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3ème action pour convaincre les médias de l’urgence de débats publics à la Réunion

Effectifs par versant de la fonction publique au 31 décembre 2013 (source : INSEE, Siasp) Réunion France Fonction publique d'Etat 32.100 2.476.500 dont contrats aidés 1.600 91.000 Fonction publique territoriale 39.600 1.951.400 dont contrats aidés 8.700 72.600 Fonction publique hospitalière 9.300 1.172.600 dont contrats aidés 100 19.900 Ensemble de la fonction publique 81.000 5.600.400 dont contrats aidés 10.500 110.900 Addition de la fonction publique d'Etat avec celle hospitalière que cette étude ne fait pas Fonction publique d'Etat + hospitalière 41.100 3.649.100 dont contrats aidés 1.700 110.900

Ecrit par Jimmy LAI-PEI – le mercredi 07 octobre 2015 à 10H48

COURRIER DEPOSE AU : JIR, QUOTIDIEN, REUNION PREMIERE ET ANTENNE REUNION
(Jimmy LAI-PEI – 22 juillet 2015)

Toujours selon les chiffres de l’Insee, la population réunionnaise au 01 janvier 2014 était estimée à 844.994 hab. et celle de la France à 65.800.694 hab., ce qui signifie que la population réunionnaise représentait 1,28 % de la population française.

Dans le tableau ci-dessus (Source : Insee, Siasp), si nous additionnons les effectifs de la fonction publique d’État avec ceux de la fonction publique hospitalière (des effectifs exclusivement à la charge de l’État et qui donc imposent un transfert de fonds de la métropole vers la Réunion, pour leur rémunération et sur rémunération, les frais de fonctionnement, etc …), les effectifs de la Réunion s’élevaient à 41.400 et ceux de la métropole à 3.649.100, ce qui signifie que les effectifs à la Réunion ne représentaient en proportion que 1,13 % des effectifs nationaux, avec donc un déficit de 0,15 % comparativement à la proportion entre les deux populations, soit un déficit de 5.473 agents. Ainsi en 2013, ce déficit d’effectifs a privé la Réunion du transfert de fonds de la métropole vers la Réunion qu’aurait généré ces postes.

Aussi, si nous estimons le montant cette perte à seulement 3.000 € par mois et par poste, la perte pour l’économie réunionnaise se serait alors élevée en 2013 à 197.028.000 €, soit environ la moitié du montant des prélèvements opérés par l’octroi de mer (moins de 400.000.000 €).

De même, si nous comparons les effectifs de la fonction publique territoriale, des effectifs financés exclusivement par le budget des collectivités locales et donc en grande partie par les impôts locaux payés par les populations locales, qui étaient de 39.600 pour la Réunion et 1.951.400 pour la métropole, nous constatons que ceux de la Réunion correspondaient en pourcentage à 2,03 % des effectifs nationaux, soit 0,75 % de plus en pourcentage que la proportion entre les deux populations (1,28 %), et donc un surplus de 14.635 agents. Ainsi en 2013, ce surplus d’effectifs a généré à la Réunion un surplus de dépenses pour les collectivités locales liées à ces 14.635 agents supplémentaires.

Aussi, si nous estimons le montant de ces dépenses à seulement 2.000 € par mois et par poste, des prélèvements d’impôts locaux dans la poche des Réunionnais et de leurs entreprises, et donc des moyens financiers détournés de l’économie locale pour financer le fonctionnement des collectivités (si ce surplus d’effectif n’existait pas, la solidarité nationale, des fonds en provenance de la métropole, aurait été affectés à ces 14.635 demandeurs d’emplois et leur famille), ces dépenses se seraient élevées en 2013 à 351.240.000 €, soit presque autant que le montant des prélèvements opérés par l’octroi mer.

