MENU ZINFOS
Economie

40% des contrôles menés par la DEAL sur des sites industriels ont révélé des atteintes à l'environnement


​Avoir un droit de regard constant sur les sites industriels, c’est la mission fondamentale de la DEAL (Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement). Placés sous l’autorité des préfets, ses agents guident et parfois sanctionnent les entreprises qui ne respecteraient pas la réglementation au titre du code de l’environnement. Et il y a matière. L'an dernier, plus de 40% des contrôles menés ont donné lieu à des correctifs à apporter pour lutter contre une pollution.

Par Ludovic Grondin - Publié le Jeudi 4 Mai 2023 à 18:07

Michel Masson, Marine Battistini et Philippe Grammont
Michel Masson, Marine Battistini et Philippe Grammont
"La confiance n’exclut pas le contrôle", nous répond Michel Masson, chef de service SPREI (Service prévention des risques et environnement industriels). C’est bien cette double face d’accompagnateur d'une part et de police environnementale de l'autre qui caractérise le rôle des agents de la DEAL. 

"Dans la majorité des cas, les choses se passent bien", confirme Philippe Grammont, le directeur de la DEAL Réunion qui, à l’occasion de la sortie d’une brochure présentant les données actualisées (la dernière datant de 2015) de son service dédié au contrôle des sites industriels, rappelle à quel point l’Etat joue les deux rôles à la fois, entre pédagogie lors de l’instruction de création d'un site industriel et sévérité lorsque le gérant joue avec le feu.

Notre département compte 1700 entreprises inscrites au titre des Installations classées protection de l'environnement (ICPE). Parmi elles, 225 tombent dans la catégorie de risques plus élevés. Et encore parmi ces 225, sept sont estampillées Seveso, un sigle qui parle à tout le monde. Il s’agit notamment des sites de stockage chimique et pétrolier. 

Cette dernière catégorie ne peut échapper à un contrôle chaque année. En plus de ce contrôle périodique pour y "relever les dysfonctionnements s’il y en a et y remédier", des exercices y sont menés pour préparer toutes les équipes en cas de survenue d’un incident majeur. 

Un rôle de gendarme pour conserver aussi une saine concurrence

Quant aux autres catégories, elles sont contrôlées à intervalles réguliers, tous les trois ans pour les plus risquées et tous les sept ans pour celles présentant un risque industriel moins important.

D'ailleurs, les entreprises sont-elles prévenues avant d’être visitées ? "C’est 50/50", nous répond Marine Battistini, inspectrice. En plus des contrôles programmés qui sont donc convenus avec les personnes référentes au sein de l’entreprise visitée comme par exemple un contrôle de la qualité de l’air, l’autre moitié des inspections se fait de façon inopinée. Et heureusement. Ce sont notamment ceux qui arrivent après un signalement de nuisances de la part du voisinage par exemple.   

Si dans l’esprit de la population, le contrôle demeure la seule mission des agents de la DEAL, Philippe Grammont expose l’autre versant situé bien en amont, c’est-à-dire à l’aune d’un projet industriel. 

"On a une phase d’accompagnement avec le porteur de projet", explique-t-il. Une étape qui arrive donc bien avant que ne soit publié le fameux sésame : l’arrêté préfectoral qui autorise l’activité en question dans telle ou telle commune.  

Derrière le terme de site industriel se cache d’ailleurs un panel très diversifié d’activités qui vont donc du secteur de l’énergie, de l’agroalimentaire, de l’élevage mais aussi des…déchets. Les "décharges littorales historiques" que sont les sites de la Jamaïque, de Ravine Sèche (Saint-Benoît), de Caverne aux Hirondelles (Saint-Joseph), de la Cressonnière (Saint-André) et celle de la Bergerie au Tampon font ainsi partie des lieux qui tombent sous son contrôle. Encore moins connue du grand public, l’activité des inspecteurs de la DEAL passe également par la vérification des systèmes frigorifiques des centres commerciaux. Enfin, ceux des rejets aqueux entrent également dans son champ d’action. 

A ce titre, si la DEAL veille en premier lieu au respect des normes environnementales, elle ne perd pas de vue qu’il s’agit d’un continuum tendant à la "préservation de la santé des personnes".

"Tout ce travail est une recherche d’équilibre entre activité économique et réglementation", confirme le directeur de la DEAL puisque le droit de regard de l’Etat au cours de la vie d’une entreprise demeure "aussi un gage de régulation économique". Le gérant d'une entreprise qui respecte la réglementation deviendrait en effet le premier à être pénalisé par la distorsion de concurrence lorsqu’en face, un ou plusieurs concurrents viendraient à ne pas respecter les règles du jeu. 

