose pour mener une réflexion sur les seniors à la Réunion", explique Pascal Chevalier, directeur de l'Insee Réunion.
Trouver des solutions
"On sait qu'il existe des problèmes de "chômage, des problèmes de pauvreté dans notre île, cela va permettre de nous pencher sur une partie de la population active (ndlr : 50 - 64 ans) qui arrivera bientôt à la retraite", explique Tony Manglou.
Les deux études portent sur les seniors en 2008, mais permettent également de se pencher sur les 50-64 ans qui arriveront bientôt à la retraite. "Aucune étude n'avait été faite auparavant sur les + de 65 ans, mais celles-ci nous permettent d'étudier la prochaine génération (ndlr : 50 - 64 ans) et de déterminer la manière de la traiter au niveau politique, des éléments qui vont nous permettre de trouver des solutions aux problèmes présents", conclut Jean-René Mondon.