« 10 ans aujourd’hui… » A voir son statut sur Facebook, la nostalgie a gagné Nassimah Dindar hier, mardi 1er avril. Voilà 10 années qu’elle est à la tête du Conseil Général. « 10 ans. Ca fait 10 ans jour pour jour que je suis Présidente du Conseil général ! Que de chemin parcouru et de travail réalisé quand je regarde dans le rétroviseur ! », analyse-t-elle.
Nassimah Dindar estime que, malgré quelques « ratés« , son bilan est plutôt positif: « Des erreurs, des ratés, des choses qu’avec le recul j’aurais mieux faites ou faites différemment, mais aussi, je crois, de très belles réussites comme le chèque santé, le chèque marmaille, l’aide aux crèches, les bourses aux étudiants, la mobilité…« , commente-t-elle.
Née le 20 janvier 1960 à Saint-Louis, Nassimah Dindar obtient une licence de lettres modernes à l’université de la Réunion avant de devenir professeur de lettres entre 1989 et 2004. Sa carrière politique débute en 1998 avec un mandat de conseillère régionale.
Puis, en 2001, Nassimah Dindar devient conseillère générale en se faisant élire sur le premier canton de Saint-Denis, et vice-présidente déléguée à l’Education, la Mobilité et l’Action Sociale. Elle représente le renouveau de la classe politique locale, une femme de surcroît, sur qui certains décident de miser.
En 2004, Nassimah Dindar est élue à la tête du Conseil général, en succession à Jean-Luc Poudroux. Elle devient la première femme élue présidente du Conseil général de La Réunion, et la première femme musulmane élue présidente d’un département en France. La même année, elle devient également membre du bureau de l’Assemblée des départements de France en qualité de vice-présidente.
La majorité composite de Nassimah Dindar
Au mois de mars 2008, à la surprise générale, Nassimah Dindar réussit le tour de force d’être réélue présidente du Département. Mais à quel prix? Les tractations sont telles qu’elle se retrouve avec une majorité composite, représentée aussi bien de conseillers généraux de l’UMP, du MoDem, de l’Alliance (Le PCR) et du PS. A cette époque, René-Paul Victoria n’était pas franchement son grand ami… Il organise l’opposition, avec Didier Robert et 20 autres élus de droite. Ces frondes et désaccords ne l’empêcheront pas, en 2011, d’être de nouveau réélue présidente du Conseil général.
Les années suivantes vont être marquées par quelques événements sociaux qui vont venir fragiliser son image, à l’instar de la liquidation de l’Arast (Association Régionale d’Accompagnement Territorialisé) mais aussi celui de l’ADI (Agence Départementale d’Insertion) ou encore, plus récemment, par les affaires judiciaires du foyer de l’enfance de Terre Rouge et Panshbaya.
Nassimah Dindar tient aujourd’hui à saluer « élus comme administratifs, qui ont travaillé et qui travaillent encore à mes côtés, pour essayer d’améliorer le quotidien des Réunionnais et contribuer à la création de La Réunion de demain !« , ajoute-t-elle.
Avec les élections départementales de 2015, le Conseil général s’apprête à connaître un virage historique. Nassimah Dindar aussi. Les 50 conseillers généraux (25 hommes et 25 femmes) deviendront des conseillers départementaux, élus pour six ans.
Cette refonte du système a, entre autres, pour objectif d’apporter plus de stabilité à cette institution qui est fréquemment, ici comme ailleurs, le terrain de jeux d’alliances politiques. La présidence et sa majorité devraient ainsi retrouver un cadre plus clair, réinstaurant en son sein une carte politique plus classique avec une droite, une gauche et un centre.