Des amendes dissuasives

La DEAL organise cette veille sur tout le territoire grâce à un effectif de 20 inspecteurs soit 15 en équivalent temps plein. Des moyens humains satisfaisants à l'échelle du territoire à en croire le directeur même s'il concède qu'il n'aurait pas dit non à un effectif plus conséquent, évidemment.

Grâce à ce déploiement, 260 inspections ont été menées sur toute l’année 2022 (plus de 1000 en quatre ans). Sur ce volume, plus de 40% ont fait l’objet de « propositions de suites administratives ». Un terme bien policé qui désigne les contrôles qui ont révélé une ou plusieurs atteintes à l'environnement. 

Lorsque l’entreprise visitée ne répond pas délibérément aux recommandations prescrites par les inspecteurs dans le délai imparti, ces derniers disposent d’outils pour le moins dissuasifs qui touchent au portefeuille. Amendes pouvant aller jusqu’à 15000 euros et astreinte journalière pouvant monter jusqu’à 1500 euros peuvent être prononcées. En dernier ressort, une infraction relevée sur un site industriel peut faire l’objet d’un procès-verbal qui prend alors la direction du bureau du procureur de Saint-Denis ou de Saint-Pierre. 

Dans ce cas précis, "les inspecteurs agissent sous l’autorité du procureur dès lors qu’une procédure judiciaire est engagée. Il peut y avoir à ce moment-là deux procédures qui sont conduites en parallèle : une procédure administrative qui continue sa vie avec des astreintes, la réalisation de la mise en demeure que le préfet a faite, et puis la procédure judiciaire sous l’autorité du procureur", détaille Philippe Grammont qui ajoute qu’"on a sur le territoire réunionnais un parquet qui est extrêmement vigilant et impliqué dans la conduite des procédures sur ces sujets environnementaux qui sont essentiels."

En 2023, la DEAL continuera son travail de fourmi dans chacun des secteurs d’activité décrits plus haut mais promet de s’intéresser tout particulièrement à un secteur qui traîne des pieds sur une évolution réglementaire récente.




1.Posté par Marie le 04/05/2023 19:03

"équilibre entre activité économique et réglementation" pas sérieux comme propos car sous-entend régime de faveur pour les gros zozos.
La loi est la loi.
La DEAL doit faire respecter la réglementation sans tergiverser.

2.Posté par Olive le 04/05/2023 19:08

40% d'atteintes à l'environnement : ça ne veut rien dire, c'est un tiroir administratif fourre-tout qui va de la broutille à l'atteinte grave voire irréversible à l'environnement.
Et l'administration a l'art de s'attaquer aux broutilles et regarde ailleurs quand c'est gravissime (chlordecone...).
Allez, bonne santé ✌️

3.Posté par Bande d'hypocrite le 04/05/2023 20:48

Vous êtes des bandes d'hypocrites....
Pourquoi emmerder les entreprises françaises avec leur fabrication et ne pas aller voir ce qui se passe en Chine ou en Inde avec toute leur merde de produits qui nous inondent...
Est-ce que l'État français pense que les normes de sécurité de fabrication ou environnemental sont respectées en chinois en Inde ou même en Corée avec leurs produits qui inonde l'Europe ?...

4.Posté par DOGOUNET le 04/05/2023 21:21

...et la sur-consommation de ces personnels de la DEAL liée à leur sur-salaire, n'est elle pas gage d'atteinte indirecte à l'environnement ?

5.Posté par Sinama Punjal le 04/05/2023 22:49

Pffff, la DEAL emmerde les petites gens et les gros zozo St Gilles lé protéger ! camaraderie couvert par le Préfet himself

6.Posté par Reno le 04/05/2023 22:57

🤡

7.Posté par Danger le 05/05/2023 06:25

Pas convaincant cette DEAL..,!

8.Posté par JEAN le 05/05/2023 06:33

Sur la photo, je reconnais Mr PAYET, Mme GRONDIN et Mr HOARAU de 974

9.Posté par Patrimoine danger le 05/05/2023 07:58

La population doit prendre les devant …! Il y a trop de magouilles dans ce pays.!

10.Posté par M. Du Puit le 05/05/2023 08:48

15 équivalents temps plein pour contrôler tous les fraudeurs de l’île …

400 infractions en 1 an …

15000 euros pour polluer, même un max, avec une belle chance de passer entre les mailles. Y en a qui auront vite fait de faire le calcul pour la balance économique …

Tous ces chiffres me paraissent bien petits par rapport aux beaux discours qu’on peut donner à toute occasion concernant le climat, l’environnement, les risques sanitaires, les maladies nouvelles ou qui resurgissent …

Tout ça devient un phénomène de mode et on hésite pas à se féliciter soit même de ses pseudos exploits. Vive nous !

