Faut-il légaliser le cannabis ? Ou puisqu’on est à La Réunion : Faut-il légaliser le zamal ? A l’heure où une sérieuse menace semble planer sur la filière canne, le zamal peut-il constituer une alternative bien plus rentable ?
Le sujet revient régulièrement à la Une de l’actualité. Pourquoi je vous en parle ce matin à nouveau ? C’est parce qu’un organisme composé d’économistes renommés, dépendant du Premier ministre, le Conseil d’analyse économique, vient de publier une étude plaidant pour une légalisation encadrée.
Son objectif avoué ? « Reprendre le contrôle de ce marché » aux dealers et faire en sorte que ça profite à l’économie de la France.
Il faut tout d’abord faire un constat. Alors que les pays sont de plus en plus nombreux dans le monde à légaliser le cannabis, la France est très en retrait sur le sujet. C’est tout juste si on commence à envisager une légalisation du cannabis thérapeutique, pour soulager les douleurs de certaines maladies. Et avec une liste de ces maladies très restrictive.
Pourtant, alors même que nous avons la législation la plus répressive, notre politique est un immense échec. 3,9 millions de Français consomment du cannabis dont 1,2 millions de consommateurs réguliers et 10% qui se trouvent au stade de la dépendance. Cette consommation est essentiellement le fait de jeunes : 30% de consommateurs réguliers chez les jeunes adultes et plus particulièrement chez les garçons où ils représentent environ 80%.
D’où la proposition de ces économistes : mettre en place une filière complète de production et de vente de cannabis. L’état créerait une sorte de régie sur le modèle de la SEITA à l’époque pour le tabac, pour ceux qui ont connu ça, qui fournirait les planteurs en graines et fournirait les distributeurs agréés, sur le modèle des vendeurs de cigarettes. Et en veillant au passage à ne pas en fournir aux mineurs.
Vous imaginez les champs de cannes remplacés par des champs de zamal ?
Selon ces économistes, le cannabis serait vendu au prix de 9 euros le gramme, TVA à 20% incluse, soit 9.000 euros le kilo ! On sent qu’on a effectivement affaire à des économistes ! Bénéfice escompté : 2 milliards d’euros et la création de 27.500 à 57.000 emplois, avec au passage une disparition des filières de vente clandestines. Et donc la disparition d’un pan entier de délinquance.
Je ne vois que deux faiblesses dans cette proposition : D’abord, il faudra prévoir des gardiens armés à proximité des champs pour éviter qu’ils ne se fassent dépouiller au moment de la floraison.
Mais surtout, je ne suis pas certain que ça fasse disparaitre les filières clandestines, comme l’affirment les auteurs du rapport. Si la teneur en THC, la principale substance à effets psychotropes contenue dans le cannabis, venait à être limitée dans ce « cannabis légal », les consommateurs risquent de continuer à s’approvisionner auprès de dealers qui leur garantiraient des effets plus forts. Et pareil pour les mineurs qui, s’ils se voyaient refuser l’achat dans les officines spécialisées, risqueraient de continuer à se fournir ailleurs.
Au final, tout ça n’aura pas servi à grand-chose
A noter que le sujet semble être à la mode : Dans un autre document, une tribune publiée mercredi dans l’Obs, plus de 70 personnalités, dont les ex-têtes de liste aux européennes Yannick Jadot et Raphaël Glucksmann, appellent les pouvoirs publics ”à agir vite” pour légaliser le cannabis au nom du “pragmatisme”, aussi bien le thérapeutique que le récréatif.
En attendant, la position du gouvernement semble inchangée : Interrogée à l’issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement a répété qu’une telle légalisation n’était pas à l’ordre du jour.
Le sujet revient régulièrement à la Une de l’actualité. Pourquoi je vous en parle ce matin à nouveau ? C’est parce qu’un organisme composé d’économistes renommés, dépendant du Premier ministre, le Conseil d’analyse économique, vient de publier une étude plaidant pour une légalisation encadrée.
Son objectif avoué ? « Reprendre le contrôle de ce marché » aux dealers et faire en sorte que ça profite à l’économie de la France.
Il faut tout d’abord faire un constat. Alors que les pays sont de plus en plus nombreux dans le monde à légaliser le cannabis, la France est très en retrait sur le sujet. C’est tout juste si on commence à envisager une légalisation du cannabis thérapeutique, pour soulager les douleurs de certaines maladies. Et avec une liste de ces maladies très restrictive.
Pourtant, alors même que nous avons la législation la plus répressive, notre politique est un immense échec. 3,9 millions de Français consomment du cannabis dont 1,2 millions de consommateurs réguliers et 10% qui se trouvent au stade de la dépendance. Cette consommation est essentiellement le fait de jeunes : 30% de consommateurs réguliers chez les jeunes adultes et plus particulièrement chez les garçons où ils représentent environ 80%.
D’où la proposition de ces économistes : mettre en place une filière complète de production et de vente de cannabis. L’état créerait une sorte de régie sur le modèle de la SEITA à l’époque pour le tabac, pour ceux qui ont connu ça, qui fournirait les planteurs en graines et fournirait les distributeurs agréés, sur le modèle des vendeurs de cigarettes. Et en veillant au passage à ne pas en fournir aux mineurs.
Vous imaginez les champs de cannes remplacés par des champs de zamal ?
Selon ces économistes, le cannabis serait vendu au prix de 9 euros le gramme, TVA à 20% incluse, soit 9.000 euros le kilo ! On sent qu’on a effectivement affaire à des économistes ! Bénéfice escompté : 2 milliards d’euros et la création de 27.500 à 57.000 emplois, avec au passage une disparition des filières de vente clandestines. Et donc la disparition d’un pan entier de délinquance.
Je ne vois que deux faiblesses dans cette proposition : D’abord, il faudra prévoir des gardiens armés à proximité des champs pour éviter qu’ils ne se fassent dépouiller au moment de la floraison.
Mais surtout, je ne suis pas certain que ça fasse disparaitre les filières clandestines, comme l’affirment les auteurs du rapport. Si la teneur en THC, la principale substance à effets psychotropes contenue dans le cannabis, venait à être limitée dans ce « cannabis légal », les consommateurs risquent de continuer à s’approvisionner auprès de dealers qui leur garantiraient des effets plus forts. Et pareil pour les mineurs qui, s’ils se voyaient refuser l’achat dans les officines spécialisées, risqueraient de continuer à se fournir ailleurs.
Au final, tout ça n’aura pas servi à grand-chose
A noter que le sujet semble être à la mode : Dans un autre document, une tribune publiée mercredi dans l’Obs, plus de 70 personnalités, dont les ex-têtes de liste aux européennes Yannick Jadot et Raphaël Glucksmann, appellent les pouvoirs publics ”à agir vite” pour légaliser le cannabis au nom du “pragmatisme”, aussi bien le thérapeutique que le récréatif.
En attendant, la position du gouvernement semble inchangée : Interrogée à l’issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement a répété qu’une telle légalisation n’était pas à l’ordre du jour.