Ritchie est une figure reconnue dans son quartier de Grande Fontaine, à Saint-Paul. Il est un "grand-frère", participant à la vie de quartier, créant du lien social, notamment en organisant la fête des voisins, la fête de la musique, la fèt' kaf... L'homme de 34 ans est père d'un enfant de 4 ans, apprécié de tous et travailleur. A la recherche d'un emploi, il a, ces derniers mois, en compagnie de cinq camarades, travaillé à créer lui-même son emploi, non sans mal. Il souhaitait, avant que la perte d'un oeil ne remette en cause ses projets, créer une activité d'emploi vert dans son quartier.
Désormais, le travail dans les espaces verts lui sera dangereux, il ne peut risquer une blessure à l'oeil droit. C'est un homme blessé, mais combatif, à la résilience impressionnante que nous avons rencontré. Il nous a relaté les faits de ce funeste lundi 19 novembre dernier, au tout début du mouvement social des Gilets Jaunes auquel il participait, en vue de plus de justice sociale pour son île et ses habitants.
Lundi 19 novembre, Ritchie s'est rendu dès le matin auprès des Gilets Jaunes, à Grande Fontaine. La veille au soir, des échauffourées avaient éclaté entre des jeunes du quartier et les forces de l'ordre. Pour éviter que de tels débordements ne se reproduisent, Ritchie s'est donc rendu sur place pour tenter de calmer la population, jouant le rôle de médiateur, palliant ainsi l'absence sur le terrain de la mairie de Saint-Paul selon lui.
Vers 16h30, revenant sur les lieux après être rentré chez lui déjeuner et se reposer un peu, Ritchie constate que les choses ont dégénéré, un groupe de jeunes ayant investi la quatre voies. Avec des Gilets Jaunes, il tente de les ramener à la raison et de leur faire quitter la quatre voies pour réintégrer le quartier, afin d'éviter que les forces de l'ordre ne fassent usage de la force contre eux. Vers 17h, alors qu'il se trouve entre Grande Fontaine et le pont de la quatre voies, dans un groupe de Gilets Jaunes comprenant femmes et enfants, Ritchie entend une première détonation, en provenance de la quatre voies.
Les médecins ne peuvent éviter l'énucléation
Une seconde détonation résonne tout autour de lui, pour cause : il a reçu le projectile dans le visage. Une vive douleur le saisit, le regard que lui porte un ami est éloquent : Ritchie est touché à l'oeil. Immédiatement, son ami l'amène à l'hôpital Gabriel Martin, où un premier diagnostic tombe très vite: il risque de perdre son oeil. Ritchie est transféré à Bellepierre, où il est opéré, le chirurgien ne peut éviter l'énucléation.
Le mercredi 21, Ritchie peut quitter l'hôpital, sous la condition de recevoir des soins infirmiers matin et soir durant un mois. Le vendredi 23 novembre, malgré la douleur et accompagné de sa femme, il tente de porter plainte à la gendarmerie de l'Etang Saint-Paul, mais trouve porte close, les gendarmes ayant fort à faire avec les manifestations et blocages partout sur l'île. Lorsqu'il tente de nouveau sa chance la semaine suivante, Ritchie est reçu par un officier, qui lui explique qu'il ne peut enregistrer sa plainte et qu'il va transmettre son numéro de téléphone ainsi que copie de sa carte d'identité à la section de recherches de la caserne Vérines.
C'est un colonel de gendarmerie qui a finalement auditionné Ritchie A., le 5 décembre. Sur le récépissé de dépôt de plainte, l'objet de la plainte est laconique: "blessure à l'oeil gauche à l'occasion des événements survenus le 19 novembre 2018 sur la commune de Saint-Paul". Ritchie est désormais représenté par Maître Rémi Boniface, qui a défendu l'emblématique Théo Hilarion, qui avait subi la même blessure dans des circonstances similaires, au Port, en 1994.
