Quel est le poids de l'économie sociale et solidaire (ESS) à La Réunion en 2015 ? La réponse se trouve dans l'étude en trois volets réalisée en partenariat entre l'Insee, la Région Réunion et Nexa, présentée ce mercredi. Fin 2015, ce secteur employait 25 700 salariés à La Réunion, soit 21 800 emplois en équivalent temps plein (ETP).
Pour rappel, la sphère de l'économie sociale et solidaire regroupe des structures avec des critères définies par la loi. Pour en faire partie, le législateur impose trois exigences cumulatives : l'utilité sociale de la structure, une lucrativité encadrée par rapport à d'autres structures, et enfin posséder une gouvernance démocratique et participative
En 2015, environ 2 100 structures opèrent à La Réunion dans l'ESS. Elles sont constituées majoritairement d'associations (1 900), loin derrière les coopératives (160), le reste étant composé de mutuelles et de fondations. Seules deux entreprises dites "classiques" travaillent dans ce secteur dans le département.
Premier constat qui ressort de cette étude: il y a moins d'emplois dans l'ESS à La Réunion par rapport à la France hexagonale. En effet, parmi les Réunionnais âgés de 15 à 64 ans, seuls 4,6 % exercent dans la sphère de l’ESS. C’est moins que dans les régions métropolitaines (6% en moyenne) mais mieux que la Guyane (2,7%) et la Corse (4,1%). Une des raisons de cette implantation encore balbutiante est la structure sectorielle particulière de notre territoire.
Une croissance de l'ESS plus rapide qu'ailleurs
De plus, contrairement aux secteurs de l'éducation, de la banque-assurance et de la santé, les emplois dans l’action sociale et les "autres services" sont bien plus nombreux à La Réunion, pour répondre aux besoins d’une population en moyenne plus jeune et plus défavorisée qu’ailleurs. Avec 13 000 emplois, ils représentent 60 % de l’ESS, contre 49 % en province.
Le secteur de la santé est lui aussi moins développé dans l'économie sociale et solidaire réunionnaise, en lien avec une population plus jeune, nécessitant moins de soins de santé: les 75 ans et plus représentent 4 % de la population réunionnaise, contre 10 % en province. De même, les emplois dans la banque et l’assurance ne représentent que 8 % des emplois de l’ESS, contre 12 % aux Antilles ou en province.
Néanmoins, et malgré une présence moindre à La Réunion qu'ailleurs, la croissance de l'emploi dans l'ESS est plus rapide qu'ailleurs sur la période 2005/2015. Sur cette période, elle a gagné 6 800 emplois, soit une augmentation de 45%. Une croissance rendue possible par la création entre 2010 et 2015 de 80 établissements supplémentaires apparus en moyenne chaque année, entraînant la création de 650 emplois par an. "Dans le même temps, les établissements déjà existants créent également de l’emploi (110 emplois en moyenne chaque année), contrairement à ceux de province qui en perdent", explique l'Insee.
Par ailleurs, les structures de l’ESS sont moins pérennes à La Réunion qu’en province. Entre 2010 et 2015, pour 350 établissements qui entrent dans le périmètre de l’ESS chaque année en moyenne, 270 en sortent. Au final, seuls 57 % des établissements existants en 2010 sont toujours en activité en 2015, contre 66 % en province. Toutefois, ce n’est pas propre à l’économie sociale et solidaire : dans le reste de l’économie, les établissements réunionnais sont également moins pérennes que ceux de province (56 %).
L'action sociale et les autres services concentrent 60% des emplois de l'ESS de l'île
Sur ces dix années, ce sont les secteurs des "autres actions sociales sans hébergement" et "l'accueil des personnes en situation de handicap" qui ont le plus progressé, produisant respectivement 1 700 et 1 600 emplois supplémentaires. Leur développement fait écho aux difficultés persistantes que rencontrent les Réunionnais pour accéder à un emploi: seul un Réunionnais en âge de travailler sur deux occupe un emploi et dans le domaine du handicap, les emplois supplémentaires ont permis de résorber en partie seulement le déficit en structures d’accueil sur l’île. Fin 2015, le taux d’accueil pour adultes en situation de handicap est de 5,4 places pour 1 000 personnes dans cette situation contre 9 pour 1 000 en métropole.
Autre particularité de l'ESS réunionnaise: sa forte dépendance aux aides publiques et aux emplois aidés. En effet, fin 2015, 8 300 salariés de l’ESS sont en emploi aidé à La Réunion, soit 32 % des salariés de la sphère. C’est bien plus qu’en province ou aux Antilles (9 % et 16 % respectivement).
Comme expliqué par Juliana M'Doihoma, élue régionale en charge de l'Économie sociale et solidaire et de la cohésion territoriale, la collectivité régionale compte se baser sur les données collectées par l'Insee pour nourrir ses orientations politiques en matière d'économie sociale et solidaire. Elle a également annoncé la tenue d'ici le mois de juillet d'une conférence régionale des acteurs de l'ESS pour dit-elle, "déboucher sur un plan d'action concret sur le volet du financement de l'économie sociale et solidaire".
