Lire aussi : 50 ans de l’INSEE : La Réunion en 1966, c’était comment ?
Lire aussi : Entretien avec Charles Durand, premier directeur de l'INSEE Réunion en 1966
Depuis 1946, année de la départementalisation de La Réunion et 2016, l’économie et la société réunionnaises ont subi des transformations en profondeur. En effet, lors du vote de la départementalisation, l’île est confrontée à une grave pénurie et une des préoccupations principales des Réunionnais et de leurs dirigeants est de lutter contre la famine. Le monde rural tient alors une place prépondérante dans l’économie.
1946-1967 : le lent (re)démarrage
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les fonctionnaires sont encore très peu nombreux et les prestations sociales tardent à se mettre en place à La Réunion. Si l’emploi augmente à un rythme assez faible (à peine supérieur à 1% par an), on assiste tout de même à une mutation partielle de l’économie, avec un secteur tertiaire qui partiellement la place de l’agriculture. Entre 1950 et 1970, les revenus des Réunionnais sont multipliés par plus de 26 en volume : leurs conditions de vie s’améliorent rapidement et les besoins essentiels (alimentation, textiles, soins) sont désormais satisfaits.
1967-1982 : les transferts de l’État soutiennent l’économie réunionnaise
À compter de la fin des années 60, l’agriculture cède sa place de premier employeur aux services non marchands et les services publics se structurent et accompagnent la montée en charge progressive des prestations sociales : dès l’année 1972 est ouverte la Caisse d’allocations familiales et en 1980 l’assurance chômage est mise en place dans l’île. Durant cette décennie, les revenus des Réunionnais continuent de progresser: ils sont multipliés par 1,7 en volume entre 1970 et 1980. Dans le même temps, les Réunionnais consomment en volume près de deux fois plus. L’emploi, lui, continue de progresser de manière modérée.
1982-1990 : une économie dynamique et en rattrapage
L’emploi entre 1982 et 1990 devient plus dynamique, avec un taux de croissance de + 2,7 % par an, notamment ans le commerce et les services marchands. Même si l’alignement sur la métropole tarde, les montants versés au titre des prestations sociales continuent d’augmenter. En 1989, le RMI est mis en œuvre à La Réunion pour la première fois. Le pouvoir d’achat des Réunionnais progresse avec la même vigueur que sur la décennie précédente. À noter que sur cette décennie, le poids de l'alimentation dans le budget des Réunionnais passe de 27% en 1980 à 22% en 1989.
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Depuis 1946, année de la départementalisation de La Réunion et 2016, l’économie et la société réunionnaises ont subi des transformations en profondeur. En effet, lors du vote de la départementalisation, l’île est confrontée à une grave pénurie et une des préoccupations principales des Réunionnais et de leurs dirigeants est de lutter contre la famine. Le monde rural tient alors une place prépondérante dans l’économie.
1946-1967 : le lent (re)démarrage
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les fonctionnaires sont encore très peu nombreux et les prestations sociales tardent à se mettre en place à La Réunion. Si l’emploi augmente à un rythme assez faible (à peine supérieur à 1% par an), on assiste tout de même à une mutation partielle de l’économie, avec un secteur tertiaire qui partiellement la place de l’agriculture. Entre 1950 et 1970, les revenus des Réunionnais sont multipliés par plus de 26 en volume : leurs conditions de vie s’améliorent rapidement et les besoins essentiels (alimentation, textiles, soins) sont désormais satisfaits.
1967-1982 : les transferts de l’État soutiennent l’économie réunionnaise
À compter de la fin des années 60, l’agriculture cède sa place de premier employeur aux services non marchands et les services publics se structurent et accompagnent la montée en charge progressive des prestations sociales : dès l’année 1972 est ouverte la Caisse d’allocations familiales et en 1980 l’assurance chômage est mise en place dans l’île. Durant cette décennie, les revenus des Réunionnais continuent de progresser: ils sont multipliés par 1,7 en volume entre 1970 et 1980. Dans le même temps, les Réunionnais consomment en volume près de deux fois plus. L’emploi, lui, continue de progresser de manière modérée.
1982-1990 : une économie dynamique et en rattrapage
L’emploi entre 1982 et 1990 devient plus dynamique, avec un taux de croissance de + 2,7 % par an, notamment ans le commerce et les services marchands. Même si l’alignement sur la métropole tarde, les montants versés au titre des prestations sociales continuent d’augmenter. En 1989, le RMI est mis en œuvre à La Réunion pour la première fois. Le pouvoir d’achat des Réunionnais progresse avec la même vigueur que sur la décennie précédente. À noter que sur cette décennie, le poids de l'alimentation dans le budget des Réunionnais passe de 27% en 1980 à 22% en 1989.
