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17 mars : Communiqué du préfet de la Réunion

Le communiqué est parvenu hier soir.

Ecrit par Melanie Roddier – le mardi 17 mars 2009 à 06H07

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1 – Ce soir, j’ai tenu à m’adresser à tous les réunionnaises et tous les réunionnais. Je pense qu’ils se posent des questions sur la situation actuelle, et sur la manière dont nous allons nous en sortir. Je suis
venu donner mes réponses, celles de l’Etat, et ma vision de ce qui va se passer.
 
2 – Le climat de crise que connaît la Réunion depuis 10 jours doit rapidement cesser : tout le monde le demande, tout le monde l’attend.
 
Depuis le 5 mars, j’ai tout mis en œuvre pour apporter des réponses très claires, très précises, sur tous les points évoqués par le COSPAR, et notamment sur 4 sujets majeurs qui tiennent à cœur à la population :
 
– les carburants, avec une baisse significative de tous les hydrocarbures commercialisés, (ainsi que de la bouteille de gaz),
– les loyers, avec un gel de ceux-ci dans le logement social et le logement étudiant,  
– les prix, avec une première baisse sur 40 produits de consommation courante, étendue sous 3 jours à 130 produits,
– les salaires, avec un engagement de l’Etat de 100€, complété par les entreprises à hauteur de 50€ pour le secteur privé (soit une revalorisation comprise entre 10 et 15%). Cet engagement de l’Etat vaut également pour les contractuels de droit public de la fonction publique territoriale.
– les avancées sont connues du COSPAR depuis 4 jours maintenant. Sur 58 autres revendications, la réponse précise de l’Etat est connue depuis plus d’une semaine.
 
3 – Toutes ces propositions sont sur ma table. Elles ne demandent qu’à être discutées, débattues et puis signées. Les échanges dans le cadre des groupes de travail convenus entre le COSPAR et le Préfecture ont débuté aujourd’hui et j’en attends des propositions concrètes, rapides et précises.
 
4 – Ma préoccupation , maintenant que le périmètre d’un accord a été défini, c’est de signer un document d’ensemble le plus rapidement possible. Pourquoi ? Très simplement parce que tous les Réunionnais veulent voir redescendre le niveau de tension actuel, et que la meilleure manière de le faire, comme on vient de le voir aux Antilles, c’est de signer en Préfecture un accord global. Cette signature ne mettra pas un terme aux négociations et aux discussions, ici comme aux Antilles, car celles-ci doivent se poursuivre, notamment dans le cadre des Etats généraux. Mais après la signature, dans un climat apaisé qui est la meilleure manière de discuter.
 
5 – Dans cette affaire, depuis le début, il n’y a pas et il ne peut  avoir deux méthodes, deux logiques de travail, deux accords différents à l’œuvre. Tous les partenaires se sont engagés au départ dans une voie. Il ne s’agit pas de rebattre les cartes en cours de route. La population ne le comprendrait pas, à juste titre.
 
6 – Il sera très difficile d’obtenir plus à la Réunion que ce qui a été obtenu aux Antilles. Et je comprends bien dans le discours de certains que l’objectif de recadrer les revendications du 5 mars sur des bases plus réalistes peut s’avérer nécessaire. Je n’y suis pour ma part , pas opposé. Au demeurant, même si elle lui a été demandée, l’Etat n’a jamais souhaité la transposition littérale des accords antillais à la
Réunion.

En tant que Préfet, je n’ai également à aucun moment insisté, par exemple, sur la nécessité pour les collectivités locales d’abonder les 100 € de l’Etat en direction des salariés du privé, pas plus que je n’ai fait de la diminution de l’octroi de mer un préalable à la conclusion d’avancées sur les prix des produits. Au reste, aucun engagement financier des collectivités locales (Région, Département, mairies) ne figure à ce stade dans l’accord intermédiaire que j’ai proposé vendredi. Si elles souhaitent participer, rien ne les en empêche, mais pour l’instant, seul l’Etat et les entreprises ont mis la main à la poche. Il faut aussi que la
population réunionnaise en soit bien informée.
 
7 – Cet accord, cela fait maintenant 72 heures que je l’ai adressé à toutes les parties concernées. Ceux qui étaient prêts à signer m’ont confirmé officiellement leur approbation. Les autres ne m’ont pas encore répondu. J’aimerais recevoir rapidement leurs avis et leurs intentions, sauf à comprendre qu’il n’y a pas
d’urgence à répondre alors que tout est sur la table, et que l’on peut faire tranquillement patienter la population réunionnaise pendant plusieurs jours encore, voire plusieurs semaines.
 
8 – Je ne me satisfais pas de cette situation et je demande donc à toutes les parties concernées de répondre à mon invitation de poursuivre les négociations demain à 15 heures en Préfecture en vue d’une signature la plus proche possible. Ou il y a urgence et désir d’aboutir car la population nous le demande, ou alors, il n’y a pas de manifestation de volonté, mais auquel cas, la perspective d’un accord s’éloigne, peut être définitivement. On ne peut pas se prévaloir d’une négociation que l’on ne nourrit pas. C’est le
constat que je commence à faire. Il se peut que la population réunionnaise commence à le faire aussi.
 
Pierre-Henry MACCIONI
Préfet de la Réunion

 

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