Jean-Luc T. a déjà été jugé en correctionnelle en avril 2021 mais, ni lui, ni le parquet, n’ont pu se satisfaire de la peine et de l’amende décrétées. Trop faible pour la partie accusatrice, trop grosse pour la partie poursuivie.
Ce sont donc les magistrats de la cour d’appel qui ont été sollicités pour se pencher à leur tour sur cette affaire de zamal. Le 31 mars, le véhicule de Jean-Luc T., 42 ans, dégageant une très forte odeur bien connue, était repéré par les gendarmes. Dans le coffre et à la place des sièges rabattus se trouvaient dissimulés sous une bâche 48 kg de branches de cannabis fraîchement coupées. En perquisition, les militaires avaient également mis la main sur 33 kg d’herbe séchée planqués dans une chambre.
Mais pour Jean-Luc, rien d’illégal puisqu’il s’apprêtait à aller tout jeter dans la ravine la plus proche. Le quadragénaire qui ne s’est pas démonté a expliqué qu’il avait acquis un terrain il y a cinq ans sur la commune de Saint-Paul sur lequel il comptait faire construire deux maisons. Mais le projet était tombé à l’eau et, incroyable, des plants de zamal, qui étaient là bien avant lui, avaient régulièrement poussé de sorte qu’il avait été contraint de les couper avant d’aller les jeter. « Mais pourquoi vous n’avez pas plutôt prévenu les forces de l’ordre », a innocemment questionné le président de l’audience. Pas de réponse de l’autre côté de la barre.
Une balance de précision pour « faire des crêpes »
A son domicile, les enquêteurs avaient également retrouvé chez l’homme, inconnu de leurs services, trois téléphones portables, un cahier mentionnant des numéros de téléphone à Maurice ainsi que des transactions notées en roupies. De quoi faire largement penser à un trafic, surtout si on y rajoute une balance de précision et plusieurs cartes bancaires. « Les numéros de téléphone de l’île soeur correspondent à des pensions de famille et des hôtels où mon client organise ses vacances« , a lancé son avocate. Quant à la balance: « c’était pour faire les crêpes pendant le confinement » s’est écrié le prévenu.
L’avocate de la défense a également fait valoir le fait que les services des douanes avaient omis de mentionner sur leur PV les quantités récupérées, ces dernières ayant seulement été mentionnées plus tard par un officier de police judiciaire: « on a aucune certitude sur ce qui a été réellement trouvé, a plaidé la robe noire. Ce zamal n’est pas importé mais d’origine connue, la demande des douanes est irrecevable », a-t-elle conclu.
Un avis très peu partagé par la représentante des douanes qui a requis une amende douanière de 100.000 euros et par le parquet général qui a demandé 3 ans d’emprisonnement.
La cour a mis sa décision en délibéré qui sera rendu le 23 septembre prochain.
7 avril 2021 : [Des branches de zamal dans le coffre et une balance de précision « pour les crêpes », évidemment]urlblank:https://www.zinfos974.com/Des-branches-de-zamal-dans-le-coffre-et-une-balance-de-precision-pour-les-crepes–evidemment_a167942.html?preview=1