"Pas un seul appel… J’ai une femme, une petite fille et un très petit garçon, et je n’ai pas pu les appeler une seule fois depuis notre arrivée…" L’homme fond en larmes. Entre deux sanglots, il explique dans un anglais approximatif qu’il ne cesse de penser à sa famille, restée au Sri Lanka. Il n’avait pas le choix : la traversée de 24 jours en plein océan est bien trop dangereuse, selon lui.
Celui qui parle le mieux anglais a lui aussi laissé sa femme et son bébé à l’autre bout du monde : "J’espère qu’ils pourront me rejoindre, j’ai beaucoup de chance d’être là!"
Et s’ils s’estiment chanceux, c’est parce que dans leur pays d’origine, ces hommes issus de la minorité tamoule sont toujours victimes de persécutions : "La guerre civile est finie, mais les tortures continuent," raconte celui qui semble être le plus âgé des quatre.
L’un d’eux nous montre une impressionnante cicatrice qui lui traverse le cou : "Ils nous tirent dessus, ils nous attaquent au couteau parce que nous sommes tamouls" . À la question : "qui vous a fait ces blessures ?", ils répondent ensemble : des soldats cingalais.
Des témoignages qui rejoignent les constatations d’Amnesty International : bien que la guerre civile ait pris fin en 2009, aujourd’hui toute personne soupçonnée d’avoir soutenu les rebelles tamouls pendant le conflit est arbitrairement arrêtée et torturée. De nombreux cas de viols et tortures sur des femmes tamoules ont également été rapportés à l’ONG par des médecins. Selon Amnesty, la minorité tamoule est encore dominée par la majorité cingalaise bouddhiste, qui les maintient dans la peur constante d’intimidations et de menaces.
"La violence est cachée, ça ne se passe pas en plein jour. Ils viennent la nuit, nous ne sommes pas en sécurité", ajoute celui qui parle le mieux l’anglais.
Malgré son emploi de chauffeur au Sri Lanka, cet homme ne parvient pas à subvenir aux besoins de sa famille. Car à l’enfer des persécutions s’ajoute une situation économique très difficile dans le pays : "Un jour j’ai un repas, le suivant je ne mange pas. Je ne sais jamais. Cest très difficile. 1 kg de riz, c’est 100 roupies, 1 kg de sucre coûte près de 130 roupies, et moi je gagne entre 300 et 400 roupies. Ce n’est pas suffisant".
Comment envisager un avenir pour soi ou sa famille dans un tel contexte ? Face à une situation impossible, ces hommes ont tout vendu et tout abandonné dans l’espoir de pouvoir vivre en paix, à l’autre bout du monde.
Une traversée qu’il leur a été proposée par des hommes, venus à leur rencontre dans la ville de Trincomalee. Pour un peu plus d’un million de roupies, soit près de 5.000 euros, ils leur garantissent une place sur un bateau de pêche, direction l’île de La Réunion. Selon leur récit, six hommes se relayaient aux commandes du bateau, jour et nuit, pendant 24 jours sans escales. Mais l’agent qui a récolté l’argent lui, n’était pas à bord.
"On est parti de nuit, on ne savait pas où on était. On s’est allongé dans la coque du bateau pour ne pas être vus."
Mais l’objectif final de ces voyageurs hors du commun n’est pas La Réunion. Les quatre hommes que nous avons rencontrés affirment vouloir se rendre en France métropolitaine, où certains ont d’ailleurs de la famille.
"Je suis quelqu’un qui travaille dur, je ne veux pas retourner au Sri Lanka. S’il vous plaît, aidez-nous !" supplie l’un d’eux, les larmes aux yeux.
Par crainte de représailles sur leurs familles au Sri Lanka, les visages des demandeurs d'asile ont été floutés pour garantir leur anonymat.
Celui qui parle le mieux anglais a lui aussi laissé sa femme et son bébé à l’autre bout du monde : "J’espère qu’ils pourront me rejoindre, j’ai beaucoup de chance d’être là!"
Et s’ils s’estiment chanceux, c’est parce que dans leur pays d’origine, ces hommes issus de la minorité tamoule sont toujours victimes de persécutions : "La guerre civile est finie, mais les tortures continuent," raconte celui qui semble être le plus âgé des quatre.
L’un d’eux nous montre une impressionnante cicatrice qui lui traverse le cou : "Ils nous tirent dessus, ils nous attaquent au couteau parce que nous sommes tamouls" . À la question : "qui vous a fait ces blessures ?", ils répondent ensemble : des soldats cingalais.
Des témoignages qui rejoignent les constatations d’Amnesty International : bien que la guerre civile ait pris fin en 2009, aujourd’hui toute personne soupçonnée d’avoir soutenu les rebelles tamouls pendant le conflit est arbitrairement arrêtée et torturée. De nombreux cas de viols et tortures sur des femmes tamoules ont également été rapportés à l’ONG par des médecins. Selon Amnesty, la minorité tamoule est encore dominée par la majorité cingalaise bouddhiste, qui les maintient dans la peur constante d’intimidations et de menaces.
"La violence est cachée, ça ne se passe pas en plein jour. Ils viennent la nuit, nous ne sommes pas en sécurité", ajoute celui qui parle le mieux l’anglais.
Malgré son emploi de chauffeur au Sri Lanka, cet homme ne parvient pas à subvenir aux besoins de sa famille. Car à l’enfer des persécutions s’ajoute une situation économique très difficile dans le pays : "Un jour j’ai un repas, le suivant je ne mange pas. Je ne sais jamais. Cest très difficile. 1 kg de riz, c’est 100 roupies, 1 kg de sucre coûte près de 130 roupies, et moi je gagne entre 300 et 400 roupies. Ce n’est pas suffisant".
Comment envisager un avenir pour soi ou sa famille dans un tel contexte ? Face à une situation impossible, ces hommes ont tout vendu et tout abandonné dans l’espoir de pouvoir vivre en paix, à l’autre bout du monde.
Une traversée qu’il leur a été proposée par des hommes, venus à leur rencontre dans la ville de Trincomalee. Pour un peu plus d’un million de roupies, soit près de 5.000 euros, ils leur garantissent une place sur un bateau de pêche, direction l’île de La Réunion. Selon leur récit, six hommes se relayaient aux commandes du bateau, jour et nuit, pendant 24 jours sans escales. Mais l’agent qui a récolté l’argent lui, n’était pas à bord.
"On est parti de nuit, on ne savait pas où on était. On s’est allongé dans la coque du bateau pour ne pas être vus."
Mais l’objectif final de ces voyageurs hors du commun n’est pas La Réunion. Les quatre hommes que nous avons rencontrés affirment vouloir se rendre en France métropolitaine, où certains ont d’ailleurs de la famille.
"Je suis quelqu’un qui travaille dur, je ne veux pas retourner au Sri Lanka. S’il vous plaît, aidez-nous !" supplie l’un d’eux, les larmes aux yeux.
Par crainte de représailles sur leurs familles au Sri Lanka, les visages des demandeurs d'asile ont été floutés pour garantir leur anonymat.