Avec ce déficit de 5.473 agents dans la fonction publique d’État, l’économie réunionnaise perd une importante manne financière en provenance de la métropole et qui lui est dûe, alors que ce surplus de 14.635 agents dans la fonction publique territoriale, paupérise davantage la population réunionnaise tout en pénalisant l’économie locale, le tout au profit de l’État français, ce qui démontre au passage que tous les emplois dans la fonction publique n’ont pas le même impact sur les économies ultramarines (nous pourrions aussi parler de la délocalisation des services de l’Etat)

Ce qui signifie que, dans un département très fortement handicapé comparativement à la moyenne nationale (près de 30 % chômeurs dont près de 55 % chez les jeunes, près de 50 % d’inactifs soit 151.400 Réunionnais sans emploi, 13 % de sous-emplois contre 6 % en métropole, 12 % de temps partiels subis contre 6 % en métropole, 42 % de la population sous le seuil de pauvreté soit 343.000 Réunionnais, 240.000 Réunionnais couvert par le RSA en 2011, la vie cher de 17% à 30 %, etc. …) , l’Etat français avec ce déficit de 5.473 agents dans la fonction publique d’État, prive la population réunionnaise des mêmes moyens financiers (qui s’élèvent à près de 200 millions d’euros) qu’il accorde aux autres départements de la métropole.

Devrais-je rappeler les propos de Mr Patrick Karam Président du CREFOM sur les dépenses de l’Etat français en outremer « seulement 2,2% des dépenses pour plus de 4% de la population nationale » (1.000 milliards d’euros), c’est-à-dire que l’Etat français ne dépense qu’un peu plus de 50 % de ce qu’il devrait en outremer soit seulement 22 milliards au lieu de 40 milliards. Et comme la population réunionnaise représente environ un tiers de la population d’outremer, l’Etat français prive l’économie réunionnaise d’environ 6 milliards d’euros par an, soit environ 4 nouvelles routes du littoral chaque année…

Devrais-je aussi rappeler les chiffres avancés par Didier Robert concernant la continuité territoriale pour les Réunionnais et pour les Corses, et les comparer : 14 millions pour 850.000 Réunionnais, soit 16,47 € par Réunionnais, et 187 millions pour 350.000 Corses, soit 528,57 € par Corse (sans tenir compte du prix des billets d’avion ou des kilomètres qui séparent les territoires de la métropole), la continuité territoriale pour les Corses est 32 fois supérieure à celle des Réunionnais (malheureusement, Mr Didier Robert a dû se faire taper sur les doigts par ses gourous parisiens de l’UMP qui sont eux aussi complices, voire les auteurs, de cette discrimination, pour qu’on ne l’entend plus sur ce sujet).

Et si nous rapportons ce montant de 528,57 € pour chaque Réunionnais, cela représenterait près de 450 millions d’euros qui passent actuellement sous le nez des Réunionnais.

Outre sa sujétion à ses gourous parisiens, Mr Didier Robert en faisant financer une partie de cette continuité territoriale par la Région, fait supporter par les Réunionnais ce désengagement de l’Etat et donc, prive l’économie réunionnaise d’une manne financière en provenance de la métropole et détourne des moyens financiers de leur attribution initiale.

Ainsi, cette « redistribution » des fonds permet à Mr Didier Robert de flatter les électeurs mais en aucun cas de défendre les intérêts des Réunionnais, bien au contraire, puisqu’il fait peser sur les contribuables Réunionnais des charges qui ne sont pas les leurs (un poste de dépenses supplémentaires à financer dans l’avenir), et que cette prompte démission de sa part, le lourd silence des autres élus (voire même pour les élus socialistes la défense de cette discrimination afin de ne pas nuire au parti socialiste, actuellement au pouvoir) et des autres élites, et l’indifférence des médias, devant ce cas précis et incontestable de disparité de traitement entre les Corses et les Réunionnais, démontre que le système colonial en place à encore de beaux jours devant lui et que les Réunionnais sont pris en otage par des intérêts bassement individuels.

Concernant l’octroi de mer et l’un des arguments avancés par ses défenseurs, c’est-à-dire son rôle protecteur des entreprises locales, J’affirme haut et fort que tous ceux qui prétendent que l’octroi de mer est une protection pour les entreprises locales sont des menteurs ou des incompétents, voire les deux à la fois !

En effet, personne ne semble avoir compris que l’octroi de mer « empoisonne » les entreprises locales de deux façons différentes, et qu’il ne peut y avoir une quelconque protection des entreprises locales, ni même des produits locaux, à en attendre :

   – d’abord, il empoisonne sournoisement les entreprises à travers leurs achats, puisque l’octroi de mer et ses surcouts induits acquittés précédemment par leurs fournisseurs pour ce produit, se retrouvent tout naturellement dans le prix du produit que les entreprises « clientes » achètent, mais sans que l’octroi de mer et ses surcouts induits soient affichés

   – ensuite, il les empoisonne directement en taxant leurs propres produits, puisque toutes les entreprises locales de production dont le chiffre d’affaires de production est supérieur ou égal à 300.000 €, sont assujetties à l’octroi de mer, c’est-à-dire que ces entreprises doivent déclarer la nature et la valeur de tout ce qu’elles fabriquent, pour qu’y soient appliqués les taux d’octroi de mer correspondant et permettre le calcul des taxes d’octroi de mer, qu’elles devront acquitter.

