Dans deux mois à peine, le mouvement des gilets jaunes fêtera son premier anniversaire. Le pouvoir d'achat et la vie chère étaient alors au coeur des revendications à La Réunion, avec des prix dans l'alimentation 37% plus élevés qu'en métropole selon l'INSEE. Les situations de monopole de certaines entreprises ainsi que le manque de transparence étaient alors pointés du doigt.
Près d'un an plus tard, ces craintes se sont renforcées avec l'annonce en juillet dernier du rachat du groupe Vindemia (Score et Jumbo) par le groupe antillais Bernard Hayot (GBH) , déjà opérateur des enseignes Carrefour, Mr Bricolage, Renault et Danone. Au lendemain de cette annonce, l'ensemble des députés et sénateurs réunionnais, ainsi que les présidents de région et du département ont co-signé un courrier adressé au Président de la République, l'appelant à intervenir pour lutter contre les situations de position dominante et de monopole.
Aujourd'hui, les acteurs locaux de la grande distribution n'hésitent pas à leur tour à monter au créneau face à la menace que pourrait représenter ce rachat. Dans une conférence de presse donnée ce lundi après-midi, Pascal Thiaw-Kine, représentant du mouvement E. Leclerc, François Caillé, représentant de l'enseigne Leader-Price, et Guillaume Kin-Siong et Johnny Law-Yen, représentants des Commerçants indépendants, Super U, expliquent vouloir proposer "une alternative réunionnaise" au rachat de Vindemia. Pascal Thiaw-Kine appelle à construire "une nouvelle distribution à La Réunion":
Près d'un an plus tard, ces craintes se sont renforcées avec l'annonce en juillet dernier du rachat du groupe Vindemia (Score et Jumbo) par le groupe antillais Bernard Hayot (GBH) , déjà opérateur des enseignes Carrefour, Mr Bricolage, Renault et Danone. Au lendemain de cette annonce, l'ensemble des députés et sénateurs réunionnais, ainsi que les présidents de région et du département ont co-signé un courrier adressé au Président de la République, l'appelant à intervenir pour lutter contre les situations de position dominante et de monopole.
Aujourd'hui, les acteurs locaux de la grande distribution n'hésitent pas à leur tour à monter au créneau face à la menace que pourrait représenter ce rachat. Dans une conférence de presse donnée ce lundi après-midi, Pascal Thiaw-Kine, représentant du mouvement E. Leclerc, François Caillé, représentant de l'enseigne Leader-Price, et Guillaume Kin-Siong et Johnny Law-Yen, représentants des Commerçants indépendants, Super U, expliquent vouloir proposer "une alternative réunionnaise" au rachat de Vindemia. Pascal Thiaw-Kine appelle à construire "une nouvelle distribution à La Réunion":
La proposition s'articule autour de quatre thématiques : "La réduction de l'écart de prix entre Réunion et la métropole, le développement d'une offre responsable de produits et de services, le développement de l'emploi local, et le développement des activités et productions locales", détaillent les acteurs locaux.
Ils déclinent leurs principes : "Cette recomposition du secteur local doit être faite par des acteurs locaux", annoncent-ils pour commencer, avant de préciser : "sans exclusivité : nous ne voulons pas vampiriser le secteur". François Caillé invite d'ailleurs les opérateurs qui pourraient être intéressés par cette opération à les rejoindre.
Une recomposition qui ne doit "pas se faire dans la conquête mais dans la reconstruction", ajoutent-ils, assurant avoir "entendu le message de la population durant les gilets jaunes". Et qui doit "permettre aux Réunionnais d'être acteurs de la consommation" pour que ces derniers "ne subissent plus les prix".
Ils déclinent leurs principes : "Cette recomposition du secteur local doit être faite par des acteurs locaux", annoncent-ils pour commencer, avant de préciser : "sans exclusivité : nous ne voulons pas vampiriser le secteur". François Caillé invite d'ailleurs les opérateurs qui pourraient être intéressés par cette opération à les rejoindre.
Une recomposition qui ne doit "pas se faire dans la conquête mais dans la reconstruction", ajoutent-ils, assurant avoir "entendu le message de la population durant les gilets jaunes". Et qui doit "permettre aux Réunionnais d'être acteurs de la consommation" pour que ces derniers "ne subissent plus les prix".
François Caillé, estime que la survie des autres groupes de grande distribution de l'île est "menacée" par la position dominante de GBH. "On se bat effectivement pour la survie de nos entreprises et également pour le respect des équilibres", assure l'ancien président du Medef Réunion.
Les trois opérateurs comptent sur l'autorité de la concurrence pour stopper le rachat par le groupe Hayot, et ainsi pouvoir proposer leur alternative.
S'ils redoutent une main mise du groupe GBH sur le territoire, ils assurent d'autre part que leur proposition est bien garante d'une concurrence plus saine : " Il vaut mieux pour l'équilibre de l'économie réunionnaise qu'il y ait quatre ou cinq opérateurs, de tailles à peu près équivalentes, que deux acteurs extrêmement puissants, comme ce serait le cas si GBH rachetait Vindemia, pendant que les plus petits ramassent les miettes ..." explique François Caillé.
Les trois opérateurs comptent sur l'autorité de la concurrence pour stopper le rachat par le groupe Hayot, et ainsi pouvoir proposer leur alternative.
S'ils redoutent une main mise du groupe GBH sur le territoire, ils assurent d'autre part que leur proposition est bien garante d'une concurrence plus saine : " Il vaut mieux pour l'équilibre de l'économie réunionnaise qu'il y ait quatre ou cinq opérateurs, de tailles à peu près équivalentes, que deux acteurs extrêmement puissants, comme ce serait le cas si GBH rachetait Vindemia, pendant que les plus petits ramassent les miettes ..." explique François Caillé.
Pour assurer cet équilibre entre les trois acteurs, Pascal Thiaw-Kine dont l'enseigne Leclerc a la plus importante part de marché, se dit notamment prêt à acquérir moins d'actifs que le groupe Caillé ou Système U "pour équilibrer la taille entre les acteurs".
À travers cette proposition, les acteurs locaux n'hésitent pas à garantir une baisse durable des prix dans la grande distribution grâce à une concurrence plus saine; la consolidation des emplois au sein des enseignes existante et de celles rachetées; un meilleur équilibre dans les négociations avec les fournisseurs; ainsi que le maintien de la valeur ajoutée sur le territoire de La Réunion sous la forme d'une économie circulaire.
Mais pourquoi avoir attendu jusqu'à maintenant pour s'engager vers une économie plus vertueuse ? : " De temps en temps, il faut une vraie bonne menace pour reveiller un peu tout le monde" reconnait François Caillé, "Quand on est dos au mur on devient plus intelligents ! "
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