Pour la première fois, un des dix membres de la Commission d’enquête sur les attentats du 11-Septembre 2001 a affirmé que des responsables gouvernementaux saoudiens avaient apporté un soutien aux terroristes qui ont organisé les attentats visant le World Trade Center.
John Lehman a fait cette déclaration au journaliste d’investigation Philip Shenon, qui rapporte ses propos dans le « Guardian » : « Il y a eu un nombre affolant d’initiatives, par des individus saoudiens, pour soutenir les terroristes, et parmi ces gens, certains travaillaient dans le gouvernement saoudien« .
Cette déclaration intervient en pleine polémique sur les « 28 pages« , un passage du rapport qui n’a pas été rendu public par la Commission : elles sont enfermées dans un coffre, et seuls des membres du Congrès peuvent les consulter, ce qui ne manque pas d’alimenter bien des théories sur les commanditaires des attentats.
Ces pages décrivent des liens entre les terroristes, saoudiens pour la plupart, et certains responsables du Royaume. La Maison-Blanche a indiqué qu’elle réfléchissait à la possibilité rendre public leur contenu.
Selon la version publique et finale du rapport, publiée en 2004, la Commission d’enquête n’a trouvé « aucune preuve indiquant que le gouvernement saoudien, en tant qu’institution, ou des responsables saoudiens de premier rang, en tant qu’individus, n’aient financé l’organisation« .
Dans l’interview donnée au « Guardian », John Lehman juge au contraire que le rapport a été trop complaisant vis-à-vis des Saoudiens. Un nombre important d’éléments permettaient de soupçonner l’implication d’officiels saoudiens, « notamment des employés du ministère des Affaires islamiques« . Par contre, il ne croit pas que la famille royale soit impliquée.