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2022 aura été l’année la plus chaude en France

Alors que la COP27 vient de s’achever sans avancée réelle sur l’atténuation du changement climatique, la réalité nous rattrape. L’année 2022 a connu cinq épisodes de chaleur hors norme avec des conséquences de plus en plus dramatiques sur l’économie. De mai à octobre, les températures ont tour à tour dépassé les normales de saison sans […]

Ecrit par Bruno-Bourgeon – le mercredi 18 janvier 2023 à 10H17

Alors que la COP27 vient de s’achever sans avancée réelle sur l’atténuation du changement climatique, la réalité nous rattrape. L’année 2022 a connu cinq épisodes de chaleur hors norme avec des conséquences de plus en plus dramatiques sur l’économie. De mai à octobre, les températures ont tour à tour dépassé les normales de saison sans interruption. Ce qui fait dire à Météo-France, que l’année 2022 sera sans aucun doute la plus chaude de l’histoire, et certainement la plus fraîche des années chaudes à venir.

Nous avons assisté à trois vagues de chaleur estivales, accompagnées de canicules. À cela, il faut ajouter deux épisodes ou vagues de chaleur hors saison, dont un épisode de chaleur précoce autour de la mi-mai, et de façon encore plus surprenante, un épisode de chaleur très tardif, qui a duré du 15 octobre au 1er novembre. Pendant ces quinze jours, les températures se situaient de 4 à 10 degrés au-dessus des normales localement. Par exemple, le 28 octobre, il a fait 31,8°C à Tarbes, 28,7°C à Clermont-Ferrand ou encore 24,6°C à Strasbourg. Le mois d’octobre 2022 a ainsi été le plus chaud jamais enregistré en France depuis le début des mesures météorologiques.

Novembre se situe plutôt au-dessus des normales, et devrait encore se situer dans les dix mois de novembre les plus chauds. Reste l’incertitude autour de décembre… Mais même dans un scénario de températures froides, 2022 devrait se classer comme la plus chaude jamais enregistrée en France. Il y a désormais très peu de doutes là-dessus. Car depuis le mois de mai, de façon ininterrompue, nous faisons face successivement à des mois qui se situent au-dessus des normales, et de façon très nette. Nous avons ainsi connu 33 jours de canicule en 2022, contre 22 en 2003.

Nous sommes surpris en tant que citoyens, nous n’avons pas envie que ça arrive, nos cerveaux n’y sont pas préparés. Mais quand on sait que les émissions de GES n’ont pas diminué, on ne pouvait pas s’attendre à mieux. En outre, cette année est marquée par le phénomène La Niña, qui en principe joue un rôle d’atténuation sur les températures et qui normalement n’est pas associé aux années les plus chaudes. Ce n’est donc vraiment pas une bonne nouvelle. Et il faut s’attendre à ce que la prochaine année chaude le soit encore plus que 2022. Il est donc crucial de prendre des mesures d’atténuation.

En France, les vagues de chaleur estivales sont deux fois plus fréquentes qu’il y a trente ans. C’est démontré désormais. Le GIEC indique lui aussi que ces vagues de chaleur vont se multiplier en fréquence et en intensité en raison du changement climatique. Des études d’attribution réalisées en juillet 2019 et en septembre 2020 permettent ainsi de faire le lien. Une autre étude est actuellement en cours sur la période qui court de mai à août 2022. Mais il n’y a pas tellement d’incertitudes sur le lien avec le changement climatique. Tout le monde l’a bien ressenti.

La principale conséquence de ces changements climatiques est la sécheresse des sols. Cette année 2022 se classe au troisième rang des sécheresses les plus longues, après 1989 et 2005. Mais ce qui est assez inédit et peu fréquent, c’est que cette sécheresse a touché 90% du territoire plus ou moins longtemps avec des conséquences sur les habitations qui se fissurent, sur la santé des populations (l’été 2022 a été marqué par un excès de 10 420 morts), mais aussi sur l’agriculture qui a été particulièrement maltraitée cette année, avec un épisode de gel tardif puis un épisode de chaleur précoce.

Une année comme celle qui s’achève permet à davantage de personnes de prendre conscience des impacts du changement climatique. Si certains peuvent se réjouir de quelques degrés de plus, pour se prélasser en terrasse au mois d’octobre, beaucoup se rendent compte des souffrances qui sont associées à cette hausse des températures. La question devient de plus en plus centrale. De plus en plus de personnes changent leur mode de vie de façon plus ou moins importante. Pour autant, doit-on être optimiste, quand on sait que l’impact d’un changement de vie drastique ne diminue que de 25% les émissions de GES, quand l’industrie ou les mécanismes étatiques en sont responsables aux 3/4 ?

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