Marine Le Pen arrive cet après-midi dans l’ile, en provenance de Mayotte. Elle vient faire campagne en vue des élections européennes.
Il est vrai qu’elle avait réalisé un bon score à la présidentielle, il y a deux ans. Elle était arrivée en seconde position, avec plus de 23% des suffrages, à un point de Jean-Luc Mélenchon qui était arrivé en tête, mais assez nettement devant Emmanuel Macron qui n’avait recueilli que 19% des voix.
Avec la nette perte de popularité de Jean-Luc Mélenchon en métropole, elle espère sans doute virer en tête à La Réunion.
Quelle revanche ce serait, elle dont le père était personna non grata à la Réunion et dont chaque venue était l’occasion de manifestations hostiles.
Les temps ont bien changé. Marine Le Pen a réussi à dédiaboliser le Rassemblement national, à le rendre presque fréquentable. Les cris et pancartes incitant à rejeter son père à la mer sont maintenant remplacés par des demandes de selfies et des colliers de fleurs.
Certains maires vont même jusqu’à la recevoir dans leurs mairies, à l’instar d’un André Thien-Ah-Koon qui est un habitué, ou d’un Joseph Sinimalé, qui se dédouane en affirmant être prêt à recevoir tout candidat qui le souhaiterait. Comme ça, il ne prend pas de risques…
Même Frédéric Vienne, le nouveau président de la Chambre d’agriculture, va l’accompagner sur le terrain.
Pourtant, le discours de fond de la patronne du Rassemblement national n’a guère changé. A Mayotte, l’essentiel de son discours a porté sur l’immigration clandestine. C’est vrai que c’est un problème important là-bas, mais c’est loin d’être le seul.
Elle a aussi déclaré que Mayotte ne bénéficierait pas suffisamment des fonds européens.
Un discours qu’elle aura du mal à tenir à La Réunion, tant notre ile fait partie des régions européennes les plus gâtées en la matière. Aucun de nos grands chantiers n’aurait pu voir le jour sans la manne de l’Europe. Et je ne parle pas là que de la Nouvelle Route du Littoral. On ne le sait pas assez, mais l’Europe intervient dans de multiples projets : la construction de routes, de ponts, de fermes photovoltaïques, la gestion des déchets, l’agrandissement du port Est, des aéroports de Gillot et de Pierrefonds, etc…
Il faudra donc que Marine Le Pen, si elle veut être crédible, trouve autre chose que les critiques récurrentes contre l’Europe et le sempiternel sujet de l’immigration. D’autant qu’à force de trop en jouer, elle risque de se retrouver en porte-à-faux. Car à La Réunion, ce dont ses militants se plaignent, c’est justement l’immigration en provenance de Mayotte et des Comores. Si tant est qu’on peut parler d’immigration pour Mayotte, s’agissant d’un département français.
Difficile de caresser les Mahorais dans le sens du poil à Mayotte, et de les montrer du doigt à La Réunion.
Comme quoi, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire il y a quelques jours, on est toujours l’étranger de quelqu’un…
Il est vrai qu’elle avait réalisé un bon score à la présidentielle, il y a deux ans. Elle était arrivée en seconde position, avec plus de 23% des suffrages, à un point de Jean-Luc Mélenchon qui était arrivé en tête, mais assez nettement devant Emmanuel Macron qui n’avait recueilli que 19% des voix.
Avec la nette perte de popularité de Jean-Luc Mélenchon en métropole, elle espère sans doute virer en tête à La Réunion.
Quelle revanche ce serait, elle dont le père était personna non grata à la Réunion et dont chaque venue était l’occasion de manifestations hostiles.
Les temps ont bien changé. Marine Le Pen a réussi à dédiaboliser le Rassemblement national, à le rendre presque fréquentable. Les cris et pancartes incitant à rejeter son père à la mer sont maintenant remplacés par des demandes de selfies et des colliers de fleurs.
Certains maires vont même jusqu’à la recevoir dans leurs mairies, à l’instar d’un André Thien-Ah-Koon qui est un habitué, ou d’un Joseph Sinimalé, qui se dédouane en affirmant être prêt à recevoir tout candidat qui le souhaiterait. Comme ça, il ne prend pas de risques…
Même Frédéric Vienne, le nouveau président de la Chambre d’agriculture, va l’accompagner sur le terrain.
Pourtant, le discours de fond de la patronne du Rassemblement national n’a guère changé. A Mayotte, l’essentiel de son discours a porté sur l’immigration clandestine. C’est vrai que c’est un problème important là-bas, mais c’est loin d’être le seul.
Elle a aussi déclaré que Mayotte ne bénéficierait pas suffisamment des fonds européens.
Un discours qu’elle aura du mal à tenir à La Réunion, tant notre ile fait partie des régions européennes les plus gâtées en la matière. Aucun de nos grands chantiers n’aurait pu voir le jour sans la manne de l’Europe. Et je ne parle pas là que de la Nouvelle Route du Littoral. On ne le sait pas assez, mais l’Europe intervient dans de multiples projets : la construction de routes, de ponts, de fermes photovoltaïques, la gestion des déchets, l’agrandissement du port Est, des aéroports de Gillot et de Pierrefonds, etc…
Il faudra donc que Marine Le Pen, si elle veut être crédible, trouve autre chose que les critiques récurrentes contre l’Europe et le sempiternel sujet de l’immigration. D’autant qu’à force de trop en jouer, elle risque de se retrouver en porte-à-faux. Car à La Réunion, ce dont ses militants se plaignent, c’est justement l’immigration en provenance de Mayotte et des Comores. Si tant est qu’on peut parler d’immigration pour Mayotte, s’agissant d’un département français.
Difficile de caresser les Mahorais dans le sens du poil à Mayotte, et de les montrer du doigt à La Réunion.
Comme quoi, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire il y a quelques jours, on est toujours l’étranger de quelqu’un…