"Il serait temps qu'il accepte ce qu'il a fait". Ce sont les mots que l'avocat général, Benoît Bernard, reprend d'une des victimes. "C'est tout ça l'enjeu. Qu'il puisse reconnaître l'impact de ses actes. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Cela sera-t-il possible au jour?"
La culpabilité de l'accusé n'était pas débattue lors de ce procès en appel devant la cour d'Assises. Coupable, il l'a été reconnu en première instance par la cour criminelle et là n'est plus la question. Condamné à 17 ans de réclusion criminelle, Lahadji Mouridi a vu le Parquet faire appel de cette décision, dont la peine aurait été trop légère.
L'avocat général reprend donc les dires de l'accusé qui crie au complot, à la fois des policiers mais aussi de la famille des premières petites filles violées depuis 2008. Il rappelle les versions incohérentes qui accusent des inconnus ou même les petites : c'est eux qui auraient mis certaines photos dans son disque dur, à son insu. Un disque dur trouvé dans sa voiture, à peine caché. "Auprès de lui à tout moment, ces 54.000 fichiers, c'est déjà signifiant", ajoute Benoît Bernard, avant de rappeler qu'il s'agit de 557 Go de fichier, soit "l'équivalent d'un ordinateur". Et pour les quelques faits qu'il reconnaît : la faute de l'alcool et des stupéfiants. Une addiction quotidienne qui l'aurait fait commettre ces actes sortis d'un film d'horreur mais dont il ne parle pas lors de l'enquête mais seulement devant la cour, et que personne de son entourage n'avait remarqué. Une série de mensonges que l'avocat général dénonce.
Après avoir énuméré les faits reprochés à l'accusé, il attaque la peine : 17 ans de réclusion criminelle sans peine de sureté (période pendant laquelle un condamné ne peut pas avoir d'aménagement de peine, comme des permissions de sorties, la libération conditionnelle, etc). Une problématique qui résonne dans la tête des victimes. "Que fera-t-il quand il sortira ?", se demandent-elles, toutes aussi fortes les unes que les autres, mais traumatisées. Car c'est grâce à une erreur commise au moment du dernier viol de 2016 à Terre-Sainte que le prédateur a pu être retrouvé. Si l'appartement et la victime avait été arrosés de javel, du sperme avait malgré tout été retrouvé au fond d'un lavabo. "Il a appris de son erreur. S'il y a une prochaine fois, commettra-t-il une erreur?" C'est une question parmi d'autres, dans le quotidien de ces femmes : "Le psychologue l'a bien dit. Il y aura un impact leur vie de femmes; de mère, sur leur vie sociale", ajoute le représentant de la société.
L'Avocat général requiert donc 20 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers, 10 ans de suivi socio-judiciaire, l'interdiction de porter une arme et l'interdiction d'entrer en contact avec les victimes.
Une plainte avait déjà été déposée en 2011 mais classée sans suite par le Parquet
L'avocat de la défense, Me Gabriel Odier, a eu la difficile tâche de montrer qu'il s'agissait non pas du procès d'un monstre mais de celui d'un homme. Sans nier la culpabilité de son client, il a malgré tout rappelé que le système judiciaire n'y était peut-être pas pour rien dans cette longue histoire. "Si la plainte d'une des victimes en 2011 n'avait pas été classée sans suite par le Parquet de Saint-Pierre, les choses auraient peut-être été différentes", affirme-t-il, avant de rappeler le courage et la détermination de la dernière victime de 2016, "qui ont permis que tout s'arrête". Cette même victime qui a affirmé lors du premier jour de ce procès en appel que "justice avait été faite".
Pour la robe noire, qui rappelle la fréquence des violences sexuelles intrafamiliales à La Réunion, "17 ans, ce n'est pas une peine particulièrement clémente". En effet, la motivation du Parquet dans cet appel a été l'oubli d'une peine de sureté "et non la durée de la peine", précise l'avocat. "Mais il faut que ce procès serve à quelque chose, sinon quelle aura été l'utilité de nous faire revivre tout ça", ironise-t-il.
Me Odier dessine enfin l'évolution psychologique de Lahadji Mouridi pour le jury. "En 2019, il avait nié le viol de 2016 par exemple. Mais une condamnation permet souvent une intégration de la réalité. Et vous l'avez entendu, il a affirmé que si la cour a dit que c'était un viol, c'était un viol". La honte, les efforts de formation et de soins en prison ainsi que l'assurance qu'il ne recommencera pas, suffisent selon lui à justifier une peine de 17 ans, et pas plus.