Ainsi, l’octroi de mer augmente sournoisement le prix des achats et des investissements des entreprises (voitures, ordinateurs, vêtements de travail, fournitures de bureau, etc…), mais aussi le prix de vente de leurs produits (déjà impactés par les surcouts de taxe générés par leurs achats et leurs investissements) par une taxation directe à la sortie des chaines de production (deux discriminations).

Aussi, il ne peut y avoir une quelconque protection des productions locales lorsque les achats et investissements des entreprises locales sont surtaxés comparativement à leurs concurrentes extérieures. Ni lorsque les produits des entreprises locales bénéficient d’une taxation plus faible que ceux de leurs concurrentes extérieures, car la surtaxation déjà opérée sur leurs achats et leurs investissements annule cette distorsion de taxation entre les produits, même sans tenir compte du cout de production plus élevé à la Réunion que partout ailleurs.

Par ailleurs, les consommateurs ne doivent jamais oublier que tous les surcouts et surtaxes appliqués aux entreprises se retrouvent dans le prix de vente de leurs produits et sont même amplifiés naturellement par le processus de la formation des prix, donc toujours payés par les consommateurs en bout de chaine.

Par ailleurs, et en réaction à la manifestation des boulanger-pâtissier, s’ils ont raison de manifester contre l’octroi de mer de 6,5 % appliqué à la farine, puisque aucune taxe n’est prélevée sur les farines achetées par leurs confrères de métropole (une discrimination), ils ne font que se battre contre la partie émergée de l’iceberg, car leur entreprise acquitte bien plus d’octroi de mer sur leurs achats et investissements, quotidiennement.

Et pour les consommateurs, qui pensent peut-être que le combat des boulanger-pâtissier ne les concerne pas, qu’ils sachent que ce seront eux qui paieront « la facture » en bout de chaine quoi qu’il arrive.

J’aimerais aussi dire à Mr Lorion, conseiller régional et intervenant sur Réunion première pour la région sur ce sujet, outre qu’il devrait dire « des farines produites à la Réunion grâce à du blé importé » et non laisser entendre qu’il y aurait une production de blé à la Réunion, si dire qu’il n’y a pas d’octroi de mer sur les farines produites localement est vrai pour les boulanger-pâtissier, néanmoins cela est un mensonge pour les consommateurs, car tous les produits fabriqués à partir de cette farine et vendus dans les boulangeries-pâtisseries sont soumis à l’octroi de mer au taux de 18 %, du simple fait que l’octroi de mer ne fait aucune distinction entre la matière première et la valeur ajoutée à cette matière première, contrairement à la TVA, et donc, prélève de l’octroi de mer sur les farines aux mêmes taux appliqués aux pains et pâtisseries, soit 18 % sur les farines si les entreprises de production ont un chiffre d’affaires de production supérieur à 299.000 €, soit 25.000 € de chiffre d’affaires par mois (à partir de 550.000 € jusqu’au 30 juin 2015, mais un seuil abaissé à 300.000 € au 1èr juillet 2015 sans que personne, même pas vous les médias, n’en parle, ce qui à n’en pas douter assujettira beaucoup plus de boulangeries-pâtisseries à l’octroi de mer), voire 24,5 %, si les farines utilisées par les boulangers-patissiers ont été soumis à l’octroi de mer de 6,5 % (la raison de la manifestation des boulanger-pâtissier), alors que les consommateurs de métropole payent 0 % de taxe (ENCORE UNE DISCRIMINATION)

