Le 11 avril dernier, le Délégué interministériel à la concurrence dans les outre-mer a été auditionné par la Délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale.
Il y a dit des choses très intéressantes et au vu de ses prises de position, très franches et dénuées de langue de bois, il semble vraiment prendre ses fonctions très au sérieux.
Suffisamment en tout cas pour inquiéter fortement les milieux patronaux qui ont d’ores et déjà prévu d’organiser la riposte. Gageons que le lobbying va être intense dans les semaines à venir, pour tenter de faire pression sur le gouvernement pour l’empêcher d’agir.
Que propose le Délégué ? Rien de vraiment révolutionnaire pourtant. La structuration des filières qui selon lui se seraient éloignées de l’intérêt du consommateur, une remise en question de l’octroi de mer, le fait d’inciter les entreprises en faute à s’auto-dénoncer et à dénoncer leurs concurrents également fautifs en échange d’une absence de sanctions, la fin effective des exclusivités, ce qui devrait déjà normalement être le cas puisqu’une loi existe en ce sens, des sanctions plus fortes pour les marges arrières qui ne sont pas répercutées sur les prix, l’étude approfondie des coûts du fret et notamment du fret maritime, etc.
Toute cette partie-là sera essentiellement technique et va se traiter sur dossiers.
Là où ça devient intéressant, et où ça nous concerne plus directement, c’est quand dans ses préconisations il souhaite des groupements de consommateurs et des groupements de commerçants, un Bouclier Qualité Prix plus ciblé par un Comité de citoyens, ou encore le développement des régulateurs et des comparateurs de prix.
Arrêtons-nous un instant à ce niveau.
Dans toute société capitaliste, les associations de consommateurs représentent un contre-pouvoir susceptible de rétablir, en partie, le déséquilibre qui existe de fait en faveur de l’industriel ou du commerçant.
Or, à La Réunion, ce rouage essentiel est absent ou quasi-absent.
La principale association, celle qui est la plus reconnue par les autorités, est incarnée par Madame Aude. Mais son action aujourd’hui se circonscrit pour l’essentiel à une émission sur une radio où le conseil le plus pertinent qui est donné au consommateur est d’« envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception ». Et difficile de côtoyer les patrons tous les jours dans les cocktails et le lendemain de les attaquer pour défendre les consommateurs. A un moment, il faut choisir son camp.
De fait donc, le consommateur en contentieux avec un commerçant se retrouve seul, sans personne pour l’assister.
D’où l’appel que je lance en ce lundi matin. Si vous avez une grande gueule, que vous avez quelques connaissances en Droit, et surtout que vous avez envie d’aider vos concitoyens et de participer au développement de votre ile, montez une association de consommateur.
Et dans la foulée, créez également des groupements de consommateurs pour passer des commandes en gros, de façon à obtenir de meilleurs prix.
Vous risquez d’attendre un peu entre la commande et la livraison ? Mais n’est-ce pas ce qui existe déjà ? Combien de fois voulez-vous commander une baignoire ou des carreaux et qu’on vous dit qu’il n’y en a pas en stock et qu’il faut les commander ? Au prix fort, bien sûr !
Plutôt que de barrer la route sur les ronds-points, voilà deux moyens efficaces pour réellement faire baisser les prix à La Réunion.
Il y a dit des choses très intéressantes et au vu de ses prises de position, très franches et dénuées de langue de bois, il semble vraiment prendre ses fonctions très au sérieux.
Suffisamment en tout cas pour inquiéter fortement les milieux patronaux qui ont d’ores et déjà prévu d’organiser la riposte. Gageons que le lobbying va être intense dans les semaines à venir, pour tenter de faire pression sur le gouvernement pour l’empêcher d’agir.
Que propose le Délégué ? Rien de vraiment révolutionnaire pourtant. La structuration des filières qui selon lui se seraient éloignées de l’intérêt du consommateur, une remise en question de l’octroi de mer, le fait d’inciter les entreprises en faute à s’auto-dénoncer et à dénoncer leurs concurrents également fautifs en échange d’une absence de sanctions, la fin effective des exclusivités, ce qui devrait déjà normalement être le cas puisqu’une loi existe en ce sens, des sanctions plus fortes pour les marges arrières qui ne sont pas répercutées sur les prix, l’étude approfondie des coûts du fret et notamment du fret maritime, etc.
Toute cette partie-là sera essentiellement technique et va se traiter sur dossiers.
Là où ça devient intéressant, et où ça nous concerne plus directement, c’est quand dans ses préconisations il souhaite des groupements de consommateurs et des groupements de commerçants, un Bouclier Qualité Prix plus ciblé par un Comité de citoyens, ou encore le développement des régulateurs et des comparateurs de prix.
Arrêtons-nous un instant à ce niveau.
Dans toute société capitaliste, les associations de consommateurs représentent un contre-pouvoir susceptible de rétablir, en partie, le déséquilibre qui existe de fait en faveur de l’industriel ou du commerçant.
Or, à La Réunion, ce rouage essentiel est absent ou quasi-absent.
La principale association, celle qui est la plus reconnue par les autorités, est incarnée par Madame Aude. Mais son action aujourd’hui se circonscrit pour l’essentiel à une émission sur une radio où le conseil le plus pertinent qui est donné au consommateur est d’« envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception ». Et difficile de côtoyer les patrons tous les jours dans les cocktails et le lendemain de les attaquer pour défendre les consommateurs. A un moment, il faut choisir son camp.
De fait donc, le consommateur en contentieux avec un commerçant se retrouve seul, sans personne pour l’assister.
D’où l’appel que je lance en ce lundi matin. Si vous avez une grande gueule, que vous avez quelques connaissances en Droit, et surtout que vous avez envie d’aider vos concitoyens et de participer au développement de votre ile, montez une association de consommateur.
Et dans la foulée, créez également des groupements de consommateurs pour passer des commandes en gros, de façon à obtenir de meilleurs prix.
Vous risquez d’attendre un peu entre la commande et la livraison ? Mais n’est-ce pas ce qui existe déjà ? Combien de fois voulez-vous commander une baignoire ou des carreaux et qu’on vous dit qu’il n’y en a pas en stock et qu’il faut les commander ? Au prix fort, bien sûr !
Plutôt que de barrer la route sur les ronds-points, voilà deux moyens efficaces pour réellement faire baisser les prix à La Réunion.