Pour rappel, la sphère de l'économie sociale et solidaire regroupe des structures avec des critères définies par la loi. Pour en faire partie, le législateur impose trois exigences cumulatives : l'utilité sociale de la structure, une lucrativité encadrée par rapport à d'autres structures, et enfin posséder une gouvernance démocratique et participative
En 2015, environ 2 100 structures opèrent à La Réunion dans l'ESS. Elles sont constituées majoritairement d'associations (1 900), loin derrière les coopératives (160), le reste étant composé de mutuelles et de fondations. Seules deux entreprises dites "classiques" travaillent dans ce secteur dans le département.
Premier constat qui ressort de cette étude: il y a moins d'emplois dans l'ESS à La Réunion par rapport à la France hexagonale. En effet, parmi les Réunionnais âgés de 15 à 64 ans, seuls 4,6 % exercent dans la sphère de l’ESS. C’est moins que dans les régions métropolitaines (6% en moyenne) mais mieux que la Guyane (2,7%) et la Corse (4,1%). Une des raisons de cette implantation encore balbutiante est la structure sectorielle particulière de notre territoire.
Une croissance de l'ESS plus rapide qu'ailleurs
De plus, contrairement aux secteurs de l'éducation, de la banque-assurance et de la santé, les emplois dans l’action sociale et les "autres services" sont bien plus nombreux à La Réunion, pour répondre aux besoins d’une population en moyenne plus jeune et plus défavorisée qu’ailleurs. Avec 13 000 emplois, ils représentent 60 % de l’ESS, contre 49 % en province.
Le secteur de la santé est lui aussi moins développé dans l'économie sociale et solidaire réunionnaise, en lien avec une population plus jeune, nécessitant moins de soins de santé: les 75 ans et plus représentent 4 % de la population réunionnaise, contre 10 % en province. De même, les emplois dans la banque et l’assurance ne représentent que 8 % des emplois de l’ESS, contre 12 % aux Antilles ou en province.
Néanmoins, et malgré une présence moindre à La Réunion qu'ailleurs, la croissance de l'emploi dans l'ESS est plus rapide qu'ailleurs sur la période 2005/2015. Sur cette période, elle a gagné 6 800 emplois, soit une augmentation de 45%. Une croissance rendue possible par la création entre 2010 et 2015 de 80 établissements supplémentaires apparus en moyenne chaque année, entraînant la création de 650 emplois par an. "Dans le même temps, les établissements déjà existants créent également de l’emploi (110 emplois en moyenne chaque année), contrairement à ceux de province qui en perdent", explique l'Insee.
Par ailleurs, les structures de l’ESS sont moins pérennes à La Réunion qu’en province. Entre 2010 et 2015, pour 350 établissements qui entrent dans le périmètre de l’ESS chaque année en moyenne, 270 en sortent. Au final, seuls 57 % des établissements existants en 2010 sont toujours en activité en 2015, contre 66 % en province. Toutefois, ce n’est pas propre à l’économie sociale et solidaire : dans le reste de l’économie, les établissements réunionnais sont également moins pérennes que ceux de province (56 %).
L'action sociale et les autres services concentrent 60% des emplois de l'ESS de l'île
Sur ces dix années, ce sont les secteurs des "autres actions sociales sans hébergement" et "l'accueil des personnes en situation de handicap" qui ont le plus progressé, produisant respectivement 1 700 et 1 600 emplois supplémentaires. Leur développement fait écho aux difficultés persistantes que rencontrent les Réunionnais pour accéder à un emploi: seul un Réunionnais en âge de travailler sur deux occupe un emploi et dans le domaine du handicap, les emplois supplémentaires ont permis de résorber en partie seulement le déficit en structures d’accueil sur l’île. Fin 2015, le taux d’accueil pour adultes en situation de handicap est de 5,4 places pour 1 000 personnes dans cette situation contre 9 pour 1 000 en métropole.
Autre particularité de l'ESS réunionnaise: sa forte dépendance aux aides publiques et aux emplois aidés. En effet, fin 2015, 8 300 salariés de l’ESS sont en emploi aidé à La Réunion, soit 32 % des salariés de la sphère. C’est bien plus qu’en province ou aux Antilles (9 % et 16 % respectivement).
Comme expliqué par Juliana M'Doihoma, élue régionale en charge de l'Économie sociale et solidaire et de la cohésion territoriale, la collectivité régionale compte se baser sur les données collectées par l'Insee pour nourrir ses orientations politiques en matière d'économie sociale et solidaire. Elle a également annoncé la tenue d'ici le mois de juillet d'une conférence régionale des acteurs de l'ESS pour dit-elle, "déboucher sur un plan d'action concret sur le volet du financement de l'économie sociale et solidaire".