11.Posté par Saint-Paul Handisports le 05/05/2023 09:40

Quand il s'agit de constater les irrégularités dans les transports publics, la DEAL se déclare incompétente. Suppression des emplacements PMR dans les bus de l'ouest pour mettre des places assises, non respect de la loi pour les discriminations dans ces transports, question handicap la DEAL ne sait rien de ce qui se passe, et surtout de ce qui ne se passe pas à La Réunion et qui relève de son ministère. L'accessibilité ? Ils ne connaissent pas.
Les vieux bus scolaires qui font le scolaire et le service régulier, c'est normal ?
La DEAL cautionne beaucoup d'irrégularités pour les collectivités. A tel point que ça ne frise plus la complaisance… Comme personne ne contrôle la DEAL

12.Posté par Tout Tout le 05/05/2023 09:56

Ferme toute et tout le monde chez France Travail. 😁😁

13.Posté par Environnement à bout souffle ! le 05/05/2023 10:32

Pour sauver ce pays il faudrait déjà un bon coup balai dans cette structure de vacances..!

14.Posté par Environnement à bout souffle ! le 05/05/2023 10:59

Pour sauver ce pays il faudrait déjà un bon coup balai dans cette structure de vacances..!

15.Posté par Un citoyen qui se questionne le 05/05/2023 20:22

La DEAL à toujours cherché à épargner les grands groupes au détriment des PME et TPE.

La situation de monopole actuelle en est le flagrant résultat.

Comment se fait il que la DEAL laisse sur CAMBAI des hectares de fonciers alors que le PLU l’interdit, d’y stocker de véhicules neufs sous-douane.

 Que se passera-t-il en cas d’incendie ?

Vu le stock de véhicules neufs sur la berge de la rivière des galets en zone rouge et PPRmt . Que se passera-t-il en cas d’inondation ?

A qui appartiennent ces fonciers et qui sont les locataires ? Quand vous aurez la réponse vous comprendrez le pourquoi du deux poids, deux mesures !! ! C’est cela la justice ?

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter

Si aucune page de confirmation n'apparaît après avoir cliqué sur "Proposer" , merci de nous le faire savoir via le mail contact@zinfos974.com
------
Merci de nous donner les informations suivantes, elles nous serviront à mieux cerner votre situation :
-- Smartphone ou ordinateur (mac ou windows)
-- Navigateur utilisé
-- Votre fournisseur d'accès internet
------
CHARTE DES COMMENTAIRES

Zinfos 974 vous offre un espace commentaires vous permettant de réagir, discuter, informer. Cet espace est ouvert aux internautes inscrits et non-inscrits au site.

Les intervenants doivent respecter les principes élémentaires du débat.

Sont proscrits :

- Les insultes, les attaques personnelles, les agressions, les propos discriminatoires sous toutes les formes - que ce soit envers les intervenants, les commentateurs ou l'équipe de Zinfos 974.

- Tout contenu contraire à la loi : l'incitation à la violence ou à la haine raciale, la discrimination et la diffamation, les propos homophobes, la négation des crimes contre l'humanité, ou la justification des actes violents et des attentats.

- Les propos pornographiques ou délibérément choquants ne sont pas autorisés.

- Merci d'éviter le hors sujet, les rumeurs infondées et les fausses informations.

- La répétition d'un même commentaire, assimilée à du spam.

- La publicité. Ne soumettez pas des liens commerciaux.

Si le commentaire d'un autre internaute vous paraît contrevenir à cette charte, utilisez la commande "signaler un commentaire abusif" plutôt que d'envenimer le débat.

Pour protéger votre vie privée, ne donnez pas d'indication personnelle (mail, adresse ou numéro de téléphone) dans un commentaire.

En cas de litige, vous pouvez contacter la rédaction de Zinfos 974 via l'adresse contact@zinfos974.com

Vous restez le responsable des commentaires que vous soumettez et en portez la responsabilité. De son côté, la rédaction de Zinfos 974 se réserve le droit de retirer tout commentaire si elle l'estime nécessaire pour la bonne tenue du débat.

Zinfos 974 est seul juge des messages qu'il publie ou modère - y compris pour des raisons qui ne seraient pas répertoriées dans la liste ci-dessus. Vous pouvez demander des explications sur la modération en utilisant l'adresse contact@zinfos974.com, mais toute allusion au travail de modération dans un commentaire sera systématiquement mis hors ligne.

------
Toute l'équipe de Zinfos974 vous remercie









 

3 rue Émile Hugot
Immeuble Rigolet

97490 Sainte-Clotilde

06 92 97 75 75
contact@zinfos974.com


- Contact

- Signaler un abus

- Mentions légales

- CGU

- Politique de Confidentialité

- Nos Journalistes