Deux heures après avoir annoncé qu’un premier cas de coronavirus était confirmé à l’île de La Réunion, la préfecture et l’ARS livrent plus de détails sur ce tout premier patient concerné. L’isolement de ce patient ne signifie pas que la vigilance doit retomber. Bien au contraire, une course contre la montre est engagée pour contacter et localiser un groupe de 34 personnes qui a voyagé en même temps que ce patient. Elles revenaient toutes d’un voyage aux Etats-Unis.
Martine Ladoucette : « Cette personne (un patient de 80 ans, ndlr) est revenue à La Réunion dans la nuit du 6 au 7 mars à La Réunion. Depuis son domicile, elle a appelé son médecin traitant lundi. Son médecin, considérant que son patient avait des symptômes mais qu’il ne venait pas d’une zone à risques, s’est rendu au domicile de cette personne en prenant toutes les mesures de protection. Le médecin a considéré qu’elle ne nécessitait pas d’hospitalisation mais qu’elle devait appeler le Samu en cas d’aggravation de son état de santé. Et c’est ce qui s’est passé hier, mardi.
D’après les indications qui m’ont été communiquées du CHU, toute la procédure a été respectée concernant l’accueil de ce patient dans une chambre NRBC (à Bellepierre) avec protection maximale.
Il a fallu attendre le résultat du test qui est arrivé en début d’après-midi. Cette personne est placée en service de pneumologie, elle ne présente aucun signe de détresse respiratoire et son pronostic vital n’est pas engagé. Le patient admis au CHU était parti en voyage avec sa compagne. Le couple n’a fréquenté personne depuis son retour à La Réunion.
La compagne de ce malade est quant à elle restée chez elle. A ce niveau, elle ne présente pas de symptômes.
Nous savons avec certitude que ce couple a voyagé dans un groupe de voyageurs réunionnais de 34 personnes. Ces 34 personnes sont désormais considérées comme des personnes co-exposées. Le travail qui commence depuis quelques heures (auprès de l’agence de voyages, ndlr) est de remonter sur le listing de ces voyageurs. Le travail de recherche devrait être assez rapide. Une fois localisées, ces personnes devraient être maintenues en confinement. »
Jacques Billant : « Nous restons en niveau 1. Il s’agit d’un seul cas importé. On restera au stade 1ça sera le cas tant que nous n’aurons qu’un ou que quelques cas, comme dans les autres départements français similaires »
Quid des passagers de l’avion ?
A la question de savoir quel sort serait réservé aux autres passagers de l’avion dans lequel ce patient voyageait sur son vol retour vers La Réunion, la directrice de l’ARS précise que « nous considérons comme cas contact les personnes à côté du voyageur mais aussi celle situées dans la rangée devant et la rangée derrière. Normalement, le groupe voyageait groupé, il s’agissait sûrement des personnes du groupe dans les sièges autour de ce passager ». Quant au personnel de bord, « il n’est pas considéré comme cas contact étroit ». Une fois que les 34 personnes seront localisées, « il est possible qu’on essaie de faire des prélèvements à domicile le plus possible – étant donné le nombre de personnes – pour ne pas avoir à déplacer ces 34 personnes à l’hôpital, mais aussi pour gagner du temps, être plus efficace et protéger le plus possible les personnes fragiles », conclut la directrice de l’agence de santé.