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150 grands électeurs communistes ont jeté à terre la statue de Paul Vergès

Dimanche 25 septembre 2011, les Réunionnais ont assisté en direct à la mise à mort politique du systéme Vergès. Certes, dans sa longue carrière politique, Paul Vergès a connu de multiples échecs dont il a toujours réussi à se relever. Mais ce qui s’est produit ce 25 septembre est d’une autre nature et intensité. Longtemps il n’a eu de cesse […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 28 septembre 2011 à 10H57

Dimanche 25 septembre 2011, les Réunionnais ont assisté en direct à la mise à mort politique du systéme Vergès.

Certes, dans sa longue carrière politique, Paul Vergès a connu de multiples échecs dont il a toujours réussi à se relever. Mais ce qui s’est produit ce 25 septembre est d’une autre nature et intensité.

Longtemps il n’a eu de cesse d’expliquer que ses échecs, n’étant que le résultat de la fraude, étaient annonciateurs selon lui de grandes victoires populaires inévitables. Puis c’est aux traitres de son parti ou de la gauche, comprenez les socialistes, à qui il convenait d’imputer la responsabilité de ses échecs.

Ni ses analyses, ni sa stratégie, ni sa conduite, ni sa filiation ne pouvaient être mises en doute. Et comment auraient-elles pu l’être puisqu’il était de bon ton de louer sa vision, sa sagesse, sa très grande expérience ou son entregent? N’est-ce pas de lui dont il fallait recueillir qui l’analyse, qui le conseil, qui le soutien ou d’adoubement?

Certes il y avait ici ou là, tel ou tel, pour nous rappeler qu’à regarder de plus près sa longue carrière, on pouvait se rendre compte qu’il s’était trompé sur à peu prés tout et qu’heureusement pour notre île qu"elle n’ait pas eu à subir ses solutions!" Mais les écoutait-on vraiment ceux qu’on considérait au mieux comme des radoteurs, au pire comme des indécrottables réactionnaires ou des anti-communistes primaires ? Mais avec ces louanges qui venaient de tout bord, d’autant plus affichées qu’on espérait de grands retours sur investissement, Paul Vergès a fini par se prendre pour ce qu’il s’est toujours cru être en définitive : un faiseur de Roi, un stratège hors-pair, un géant de la politique et l’âge aidant, ces dispositions sont devenues plus affirmées.

Résultat, il y a eu la déculottée que lui ont infligée Didier Robert et Jean-Jacques Vlody aux dernières législatives, puis le coup de tonnerre des régionales face toujours à Didier Robert. Une élection, rappelons-nous, dont la réussite était définie par Paul Vergés comme une évidence, et dont seul le préoccupait, à l’entendre, le pourcentage qui consacrerait son triomphe. Une élection qu’il avait décidé, de surcroit, de transformer en référendum sur la MCUR, dont sa fille était la grande prétresse, et sur le tram-train qui devait amener à destination son fils. On connait la suite. Par contre, ce qui n’a pas vraiment marqué l’opinion, ce sont les résultats, pourtant lourds de sens, des dernières cantonales au Port où, pour garantir le triomphe de Pierre, il a été imposé à Jean-Yves Langenier de se retirer avec au final un second tour imposé et un nombre considérable de bulletins blancs.

Vinrent enfin les sénatoriales qui devaient consacrer le triomphe d’une stratégie forcément remarquable.

Et c’est cette stratégie que plus de 150 électeurs communistes, dans le secret de l’isoloir, ont décidé de jetter à bas, ne supportant plus ni les analyses de Paul Vergés, ni sa conduite de leur parti, et plus préoccupant encore, ni sa personne. Ce ne sont plus ses enfants seuls  qui sont l’objet de la détestation des élus communistes mais désormais lui, leur père, le fondateur de leur parti !   

Qui rapportera les vaines dénégations de Maurice Gironcel, de Gelita et d’Elie Hoarau quand leurs alliés du Centre leur faisaient part ces dernières semaines de l’hostilité des électeurs communistes à la décision de Paul Vergés de conduire la liste des sénatoriales?

Qui rapportera le choc de Paul Vergés et de ses proches quand on leur a communiqué les résultats de la première centaine à la préfecture dimanche?

Du jamais vu dans l’histoire du Parti communiste réunionnais. Une implosion en direct.

Qui a dit que la vieillesse était un naufrage?

 

 

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