J’aimerais aussi vous dire, Mesdames et Messieurs les journalistes, que vous allez dans le futur devoir justifier votre parti pris pour l’octroi de mer, car même si vous doutiez de mes dires et de mes calculs, rien ne vous empêche de les vérifier, à part peut-être la connivence dans laquelle vous trempez depuis des années. Et ne comptez pas sur les bonimenteurs pour vous donner de bons arguments vous permettant de le justifier auprès de la population, car beaucoup d’entre-eux découvrent comme vous le sujet.
Par ailleurs, si votre rédacteur en chef a choisi dès le départ le camp des traîtres et des profiteurs, vous autres journalistes, avez tous choisi celui des larbins, les larbins d’un système colonialiste, en vous asseyant délibérément sur votre éthique de journaliste. Et, si vous n’avez toujours pas le courage d’offrir une tribune à la contradiction, alors vous vaudrez encore moins que les journalistes du régime syrien, russe, nord coréen, etc. …, qui contrairement à vous risquent la prison ou la mort en désobéissant à leur tyran et non pas, une petite réprimande ou au pire de perdre votre emploi actuel de larbin …

Je vous rappellerais alors cette maxime d’un vrai journaliste, celle d’Albert Londres : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de rose. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie ».

Et aujourd’hui, par votre soutien au véto apposé par les élites sur l’ouverture d’un débat sur l’octroi de mer, vous autres journalistes précédez la procession en faveur de l’octroi de mer, alors qu’en diffusant leurs boniments sur ce sujet tout en refusant d’accorder la parole à leurs éventuels contradicteurs, vous ne plongez pas seulement votre main dans une corbeille de pétales de roses, vous tapissez leur chemin de bonimenteur avec ces pétales.

De même que votre refus de porter votre plume dans cette plaie qu’est l’octroi de mer, certes une plaie que je suis l’un des seuls à désigner, mais sur laquelle je n’arrête pas d’appuyer afin de vous démontrer qu’elle existe, tout en prenant le soin de montrer une partie du pus qu’elle cache sous sa croûte, ses injustices et sa toxicité, ce refus de votre part met alors en évidence votre déficit de conscience professionnelle et en tant que citoyen, votre morale dépravée.

Par ailleurs, n’allez pas croire que vos antennes ou vos journaux sont les seules vecteurs d’informations et qu’en me bâillonnant vous allez perpétuer tranquillement l’asservissement de conscience des Réunionnais, car vous allez bientôt me voir sur les routes, dans les cités, et même à Paris ou à Bruxelles s’il le faut. Et si je me suis d’abord adressé à vous, c’est que j’avais encore le petit espoir que tout n’était pas pourri dans la société réunionnaise et qu’il était possible d’avoir un débat sur l’octroi de mer en évitant tout dérapage.
Mais suite à votre lourd silence sur le sujet, c’est devenu pour moi un moyen de mettre en évidence votre degré de connivence avec les politiciens et celui de votre mépris envers vos lecteurs ou vos téléspectateurs, car vous pouviez éventuellement apporter vous-même ou faire porter par d’autres, la contradiction à mes propos (mon allusion à la reconduction de l’octroi de mer à partir du 1er juillet dernier était l’occasion pour vous de le faire). Si votre arme est le silence, l’arme des faibles et des lâches, la mienne est la détermination.

Je n’ai aucun doute sur votre inconfort dans les semaines et mois à venir, car cette omerta sur l’octroi de mer ainsi que la désinformation qui l’accompagne, sont de plus en plus difficiles à entretenir du fait d’internet et de l’accès aux informations qu’il accorde à tous. De plus, ces informations, jadis accessibles uniquement suivant le bon vouloir des médias ou celui des bonimenteurs, sont aujourd’hui stockées et disponibles à tout moment et donc, permettent de voir les insuffisances de chacun d’entre-nous dans le temps. Aussi, j’espère que les Réunionnais sauront vous faire « payer » votre participation à cette omerta, lorsqu’ils prendront conscience du « poison » qu’est l’octroi de mer.

Pour ma part, la présente sera la 3ème et dernière tentative auprès vous, les médias locaux, pour que vous favorisez l’ouverture d’un débat sur l’octroi de mer, puisque dorénavant j’irai convaincre les Réunionnais, un à un s’il le faut, de l’urgence de ce débat. Je vous donne alors rendez-vous aux prochaines élections régionales, et vous pouvez me croire, je mettrais tout sur la table. Mais en attendant, je vous conseillerais de lire le livre « l’affaire de l’esclave Furcy » qui à n’en pas douter vous montrera ce qu’est l’honneur, cette « chose » que vous, ainsi que la classe politique et beaucoup d’autres élites, ne semblez pas disposer …

 

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