Le préfet de La Réunion a présenté ses voeux aux acteurs de la sécurité ce mardi en préfecture. L’occasion pour Amaury de Saint-Quentin de revenir sur le bilan en matière de sécurité et sur les événements qui ont marqué cette année 2018.
Le préfet a démarré son discours avec une pensée particulière pour la famille, les proches et les collègues de l’adjudant Jessy Eve. Le sapeur-pompier a perdu la vie en service alors qu’il sécurisait un accident ce dimanche sur la RN2 à Saint-André, fauché par un véhicule. « Gravité et émotion », a-t-il débuté. Un drame qui « rappelle les actes d’héroïsme que chaque policier, chaque gendarmer, chaque pompier et acteur de la sécurité civile accomplit au quotidien pour secourir, protéger, prévenir et alléger la souffrance de nos concitoyens ».
118 000 dépistages d’alcoolémie, 2 000 permis retirés en 2018
Un drame qui fait également écho aux opérations menées par policiers et gendarmes sur les routes de l’île en matière de sécurité routière. Environ 118 000 dépistages d’alcoolémie ont été réalisés et 2 000 permis ont été retirés en 2018.
Une année « difficile marquée par une augmentation des accidents, des blessés et un mort de plus dans le contexte de comportements à risque répétés et liés à l’alcool et à la vitesse », a-t-il indiqué.
Une crise sociale « inédite »
Le préfet est également revenu sur la mobilisation des acteurs de la sécurité depuis le 17 novembre et les manifestations des gilets jaunes, « probablement le plus important mouvement social qu’ait connu l’île dans son histoire ».
Amaury de Saint-Quentin a notamment salué « l’engagement, le courage et l’abnégation » dont a fait preuve le commandant du GIPN, blessé lors d’une intervention au Chaudron. Il a par ailleurs qualifié d’« atteintes à la République », les « agressions arbitraires » dont sont victimes les forces de l’ordre « dans l’exercice de [leurs] missions ».
« Depuis le 17 novembre, La Réunion connait une crise sociale inédite, par ses modalités d’expression, par la remise en cause des institutions, de leurs représentants et de la vie démocratique telle qu’elle existe et par des causes profondes qui agitent le modèle réunionnais du vivre ensemble et le remettent en cause dans ses fondements », a-t-il déclaré. Une crise qui a remis « aussi en question l’action publique, ses formes et sa construction ».
Et d’ajouter : « Elle a été le moment d’une libération de la parole, de ceux qui se sentent exclus et qui n’ont jamais pris ou eu la parole ». Pour le préfet, si la situation est revenue à la normale, cette crise sociale « appelle des actions dans la durée ».
Baisse des cambriolages, des vols de véhicules et de la délinquance
Le préfet a également abordé la situation en matière d’atteinte aux biens et de délinquance. Une délinquance « en constante baisse depuis 2017 » et « maîtrisée malgré une forte pression démographique ». « Cette baisse est liée au démantèlement de plusieurs réseaux, à l’interpellation de plusieurs équipes mais aussi à l’engagement quotidien des forces de sécurité malgré un contexte difficile lié aux événements climatiques du 1er semestre et aux troubles sociaux de fin d’année », a commenté Amaury de Saint-Quentin.
Amaury de Saint-Quentin a rappelé les axes définis par la PSQ (Police de sécurité au quotidien) et la mise en place de plusieurs services qui ont participé à l’amélioration de la coordination des services de sécurité et des acteurs locaux tout en « renforçant le potentiel opérationnel et le lien avec la population ».
Charlotte Molina sur place