L’année 2009, c’est celle du chômage. La crise mondiale qui a débuté en 2008, a frappé La Réunion de plein fouet. Concrètement, c’est la flambée du baril du pétrole qui a enclenché la machine du pire, c’est-à-dire une forte hausse des prix et des services en début d’année. La faillite du système financier mondial a noirci encore plus la situation.
Les discussions sur les modifications attendues de la défiscalisation ; la fin du chantier de la route des Tamarins ; l’absence de projets d’envergure équivalente ; le retard pris dans les dossiers Pôle Ocean, route du Littoral, tram-train et MCUR ; la baisse de la commande publique (annulation du Zénith à Saint-Denis, de l’hippodrome à Saint-Paul et de la rocade Sud au Tampon), ont provoqué une hécatombe dans le BTP.
Le nombre d’emplois directs supprimés s’élève à 9.000. Il faut ajouter à ce chiffre les emplois indirects, difficiles à dénombrer. Seul le secteur marchand a résisté à ce cataclysme. Et à quels prix ? Il y a d’abord celui de la baisse importante du pouvoir d’achat. N’en déplaise au chariot-type de la préfecture, de plus en plus bancal au fil des semaines.
Le retour de Leader Price et du “discount”, François Caillé ayant repris l’enseigne abandonnée par Pascal Thiaw-Kine (qui lui a préféré Leclerc), n’a rien changé. Le Cospar a eu beau se battre sur tous les fronts, au final, c’est bien la grande distribution, en position de quasi monopole, qui impose ses prix et sa loi (le plus de marges possibles et à toutes les étapes de la chaines de distribution, si possible).
Les pétroliers privilégiés vivent une situation identique. Trois missions : deux parlementaires et une administrative, n’y ont rien changé. Comme aux Antilles, à La Réunion, les pétroliers font la loi. Yves Jégo en a fait les frais en cours d’année. Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer a été remplacé par Marie-Luce Penchard. Jégo a eu le malheur de vouloir s’attaquer aux privilèges des monopoles.
Cette situation a refroidi bien plus d’un politique local, il est vrai déjà pas très courageux. Cela s’est confirmé surtout dans le dossier de l’ARAST. Personne ne s’est vraiment opposé à Nassimah Dindar sur ce sujet. Face à l’incertitude de l’avenir, la quasi-totalité des politiques se sont agrippés à leurs mandats, voiture, GSM, voyages et indemnités diverses. Très rares sont ceux qui ont timidement levé le petit doigt, pour empêcher la liquidation judiciaire de l’ARAST et le licenciement de 1.200 personnes, à un mois de la fin de 2009.
Cette tragédie a conclu une année 2009 particulièrement difficile pour le tissu associatif et le secteur social. La plupart des collectivités ont réduit leur soutien financier aux associations, même à celles reconnues d’utilité publique. Beaucoup de ces structures ont mis la clé sous la porte comme l’ARAST…
“La clé sous la porte”, c’est le titre de notre rétrospective 2009 pour le chômage et le social à La Réunion…