L’affaire Mila illustre la difficulté d’identifier et de punir les auteurs de violence numérique. L’adolescente qui avait publié une vidéo explicite développant ses idées sur l’islam a été victime de milliers de messages haineux depuis 2020.
Seuls treize prévenus ont été jugés et condamnés, mercredi 7 juillet dernier, par le tribunal correctionnel de Paris.
Les magistrats ont prononcé des peines de quatre à six mois de prison avec sursis contre onze d’entre eux ainsi que des peines d’amende d’environ 2500 euros.
Un autre prévenu a bénéficié d’un vice de procédure et un dernier a été relaxé faute de preuves.
Les treize individus poursuivis, âgés de 18 à 30 ans, sans antécédent judiciaire pour la plupart et de différentes confessions, étaient jugés pour cyberharcèlement et encouraient jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
« Le réseau social, c’est la rue. Quand vous croisez quelqu’un dans la rue, on s’interdirait d’insulter quelqu’un, de le menacer, de se moquer. Ce que vous ne faites pas dans la rue, ne le faites pas sur les réseaux sociaux », a fustigé le président du tribunal en annonçant le délibéré.
En janvier 2020, Mila, 16 ans, avait répondu à des injures sur les réseaux sociaux au sujet de son orientation sexuelle par le biais d’une vidéo critiquant l’islam mais « dans les strictes limites de la liberté d’expression », a relevé le représentant de la société en amont de ses réquisitions.
Cible d’un déferlement de haine numérique, Mila avait été obligée de vivre sous protection policière et de se déscolariser.
Le 14 novembre dernier, une autre vidéo qu’elle avait publiée avait connu les mêmes effets.