1990-1999 : les prestations sociales alignées sur la métropole
Il faudra attendre la fin des années 90 pour que l’alignement des prestations sociales versées à La Réunion sur la métropole s’opère plus franchement. En revanche, La Réunion subit le contrecoup de la récession mondiale du début des années 90, ce qui a une forte incidence sur l’emploi, qui progresse plus modérément qu'au cours des années 80. Les services non marchands accentuent leur poids dans l’économie ; ils regroupent ainsi la moitié des emplois totaux en 1999.
1999-2007 : l’essor des services marchands
Les années 2000 riment avec l’achèvement de l’alignement des prestations sociales avec la métropole. Entre 1999 à 2007, l’emploi augmente dans tous les secteurs avec une vigueur sans précédent, au-dessus de 3 % par an en moyenne. Le pouvoir d’achat des Réunionnais, soutenu par la hausse de l’emploi, augmente rapidement, ce qui leur permet de se rapprocher des standards nationaux en termes d'équipement.
Depuis 2007, l’économie peine à se remettre de la crise
Fin 2008, La Réunion est durement frappée par la crise économique internationale. L’emploi recule même en 2008 et 2009. L'ensemble des prestations sociales jouent néanmoins leur rôle d’amortisseur social à la crise, permettant au pouvoir d’achat des Réunionnais de se maintenir. On assiste également à une stabilisation du nombre de fonctionnaires de l'État, mais les dépenses des collectivités locales prennent le relais.
Malgré le rattrapage, la pauvreté reste hors norme
Au cours des ces 70 dernières années, l’emploi, les revenus et le pouvoir d’achat des Réunionnais ont progressé très rapidement, permettant une convergence de la situation économique avec celle de la métropole.
En revanche, le rattrapage avec l’Hexagone n’est pas achevé puisqu’en 2010, le revenu par habitant des Réunionnais représente environ 80 % du niveau national. De plus, La Réunion pâtit toujours d’un manque d’emplois et du fait d'inégalités de revenus plus importantes qu'ailleurs. En effet, une part importante de la population ne peut pas encore accéder aux autres biens et services que ceux de première nécessité comme l'alimentation et le logement.
Il faudra attendre la fin des années 90 pour que l’alignement des prestations sociales versées à La Réunion sur la métropole s’opère plus franchement. En revanche, La Réunion subit le contrecoup de la récession mondiale du début des années 90, ce qui a une forte incidence sur l’emploi, qui progresse plus modérément qu'au cours des années 80. Les services non marchands accentuent leur poids dans l’économie ; ils regroupent ainsi la moitié des emplois totaux en 1999.
1999-2007 : l’essor des services marchands
Les années 2000 riment avec l’achèvement de l’alignement des prestations sociales avec la métropole. Entre 1999 à 2007, l’emploi augmente dans tous les secteurs avec une vigueur sans précédent, au-dessus de 3 % par an en moyenne. Le pouvoir d’achat des Réunionnais, soutenu par la hausse de l’emploi, augmente rapidement, ce qui leur permet de se rapprocher des standards nationaux en termes d'équipement.
Depuis 2007, l’économie peine à se remettre de la crise
Fin 2008, La Réunion est durement frappée par la crise économique internationale. L’emploi recule même en 2008 et 2009. L'ensemble des prestations sociales jouent néanmoins leur rôle d’amortisseur social à la crise, permettant au pouvoir d’achat des Réunionnais de se maintenir. On assiste également à une stabilisation du nombre de fonctionnaires de l'État, mais les dépenses des collectivités locales prennent le relais.
Malgré le rattrapage, la pauvreté reste hors norme
Au cours des ces 70 dernières années, l’emploi, les revenus et le pouvoir d’achat des Réunionnais ont progressé très rapidement, permettant une convergence de la situation économique avec celle de la métropole.
En revanche, le rattrapage avec l’Hexagone n’est pas achevé puisqu’en 2010, le revenu par habitant des Réunionnais représente environ 80 % du niveau national. De plus, La Réunion pâtit toujours d’un manque d’emplois et du fait d'inégalités de revenus plus importantes qu'ailleurs. En effet, une part importante de la population ne peut pas encore accéder aux autres biens et services que ceux de première nécessité comme l'alimentation et le logement.