Lahadji Mouridi a été condamné à 17 ans de réclusion avec deux-tiers de période de sûreté et 5 ans de suivi socio-judiciaire. La période de sûreté vient alourdir la peine prononcée en première instance.
La culpabilité de l'accusé n'était pas débattue lors de ce procès en appel devant la cour d'Assises. Coupable, il l'a été reconnu en première instance par la cour criminelle et là n'est plus la question. Condamné à 17 ans de réclusion criminelle, Lahadji Mouridi a vu le Parquet faire appel de cette décision, dont la peine aurait été trop légère.
L'avocat général reprend donc les dires de l'accusé qui crie au complot, à la fois des policiers mais aussi de la famille des premières petites filles violées depuis 2008. Il rappelle les versions incohérentes qui accusent des inconnus ou même les petites : c'est eux qui auraient mis certaines photos dans son disque dur, à son insu. Un disque dur trouvé dans sa voiture, à peine caché. "Auprès de lui à tout moment, ces 54.000 fichiers, c'est déjà signifiant", ajoute Benoît Bernard, avant de rappeler qu'il s'agit de 557 Go de fichier, soit "l'équivalent d'un ordinateur". Et pour les quelques faits qu'il reconnaît : la faute de l'alcool et des stupéfiants. Une addiction quotidienne qui l'aurait fait commettre ces actes sortis d'un film d'horreur mais dont il ne parle pas lors de l'enquête mais seulement devant la cour, et que personne de son entourage n'avait remarqué. Une série de mensonges que l'avocat général dénonce.
Après avoir énuméré les faits reprochés à l'accusé, il attaque la peine : 17 ans de réclusion criminelle sans peine de sureté (période pendant laquelle un condamné ne peut pas avoir d'aménagement de peine, comme des permissions de sorties, la libération conditionnelle, etc). Une problématique qui résonne dans la tête des victimes. "Que fera-t-il quand il sortira ?", se demandent-elles, toutes aussi fortes les unes que les autres, mais traumatisées. Car c'est grâce à une erreur commise au moment du dernier viol de 2016 à Terre-Sainte que le prédateur a pu être retrouvé. Si l'appartement et la victime avait été arrosés de javel, du sperme avait malgré tout été retrouvé au fond d'un lavabo. "Il a appris de son erreur. S'il y a une prochaine fois, commettra-t-il une erreur?" C'est une question parmi d'autres, dans le quotidien de ces femmes : "Le psychologue l'a bien dit. Il y aura un impact leur vie de femmes; de mère, sur leur vie sociale", ajoute le représentant de la société.
L'Avocat général requiert donc 20 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers, 10 ans de suivi socio-judiciaire, l'interdiction de porter une arme et l'interdiction d'entrer en contact avec les victimes.
Une plainte avait déjà été déposée en 2011 mais classée sans suite par le Parquet
L'avocat de la défense, Me Gabriel Odier, a eu la difficile tâche de montrer qu'il s'agissait non pas du procès d'un monstre mais de celui d'un homme. Sans nier la culpabilité de son client, il a malgré tout rappelé que le système judiciaire n'y était peut-être pas pour rien dans cette longue histoire. "Si la plainte d'une des victimes en 2011 n'avait pas été classée sans suite par le Parquet de Saint-Pierre, les choses auraient peut-être été différentes", affirme-t-il, avant de rappeler le courage et la détermination de la dernière victime de 2016, "qui ont permis que tout s'arrête". Cette même victime qui a affirmé lors du premier jour de ce procès en appel que "justice avait été faite".
Pour la robe noire, qui rappelle la fréquence des violences sexuelles intrafamiliales à La Réunion, "17 ans, ce n'est pas une peine particulièrement clémente". En effet, la motivation du Parquet dans cet appel a été l'oubli d'une peine de sureté "et non la durée de la peine", précise l'avocat. "Mais il faut que ce procès serve à quelque chose, sinon quelle aura été l'utilité de nous faire revivre tout ça", ironise-t-il.
Me Odier dessine enfin l'évolution psychologique de Lahadji Mouridi pour le jury. "En 2019, il avait nié le viol de 2016 par exemple. Mais une condamnation permet souvent une intégration de la réalité. Et vous l'avez entendu, il a affirmé que si la cour a dit que c'était un viol, c'était un viol". La honte, les efforts de formation et de soins en prison ainsi que l'assurance qu'il ne recommencera pas, suffisent selon lui à justifier une peine de 17 ans, et pas plus.
Lahadji Mouridi a été condamné à 17 ans de réclusion avec deux-tiers de période de sûreté et 5 ans de suivi socio-judiciaire. La période de sûreté vient alourdir la peine prononcée en première instance.