Les faits se sont déroulés le 4 juin 2019 à proximité du Carrefour de Sainte-Suzanne. Keny C., 21 ans et son dalon Loïc D, 22 ans, après avoir bu, mais à court de zamal, décident de braquer une personne au gabier situé prés du centre commercial de Carrefour. Ils se garent sur le parking du supermarché et vont se planquer derrière le distributeur de la Caisse d’Épargne dans l’attente d’une victime. Après 20 minutes, une proie arrive, il est l’heure pour eux de passer à l’action.
Visages dissimulés et armés d’un couteau, ils agressent un homme venu consulter ses comptes et retirer de l’argent. La victime, qui n’a pas eu le temps de retirer d’argent, s’enfuit en leur laissant sa sacoche et criant « au voleur, au voleur« . Il parvient à rejoindre un ami qui l’attendait à la station service proche du distributeur. Les deux lascars, forts de leur larcin, s’enfuient aussi mais vers leur voiture garée sur le parking.
Extrêmement choquée, la victime dépose plainte le lendemain
Extrêmement choquée, la victime dépose plainte le lendemain à la gendarmerie de Sainte-Suzanne. Après une enquête minutieuse des gendarmes aidés par les vidéos récupérées au gabier ainsi que sur le parking du supermarché, ils finissent par identifier le véhicule. Il s’agit d’un Berlingo qui appartenait au père de Loïc D. qui l’a lui même cédé à l’entreprise dont son fils est gérant. Très agacé par cette histoire, mais confronté aux évidences de l’enquête lors de son audition à la gendarmerie, le père de Loïc D. finit par dénoncer son fils fin décembre 2019.
Les deux agresseurs ne sont finalement interpellés qu’au début de ce mois d’aout 2020 en raison du mouvement social des avocats dans un premier temps, puis de la crise Covid dans un second temps. Les deux prévenus reconnaissent les faits lors de la garde à vue. Interpellé le premier, Loïc D. refuse de dénoncer son complice. Keny C. est finalement confondu lors de l’enquête par sa veste de survêtement que les enquêteurs ont pu retrouver via son compte Facebook. « Il a proposé de commettre un vol et moi j’ai pas refusé. Ça aurait pu tomber sur n’importe qui, c’est tombé sur lui » explique Loïc D. à la barre.
« Les faits sont simples mais extrêmement graves »
« Les faits sont simples mais extrêmement graves » assène la procureure de la République au début de ses réquisitions. « Ils agissent de manière déterminée et intentionnelle ce qui est surprenant pour deux personnes qui n’ont aucun antécédent judiciaire. C’est ce qui est d’autant plus inquiétant ! Ils avaient le choix de ne pas commettre ces faits » conclut le parquet. La procureure requiert une peine de 18 mois de prison avec mandat de dépôt pour les deux malgré l’absence de casier des prévenus.
Les défenses, en plus de l’absence d’antécédents judiciaires de leurs clients, mettent également en avant qu’ils travaillent et qu’il sont parfaitement insérés dans la société. Le tribunal aura finalement entendu les deux avocats. Reconnus coupables, les deux primo délinquants sont condamnés à une peine de 12 mois de prison. La présidente a décidé d’aménager cette peine en prononçant une peine à domicile sous surveillance électronique. Pour résumer, leur domicile devient leur prison. Au moindre manquement, c’est direction Domenjod.