Richie A. réclame justice, il souhaite que les circonstances de la perte de son oeil gauche soient reconnues par l'Etat. S'il n'évoque pas une bavure, il estime que les forces de l'ordre doivent reconnaître leur "erreur". La plainte de Ritchie est désormais dans les mains du procureur de la République, qui décidera des suites à donner à cette tragique histoire.
Désormais, le travail dans les espaces verts lui sera dangereux, il ne peut risquer une blessure à l'oeil droit. C'est un homme blessé, mais combatif, à la résilience impressionnante que nous avons rencontré. Il nous a relaté les faits de ce funeste lundi 19 novembre dernier, au tout début du mouvement social des Gilets Jaunes auquel il participait, en vue de plus de justice sociale pour son île et ses habitants.
Lundi 19 novembre, Ritchie s'est rendu dès le matin auprès des Gilets Jaunes, à Grande Fontaine. La veille au soir, des échauffourées avaient éclaté entre des jeunes du quartier et les forces de l'ordre. Pour éviter que de tels débordements ne se reproduisent, Ritchie s'est donc rendu sur place pour tenter de calmer la population, jouant le rôle de médiateur, palliant ainsi l'absence sur le terrain de la mairie de Saint-Paul selon lui.
Vers 16h30, revenant sur les lieux après être rentré chez lui déjeuner et se reposer un peu, Ritchie constate que les choses ont dégénéré, un groupe de jeunes ayant investi la quatre voies. Avec des Gilets Jaunes, il tente de les ramener à la raison et de leur faire quitter la quatre voies pour réintégrer le quartier, afin d'éviter que les forces de l'ordre ne fassent usage de la force contre eux. Vers 17h, alors qu'il se trouve entre Grande Fontaine et le pont de la quatre voies, dans un groupe de Gilets Jaunes comprenant femmes et enfants, Ritchie entend une première détonation, en provenance de la quatre voies.
Les médecins ne peuvent éviter l'énucléation
Une seconde détonation résonne tout autour de lui, pour cause : il a reçu le projectile dans le visage. Une vive douleur le saisit, le regard que lui porte un ami est éloquent : Ritchie est touché à l'oeil. Immédiatement, son ami l'amène à l'hôpital Gabriel Martin, où un premier diagnostic tombe très vite: il risque de perdre son oeil. Ritchie est transféré à Bellepierre, où il est opéré, le chirurgien ne peut éviter l'énucléation.
Le mercredi 21, Ritchie peut quitter l'hôpital, sous la condition de recevoir des soins infirmiers matin et soir durant un mois. Le vendredi 23 novembre, malgré la douleur et accompagné de sa femme, il tente de porter plainte à la gendarmerie de l'Etang Saint-Paul, mais trouve porte close, les gendarmes ayant fort à faire avec les manifestations et blocages partout sur l'île. Lorsqu'il tente de nouveau sa chance la semaine suivante, Ritchie est reçu par un officier, qui lui explique qu'il ne peut enregistrer sa plainte et qu'il va transmettre son numéro de téléphone ainsi que copie de sa carte d'identité à la section de recherches de la caserne Vérines.
C'est un colonel de gendarmerie qui a finalement auditionné Ritchie A., le 5 décembre. Sur le récépissé de dépôt de plainte, l'objet de la plainte est laconique: "blessure à l'oeil gauche à l'occasion des événements survenus le 19 novembre 2018 sur la commune de Saint-Paul". Ritchie est désormais représenté par Maître Rémi Boniface, qui a défendu l'emblématique Théo Hilarion, qui avait subi la même blessure dans des circonstances similaires, au Port, en 1994.
Richie A. réclame justice, il souhaite que les circonstances de la perte de son oeil gauche soient reconnues par l'Etat. S'il n'évoque pas une bavure, il estime que les forces de l'ordre doivent reconnaître leur "erreur". La plainte de Ritchie est désormais dans les mains du procureur de la République, qui décidera des suites à donner à cette tragique histoire.